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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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Ha,
ha, ha ! ça me fait plaisir.
    – Lâchez-moi, cria-t-elle, en s'efforçant
avec les deux mains de se débarrasser de lui. Lâchez-moi tout de
suite.
    – Vous feriez bien d'être moins cruelle
pour moi, mon adorable, dit Hugh, vous feriez bien, en vérité.
Voyons, pourquoi êtes-vous toujours si fière ? Mais je ne vous
en fais pas de reproche. J'aime à vous voir fière comme cela. Ha,
ha, ha ! Vous ne pouvez pas cacher votre beauté à un pauvre
garçon ; c'est toujours ça. »
    Elle ne lui fit aucune réponse ; mais,
comme il ne l'avait pas encore empêchée de continuer sa marche,
elle avançait le plus vite qu'elle pouvait. À la fin, tandis
qu'elle marchait avec précipitation, dans sa terreur, et qu'il
l'étreignait davantage, la force manqua à la pauvre enfant, et elle
ne put pas aller plus loin.
    « Hugh, cria la jeune fille haletante, si
vous me laissez, je vous donnerai quelque chose, tout ce que j'ai,
et je ne dirai jamais un mot de ceci à âme qui vive.
    – C'est ce que vous avez de mieux à
faire, répondit-il. Écoutez, petite colombe, c'est ce que vous avez
de mieux à faire. Tout le monde d'alentour me connaît, et l'on sait
ce dont je suis capable, quand je veux. Si jamais vous êtes tentée
de parler de cela, arrêtez-vous avant que les mots s'échappent de
vos lèvres, et pensez au mal que vous attireriez, en jasant, sur
quelques têtes innocentes dont vous ne voudriez pas qu'il tombât un
cheveu. Faites-moi de la peine, et je leur en ferai, et quelque
chose de plus en retour. Je ne me soucie pas plus de leur peau que
si c'étaient des chiens, pas même autant. Et pourquoi m'en
soucierais-je ? Il n'y a pas de jour où je ne fusse plus
disposé à tuer un homme qu'un chien. Je n'ai jamais été peiné de la
mort d'un homme dans toute ma vie, et la mort d'un chien m'a fait
de la peine. »
    Il y avait quelque chose de si complètement
sauvage dans le caractère de ces expressions, dans les regards et
les gestes dont elles étaient accompagnées, que la frayeur de Dolly
lui donna une nouvelle vigueur, et la rendit capable de se dégager
par un soudain effort et de courir de toute sa vitesse. Mais Hugh
était aussi agile et vigoureux, aussi rapide à la course que
n'importe quel coureur dans toute l'Angleterre. Ce ne fut qu'une
vaine dépense d'énergie ; car, avant que la fugitive eût fait
cent pas, il l'entoura une seconde fois de ses bras.
    « Doucement ! chérie,
doucement ! Voudriez-vous donc fuir le rude Hugh, qui ne vous
aime pas moins que n'importe quel galant de salon ?
    – Oui, je le voudrais, dit-elle en
s'efforçant de se dégager de nouveau. Je le veux. Au
secours !
    – À l'amende, pour avoir crié ainsi, dit
Hugh. Ha, ha, ha ! une amende, une gentille amende, que vont
payer vos lèvres. Tenez, je me paye moi-même. Ha, ha, ha !
    – Au secours ! Au secours ! Au
secours ! »
    Comme elle poussait ce cri perçant avec toute
la véhémence qu'elle pouvait y mettre, on entendit un cri répondre
au sien, puis un autre, et un autre encore.
    « Merci, mon Dieu ! s'écria la jeune
fille, dans l'ivresse de la délivrance. Joe, cher Joe, par ici. Au
secours ! »
    Hugh cessa son attaque, et resta irrésolu
pendant un moment ; mais les cris, approchant de plus en plus
et arrivant vite sur eux, le forcèrent de prendre une prompte
résolution. Il relâcha Dolly, chuchota d'un air de menace :
« Vous n'avez qu'à lui conter ça, et vous en verrez les
suites. » Puis sautant par-dessus la haie, il disparut en un
instant. Dolly s'élança comme une flèche, et courut se jeter tout
bellement dans les bras ouverts de Joe Willet.
    « Qu'y a-t-il ? Êtes-vous
blessée ? Qu'était-ce donc ? Qui était-ce ? Où
est-il ? À quoi ressemblait-il ? » Telles furent les
premières paroles qui jaillirent de la bouche de Joe, avec un grand
nombre d'expressions encourageantes et d'assurances qu'elle n'avait
plus rien à craindre. Mais la pauvre petite Dolly était si hors
d'haleine et si terrifiée que, pendant quelque temps, elle ne put
lui répondre, et resta pendue à l'épaule de son libérateur,
sanglotant et pleurant comme si son cœur voulait se briser.
    Joe n'avait pas la moindre objection à sentir
Dolly suspendue à son épaule ; non, pas la moindre, quoique
cela froissât pitoyablement les rubans couleur cerise, et ôtât à
l'élégant petit chapeau toute espèce de forme. Mais il ne supporta
pas la vue de ses larmes ; cela lui alla au fond du

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