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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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donnerait audience dans le cirque. Lorsqu’ils y furent assemblés, il les fit entourer par ses soldats   ; au lieu de résister, ils lui offrirent leurs vies, ce que voyant, il céda à leurs sollicitations et fit reporter les bustes et les insignes à Césarée, où Gratien avait gardé ces abominations pendant les onze années de son administration.
    Cependant, les pires d’entre les hommes aiment parfois à se signaler par quelques bonnes actions. Pilate donna l’ordre de faire une inspection générale des prisons de la Judée, et de lui envoyer les noms de toutes les personnes qu’on y trouverait, avec la mention des crimes qui leur étaient imputés. Nul doute que son motif ne fut la crainte d’assumer la responsabilité des injustices de son prédécesseur, mais le peuple ne voulut y voir qu’une marque de bonté, et pour un moment reprit courage. Cette inspection donna lieu à des découvertes étonnantes. Non seulement des centaines de personnes, sur lesquelles ne pesaient aucune accusation, furent relâchées, et d’autres que l’on croyait mortes depuis longtemps reparurent, mais on ouvrit encore des cachots dont le peuple et les autorités elles-mêmes ignoraient l’existence. L’une de ces cellules oubliées se trouva, chose à peine croyable, à Jérusalem même.
    L’ordre du nouveau procurateur avait promptement été mis à exécution par le tribun chargé du commandement de la tour Antonia, et le rapport concernant les prisonniers allait être envoyé à Pilate, qui séjournait au palais du Mont de Sion. Le bureau du tribun était une pièce spacieuse et bien aérée, meublée avec un luxe assorti à la dignité du fonctionnaire qui occupait ce poste important. C’était la septième heure du jour et l’officier regardait autour de lui de l’air d’un homme aussi ennuyé qu’impatient   ; il lui tardait, en effet, d’expédier son rapport afin de pouvoir aller se promener sur le toit de la colonnade du Temple, d’où il s’amuserait à regarder les Juifs allant et venant dans les parvis. Ses subordonnés paraissaient partager son impatience. Enfin un homme parut sur le seuil de la porte. Il faisait sonner un trousseau de grosses clefs, ce qui attira immédiatement l’attention de son chef.
    – Ah   ! Gésius   ! Viens ici   ! lui cria celui-ci.
    Tous ceux qui étaient présent dans la salle regardait le nouveau venu, tandis qu’il s’approchait de la table derrière laquelle le tribun était assis, et remarquant la consternation peinte sur son visage ils firent silence, afin de ne rien perdre de ce qu’il avait à dire.
    – Ô tribun, commença-t-il en s’inclinant, j’ose à peine te raconter ce que je viens de découvrir.
    – Une nouvelle méprise, Gésius   ?
    – Je ne craindrais rien, si je pouvais me persuader qu’il s’agit réellement d’une méprise.
    – C’est donc un crime, ou ce qui serait pire, une infraction au devoir. On peut rire de César, ou maudire les dieux et vivre, mais s’il s’agissait d’une offense envers les aigles romaines, ah   ! tu sais ce que cela signifierait   ! Parle, Gésius.
    – Il y a maintenant huit ans que Valère Gratien me choisit comme geôlier des prisonniers enfermés dans la citadelle, commença cet homme d’un ton déterminé. Je me souviens du jour où j’entrai en fonctions. Il y avait la veille une bagarre dans les rues. Nous avions tué plusieurs Juifs, et de notre côté nous avions subi des pertes. Toute cette affaire venait, disait-on, de ce que quelqu’un avait tenté d’assassiner Gratien en lui jetant, du haut d’une terrasse, une brique sur la tête. Je le trouvai assis à la place que tu occupes en cet instant, ô tribun, le front entouré de bandages. Il m’annonça qu’il me nommait gardien des prisons et me donna ces clefs, qui portent des numéros correspondant à ceux des portes des cellules, en me recommandant de ne jamais m’en séparer. Il prit ensuite un rouleau de parchemin, déposé devant lui sur la table et l’ouvrit, en m’ordonnant de m’approcher davantage. « Voici, dit-il, les plans des cellules. » Il y avait trois feuilles de parchemin. « Cette feuille-ci, continua-t-il, concerne l’étage supérieur, celle-là, l’étage du milieu, cette dernière, enfin, t’indiquera l’aménagement du rez-de-chaussée. Je les confie à tes soins. » Il me les tendit et continua   : « Maintenant que tu as entre les mains les clefs, et les plans, va immédiatement

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