Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
maquerelle. – Mon petit mouton, tu vas raconter à l’oncle Porta où tu as collé tes filles. Y en a assez de tes mensonges.
    – Elles sont en route pour Constanza, gémit Olga.
    – Sabina et maintenant Constanza ?
    – Sur ordre ! gémit la femme.
    – C’est évident. Personne ne fait jamais rien sans ordre. Je vous garantis que même Adolf sera couvert par des ordres.
    Tout le monde regardait Olga. Il y eut un instant de profond silence, puis Porta explosa :
    – Assez de conneries ! Amène les filles !
    Petit-Frère, comme un furieux, brandit la peau d’ours au-dessus de sa tête et en gifla la grosse femme qui perdit le souffle.
    – Menteuse ! Inspectrice de putains ! Sur ordre, amène tes oies en première ligne, tu as compris ?
    Olga, désespérée, tendit trois doigts en l’air.
    – Je jure qu’elles sont parties en voiture.
    – Sûrement, grinça Heide. – Il sortit un couteau de tranchée et de mit sous le nez de la maîtresse du logis. – Si tu continues, gros fumier, je farfouillerai si bien dans tes tripes avec ce couteau à beurre qu’il faudra au moins vingt-cinq chirurgiens pour te les démêler !
    Tout à coup, on entendit un moteur pétarader au-dehors. Porta jeta un coup d’œil curieux par la fenêtre et poussa un cri étranglé.
    – Je suis fou ou j’ai des visions ? – Il appela Petit-Frère. – Regarde, et dis ce que tu vois ?
    – Les putains ! hurla le géant. Deux chargements pleins !
    Il dansait en rond comme un fou. Une vision inouïe. Dans la rue débouchaient en cahotant deux camions Ford modèle 29. A l’arrière et dans les cabines s’entassaient des filles piaillantes, vêtues de la manière la plus singulière : quelques-unes presque nues, d’autres avec des fourrures, certaines en grandes robes du soir.
    Tous freins grinçants, les camions s’arrêtèrent devant la maison.
    – Sainte Mère de Kazan, hoquetait Petit-Frère, les poules ont dû apprendre mon arrivée.
    Le caporal roumain donna un coup de pied dans le derrière d’Olga.
    – Commando de putains, en avant marche.
    Ils disparurent dans la rue. Alte, qui était assis à côté du légionnaire et roulait une cigarette, gloussa de rire.
    – Ça va barder. Même un T34 ne les arrêterait plus. Je me demande si la maison tiendra encore debout dans cinq minutes.
    On entendit dans la rue un hurlement de joie suivi d’un cri aigu de femme. Puis des clameurs sauvages, puis une kyrielle de jurons roumains.
    Aucun de nous ne bougea. Nous regardions, hypnotisés, la porte à deux battants par où allait entrer la horde. Elle arriva comme une trombe. D’abord une dizaine de filles plus ou moins vêtues, puis Petit-Frère en bottes et melon gris, puis un nouveau lot de filles avec Porta également en bottes et haut-de-forme jaune.
    – Arrive ici, gonzesse ! criait-il en s’emparant d’une fille rousse qui ne portait qu’un jupon noir. Je ne veux rien que de normal ; pourquoi te sauves-tu ?
    Barcelona fut en un clim d’œil aussi nu que les deux autres. Heide poussa un hurlement et son pantalon vola par la fenêtre où il resta accroché à la hampe du drapeau allemand lequel, depuis longtemps, horripilait les gens de la ville. Le pantalon de Heide dut avoir honte et retomba sur le dos d’un porc somnolent qui sauta en l’air en criant. Lorsqu’il se rendit compte qu’il ne s’agissait que d’un inoffensif pantalon, il se décida à le dévorer. Un caporal roumain crut devoir prévenir Heide.
    – Y a une truie qui va bouffer ton phalzar.
    – M’en fous. N’en ai pas besoin pour le moment.
    Barcelona et un Bulgare se trémoussaient avec deux filles sous un sofa. Steiner était tombé dans la baignoire et il fallut le sauver de la noyade. Il soufflait comme un phoque et, après avoir bu un plein vase de vodka, partit en chasse après une fille grecque. Ils sautèrent par la fenêtre mais atterrirent sur une soupente, à l’effroi d’un âne qui se mit à braire à vous fendre l’âme.
    Le légionnaire éclata de rire et se pencha vers Olga.
    – Chère madame Olga, c’est aimable à vous d’autoriser cette fête dans votre jolie maison.
    Elle fit une révérence, et s’éventa avec des plumes d’autruche, cadeau d’un pilote d’Alexandrie.
    – Monsieur le soldat, vous êtes un chevalier. Français, sans doute ?
    – Oui, madame, je suis caporal à la Légion étrangère.
    Olga hocha la tête et fit semblant de comprendre le français. Petit-Frère,

Weitere Kostenlose Bücher