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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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batterie, cela aurait eu des conséquences sans
aucun doute dispendieuses, gênantes, et peut-être même
préjudiciables aux affaires du Maypole. Pour cette raison, et aussi
parce qu'il ne regardait pas d'un œil favorable les jeunes filles,
mais plutôt les considérait, avec le sexe féminin tout entier,
comme une espèce de bévue de la nature, il sortit du comptoir sous
un prétexte, et alla secouer sa tête en particulier devant le
chaudron en cuivre. Inspiré et incité par ce silencieux oracle, il
fit du coude quelques signes clandestins à Joe, en guise de
paternel reproche et de douce admonition, comme pour lui
dire : « Tu ferais mieux de t'occuper de tes affaires, au
lieu de faire des sottises pareilles. »
    Joe, toutefois, prit sur une planche la
lanterne et l'alluma : puis, s'armant d'un solide bâton, il
demanda si Hugh était dans l'écurie.
    « Il dort, étendu devant le feu de la
cuisine, monsieur, dit M. Willet. Que lui
voulez-vous ?
    – Je veux l'emmener avec moi pour
chercher ce bracelet, répondit Joe. Holà ! venez ici,
Hugh. »
    Dolly devint pâle comme la mort et se sentit
toute prête à s'évanouir. Quelques moments, après Hugh entra d'un
pas chancelant, en s'étirant et bâillant selon son habitude, et
ayant tout à fait l'air d'avoir été réveillé d'un profond
somme.
    « Ici, dormeur éternel ! dit Joe en
lui donnant la lanterne. Emportez cela et amenez le chien. Malheur
à cet individu si nous l'attrapons !
    – Quel individu ? grogna Hugh en
frottant ses yeux et se secouant.
    – Quel individu ! répliqua Joe qui,
dans sa bouillante valeur, ne pouvait pas rester en place. Vous
sauriez de quel l’individu il s'agit, si vous étiez un peu plus
vigilant. Il est bien digne de vous et de ceux qui vous
ressemblent, paresseux géant que vous êtes, de passer le temps à
ronfler dans le coin d'une cheminée, quand les filles des honnêtes
gens ne peuvent traverser même nos paisibles prairies à la chute du
jour sans être attaquées par des voleurs, et effrayées au point que
cela compromet leurs précieuses vies.
    – Jamais ils ne me volent, moi, cria Hugh
en riant. Je n'ai rien à perdre. Mais c'est égal, je les
assommerais aussi volontiers que d'autres. Combien
sont-ils ?
    – Un seul, dit Dolly d'une voix faible,
car tout le monde la regardait.
    – Et quelle espèce d'homme,
mistress ? dit Hugh, en lançant sur le jeune Willet un coup
d'œil si léger, si rapide, que ce qu'il avait de menaçant fut perdu
pour tous excepté pour elle. À peu près de ma taille ?
    – Non, pas si grand, répliqua Dolly, qui
savait à peine ce qu'elle disait.
    – Son costume, dit Hugh en la regardant
d'une manière perçante, ressemblait-il à quelqu'un des
nôtres ? Je connais tous les gens des alentours, et peut-être
que je mettrais sur la voie de cet homme, si j'avais un simple
renseignement pour me guider. »
    Dolly balbutia et redevint pâle ; puis
elle répondit qu'il était enveloppé d'un habit très ample et que sa
figure était cachée par un mouchoir, et qu'elle ne saurait fournir
d'autres détails de signalement.
    « Alors il est probable que vous ne le
reconnaîtriez pas si vous le voyiez, dit Hugh avec un malicieux
sourire qui montra ses dents.
    – Je ne le reconnaîtrais pas, répliqua
Dolly ; et elle fondit de nouveau en larmes. Je souhaite de ne
pas le revoir. Penser à lui m'est insupportable : je ne peux
même en parler davantage. Monsieur Joe, je vous en prie, n'allez
pas à la recherche de ces objets. Je vous conjure de ne pas aller
avec cet homme.
    – De ne pas aller avec moi ! cria
Hugh. Ne semble-t-il pas que je sois un épouvantail pour eux
tous ? Ils ont tous peur de moi. Ah bien ! par exemple,
mistress, vous ne savez donc pas que j'ai le plus tendre cœur qu'il
y ait au monde. J'aime toutes les dames, madame, » dit Hugh en
se tournant vers la femme du serrurier.
    Mme Varden émit l'opinion que, s'il
disait vrai, il devrait en mourir de honte ; des sentiments
pareils convenant mieux, selon elle, à un musulman plongé dans la
nuit de l'erreur, ou à un sauvage des îles, qu'à un zélé
protestant. D'après la conclusion qu'elle tira de l'état imparfait
des principes moraux de Hugh, elle émit ensuite l'opinion qu'il
n'avait sans doute jamais étudié le Manuel. Hugh admettant qu'il ne
l'avait jamais lu, pour plusieurs raisons, dont la première était
qu'il ne savait pas lire, Mme Varden déclara avec beaucoup de
sévérité

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