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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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soirs que je vous
guette. La maison est-elle libre ? Répondez. Y a-t-il
quelqu'un chez vous ? »
    Elle ne put répondre que par un râle dans son
gosier.
    « Faites-moi un signe. «
    Elle sembla indiquer qu'il n'y avait personne
chez elle. Il prit la clef, ouvrit la porte, déposa la malheureuse
à l'intérieur, et ferma la porte avec soin derrière eux.

Chapitre 17
     
    C'était une nuit glaciale, et dans la salle à
manger de la veuve il n'y avait presque plus de feu. L'inconnu, son
compagnon, l'assit sur une chaise, se baissa devant les braises à
moitié éteintes, et, les ayant réunies et rassemblées, les éventa
avec son chapeau. De temps en temps, il lui jetait un coup d’œil
par-dessus son épaule, comme pour s'assurer qu'elle demeurait
tranquille et ne faisait aucune tentative de fuite, puis, le coup
d'œil jeté, il ne s'occupait plus que du feu.
    Ce n'était pas sans raison qu'il prenait toute
cette peine, car ses vêtements étaient tout trempés, ses dents
claquaient, et il frissonnait de la tête aux pieds. Il avait plu
très fort durant la nuit précédente et quelques heures le matin,
mais, à partir de l'après-midi, il avait fait beau. En quelque lieu
qu'il eût passé les heures ténébreuses, son état témoignait
suffisamment qu'il en avait passé la plus grande partie en plein
air. Souillé de boue, ses habits saturés d'eau s'attachant à ses
membres dans une étreinte humide, sa barbe non faite, sa figure
sale, les joues maigres et creuses, il est douteux qu'il existât un
être plus misérable que cet homme accroupi sur le foyer de la
veuve, et surveillant les progrès de la flamme avec des yeux
injectés de sang.
    Elle avait couvert de ses mains sa
figure ; il semblait qu'elle craignît de regarder de son côté.
Ils restèrent ainsi pendant quelques moments en silence. Jetant
derechef un coup d'œil autour de lui, il demanda enfin :
    « Est-ce votre maison ?
    – C'est ma maison. Pourquoi, au nom du
ciel, venez-vous l'attrister ?
    – Donnez-moi à manger et à boire,
répondit il d'un ton bourru, ou je ferai bien pis. Je suis glacé
jusqu'à la moelle des os par l'humidité et par la faim. Il me faut
de la chaleur et de la nourriture, et il me les faut ici.
    – C'est vous qui étiez le voleur de la
route de Chigwell ?
    – C'était moi.
    – Et presque un assassin après.
    – Ce n'est pas l'intention qui a manqué.
Il y a quelqu'un qui est arrivé sur moi en criant à tue-tête, il
lui en aurait cuit s'il n'était pas si agile. Je lui ai lancé un
coup.
    – Un coup de poignard, à lui ! cria
la veuve, les yeux au ciel. Vous entendez cet homme, mon
Dieu ! vous l'entendez, et vous en êtes témoin. »
    Il la regarda au moment où, la tête renversée
en arrière, et les deux mains crispées ensemble, elle prononça ces
mots dans l'agonie de son appel à Dieu. Alors, bondissant sur ses
pieds, après cette crise, il s'avança vers elle :
    « Prenez garde ! cria-t-elle d'une
voix qu'elle étouffait, et dont la fermeté l'arrêta à mi-chemin. Ne
me touchez pas du bout du doigt, ou vous êtes perdu, perdu, vous
dis-je, corps et âme.
    – Écoutez-moi, répliqua-t-il en la
menaçant de sa main. Moi qui sous la forme d'un homme mène la vie
d'une bête traquée, moi qui dans un corps suis un esprit, un
fantôme sur la terre, une chose qui fait reculer d'effroi toutes
les créatures, excepté ces êtres maudits de l'autre monde qui ne me
lâcheront pas ; je n'ai d'autre crainte, en cette nuit
désespérée, que celle de l'enfer où je vis au jour le jour. Jetez
l'alarme, poussez un cri, refusez de m'abriter, je ne vous ferai
pas de mal, mais on ne me prendra point vivant ; et, aussi sûr
que vous me menacez là à voix basse, je tombe mort sur ce plancher.
Que le sang dont je l'arroserai soit sur vous et les vôtres, au nom
du mauvais esprit qui tente les hommes pour les
perdre ! »
    À ces mots il tira de sa poitrine un pistolet,
et le serra fortement dans sa main.
    « Éloigne de moi cet homme, Dieu de
bonté ! cria la veuve. En ta grâce et ta miséricorde,
donne-lui une minute de repentir, et frappe-le de mort après.
    – Il paraît que ce n'est pas son idée,
dit l'autre l'envisageant : il est sourd. Voyons, à boire et à
manger, de peur que je ne fasse ce que je ne peux m'empêcher de
faire ; et alors, tant pis pour vous.
    – Me laisserez-vous, si je le fais ?
me laisserez-vous, pour ne plus jamais revenir ?
    – Je n'ai rien à vous

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