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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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l’honneur de votre visite ? commença la dame d’une voix éraillée. Ces messieurs désirent me parler ?
    – Il y a conversation et conversation, gronda Petit-Frère. Nous venons vous demander où sont les poules, panjemajo ?
    Olga eut un rire sans joie.
    – Quelles expressions emploient ces messieurs !
    – Assez de simagrées, grosse truie. On n’a pas le temps d’attendre. Les collègues d’en face peuvent arriver et tu verras s’ils se gênent pour te caresser les fesses de leurs lance-flammes. Moi, je te demande poliment ce à quoi j’ai droit, mais ne te fous pas de ma gueule ! Ainsi, en avant la garnison !
    – Doucement, mon garçon.
    Elle fit un pas en arrière alors que Petit-Frère s’approchait dangereusement d’elle.
    – Oui, doucement, Petit-Frère, admonesta le légionnaire. Tout va s’arranger. M me  Olga et moi nous nous entendons.
    – Merci, gémit Olga en adressant au légionnaire un aimable sourire.
    – Madame, dit le légionnaire en passant la main sur sa balafre, comme mon camarade vous l’a dit, nous attendons les collègues de l’Est. Les nôtres nous ont abandonnés nous le savons, et nous sommes donc en mesure de tout faire. – Il eut un rire sarcastique. – A quoi vous serviront vos relations si vous êtes morte ? Soyez donc intelligente et sans tarder. – Il eut un sourire de biais. – Panjemajo ?
    – Obergefreiter… commença Olga.
    Elle n’alla pas plus loin. Un tapage infernal s’éleva dans le hall ; les portes s’ouvrirent brutalement et une soldatesque roumaine et bulgare envahit la pièce. Les soldats se saisirent d’Olga et se mirent à la lancer au plafond ; elle criait de terreur chaque fois qu’elle volait en l’air ; sa jupe s’ouvrait comme une montgolfière.
    – Nous voilà revenus, cochonne 1 cria un caporal roumain. On rentre et on s’arrête chez toi.
    Porta sortit sa flûte, Heide son harmonica et ils se mirent à jouer dans le tumulte universel.
    – Que diable voulez-vous ? demanda Petit-Frère.
    – La même chose que toi ! ricana un sergent de chars. Ivan rapplique dans un nuage de poussière. Y a longtemps qu’il flaire les putains, aussi c’est notre devoir de défendre ce bordel contre les barbares ! – Il brandit son revolver. – Mais il faut d’abord qu’on s’amuse un peu pour être sûrs que cette écurie vaut la peine d’être défendue.
    Olga se relevait lentement et frottait en gémissant son derrière douloureux. Petit-Frère avait trouvé une peau d’ours ; il s’en couvrit, rampa à quatre pattes vers Olga et prit dans la gueule ouverte la jambe de la maquerelle qui poussa un cri et retomba par terre. Cinq hommes se jetèrent sur elle en feignant de se battre contre l’ours. La femme pleurait. Les soldats saisirent ses chevilles et jouèrent à la troïka avec elle à travers toutes les chambres. Petit-Frère s’était assis sur sa poitrine tandis que les autres s’attelaient à elle comme des chevaux.
    Nous la tenions pour morte lorsqu’ils la lâchèrent. Toute la maison était à feu et à sang ; les meubles renversés, brisés. Olga se traîna sous le piano en sanglotant.
    Petit-Frère dénicha un tonneau de bière de cinquante litres qu’avec l’aide d’un fantassin bulgare il roula dans le salon. D’un revers de main, une table fut nettoyée de ses verreries qui atterrirent sur le derrière d’Olga. Le tonneau fut hissé sur la table et calé avec des bibelots.
    En un instant, tout empesta la bière. Cinq ou six bouteilles de vin d’Espagne et sept flacons de vodka furent versés dans le tonneau ; un sergent roumain y ajouta trois litres de troïka mélangée à du cognac.
    – Maintenant, ça gratte ! dit-il en hoquetant.
    Le caporal de chasseurs de montagne administra un coup de pied à la grosse femme :
    – Amène les filles ! Où qu’elles sont ?
    Il se mit à fureter à quatre pattes comme un chien de chasse et planta sa baïonnette dans un coussin dont les plumes jaillirent à travers la pièce. Heide versa un vase rempli de bière sur la tête d’Olga tandis qu’un sergent bulgare l’étrillait d’une poignée de plumes. La grosse femme gémit :
    – Ayez pitié de moi ! Mes filles ont quitté la ville. Elles sont en route pour Sabina.
    – Vraiment ? ricana Porta. Sabina en auto, mâtin !
    – Oui, criait Olga avec désespoir, par peur de vous autres.
    – Elles avaient bien raison. – Il se pencha en avant et tira les oreilles de la

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