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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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faisions ; tout le monde se regarda effaré.
    – Saloperie ! gronda Porta. Filons, et en vitesse.
    Nous avancions pas à pas sur le désert livide et traître, tous nerveux, tous attentifs ; la glace grondait sous nos pas comme une sombre malédiction. Chaque fois que nous entendions sa voix, nous nous arrêtions, tenant les skis prêts pour nous y appuyer. Alte ordonna de s’égailler sur la surface, où nous marchâmes, le cœur battant, durant des heures. Enfin se montra l’autre rive, une rive de bouleaux, pleine de bouleaux qui firent notre joie. Abattre des arbres, allumer un feu, le plus grand possible, fut l’affaire d’un instant.
    – C’est malin, dit Alte. Ces flammes, on va les voir à des kilomètres. Vous tenez à appeler le diable ?
    – La barbe ! grogna Petit-Frère. Si un N. K. V. D. s’amène, il aura une balle dans la gueule et ensuite on le bouffe ! Qui sait si c’est pas bon ? Vous vous rappelez les chats de la caserne Dibuvilla ? Peut-être qu’un N. K. D. V. bien gras, c’est meilleur qu’un chat maigre ?
    – Tais-toi donc, dit Heide. Bientôt tu raconteras qu’on est des cannibales.
    – Et tu auras le croupion, Julius, bien que ce soit le meilleur morceau.
    Ce sont d’immenses flammes qui montent de ce feu de joie vers le ciel. Nous essayons bien de les diminuer en y jetant de la neige, mais on dirait que ça les attise. Tant pis ! Le feu n’est pas encore mort que nous tombons de sommeil. Bientôt tout le monde dort.
    Un ri perçant nous réveilla. Effarés, nous bondîmes sur nos pieds en saisissant nos armes, les yeux braqués sur la nuit. Le cri se renouvela, long et plaintif.
    – Bon Dieu ! qu’est-ce que c’est que ça ? marmonna Barcelona en empoignant son revolver.
    Le bûcher était presque éteint, des braises grésillaient encore, et un monstre effrayant apparut à travers les arbres. Porta poussa un cri en se cachant derrière Petit-Frère agenouillé qui regardait, terrifié, le monstre. Nouveau cri dans le noir. Cette fois, le petit légionnaire éclata de rire et tout le monde crut qu’il était devenu fou.
    – Par Allah ! Un chameau ! s’écria-t-il. Un chameau ! Et sans doute qu’il n’est pas seul. Ce sont des chameaux sauvages.
    Nous nous levâmes et tout le monde s’approcha prudemment, les armes braquées. On ne savait jamais. Il vaut toujours mieux tirer une fois de trop qu’une fois en moins. Alors nous vîmes les chameaux ; trois où quatre d’entre eux se serraient les uns contre les autres dans le vent glacial, et d’autres sortaient de la neige et de la nuit.
    – Mon Dieu ! s’exclama Steiner. Il y en a des milliers.
    L’obscurité semblait grouiller d’animaux ; mais étaient-ce des chameaux ou des dromadaires ?
    – Les chameaux ont deux bosses, dit Porta.
    – Mais non, rétorqua Heide, méprisant comme toujours. Ce sont les dromadaires qui ont deux bosses. Mais est-ce qu’on peut monter là-dessus ?
    – Oui, camarade, dit le légionnaire qui caressait amicalement un museau, on peut monter sur les chameaux.
    – Je parle de dromadaire et celui qui répond chameau, je l’emmerde !
    – C’est un chameau, décida le légionnaire. Il y en a à une et à deux bosses.
    – Chouette ! cria Petit-Frère. Ce genre de bêtes fauves habite l’Afrique. La mer devant nous, c’est donc la Méditerranée, et gelée par-dessus le marché 1
    Le légionnaire, découragé, secoua la tête :
    – Y a pas plus con ! Des chameaux on en trouve jusqu’en Chine. Nous, on doit se trouver dans un endroit bizarre du Caucase où il y a aussi des chameaux. Tu ne sais pas encore qu’il y a des divisions de méharistes chez Ivan ?
    A notre stupeur, apparurent soudain trois hommes bizarrement vêtus de kaftans et de peaux de bêtes. Ils dégoisaient des choses incompréhensibles qui n’avaient rien à voir avec la langue russe ; ils tapotaient nos armes, souriaient aimablement et montraient la direction de l’ouest.
    – Pas de bêtises, camarades, grommela Alte. Sans cela, on se verrait obligés de vous tuer.
    – A faire tout de suite, proposa Heide en levant son revolver.
    – Arrête tes conneries ! s’écria le légionnaire. Ils peuvent peut-être nous donner un coup de main.
    Alite s’adressa à l’homme qui paraissait le plus âgé :
    –  Nzementz ? dit-il.
    Réponse incompréhensible. Alte haussa les épaules, secoua la tête et murmura :
    –  Nix panjemajo.
    –  Germanski ?
    Ainsi, le

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