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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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le Romain se porta en avant, en feignant de viser les jambes de son adversaire. Le Juif para le coup en riant. Une botte dirigée vers sa figure suivit immédiatement, le Juif fit un pas de côté. Si prompt qu’eût été le mouvement du Romain, le sien l’avait été davantage   ; rapide comme l’éclair, il glissa son bouclier sous le bras levé de l’ennemi   ; encore un mouvement en avant, une conversion vers la gauche et tout le côté droit du centurion se trouva découvert   : l’instant d’après il s’affaissait lourdement sur le sol et Ben-Hur restait vainqueur. Un pied posé sur le corps de son ennemi, il éleva son bouclier et salua, selon la coutume des gladiateurs, les soldats qui, debout près de la porte, conservaient leur imperturbable gravité.
    Le peuple manifesta une joie frénétique en apprenant la victoire de son champion. Partout, sur les toits, aussi loin que se répandait la nouvelle, on agitait des châles, des mouchoirs. Si Ben-Hur y avait consenti, les Galiléens l’auraient porté en triomphe sur leurs épaules.
    – Ton camarade est mort en soldat, dit-il en s’adressant à un officier qui venait de paraître sur le lieu du combat, je ne le dépouillerai pas. Je ne garde que son épée et son bouclier.
    Après avoir ainsi parlé, il s’éloigna, suivi des Galiléens.
    – Frères, leur dit-il au bout d’un moment, vous vous êtes bien conduits. Séparons-nous maintenant, de peur que l’on ne nous poursuive. Cette nuit venez me retrouver au caravansérail de Béthanie. J’ai à vous proposer une chose qui est d’un grand intérêt pour Israël.
    – Qui es-tu   ? lui demandèrent-ils.
    – Un fils de Juda, répondit-il simplement   ; viendrez-vous à Béthanie   ?
    – Nous y viendrons.
    – Alors apportez avec vous cette épée et ce bouclier afin que je vous reconnaisse.
    Il se fraya brusquement un passage au travers de la foule et disparut.
    Sur les instances de Pilate, le peuple regagna ses demeures en emportant ses morts et ses blessés et en menant deuil sur eux, mais sa douleur était adoucie par la victoire du champion inconnu, dont chacun exaltait la bravoure. Son action héroïque avait ranimé le courage chancelant de la nation et jusque dans les parvis du temple, durant la fête, on entendait raconter de nouveau la vieille histoire des Macchabées et des centaines de voix murmuraient   :
    – Encore un peu de temps, frères, et Israël se relèvera. Attendons patiemment la délivrance de l’Éternel.
    Les Galiléens rejoignirent Ben-Hur au caravansérail de Béthanie, où il leur avait donné rendez-vous et d’où il partit avec eux pour se rendre dans leur pays, où il ne tarda pas à devenir un personnage influent. Avant que l’hiver fût entièrement passé, il avait réussi à former trois légions organisées sur le modèle de celle des Romains. Il aurait pu aisément en doubler le nombre, car il vivait au milieu d’un peuple martial et brave, mais il fallait avant tout procéder avec prudence afin de ne pas éveiller les soupçons de Rome ou d’Hérode Antipas. Il se contentait donc, pour le moment, de ses trois légions et s’occupait activement de les exercer en vue de l’action. Pour cela il emmenait les officiers avec lui dans les champs de lave de la Trachonite et leur enseignait le maniement des armes, en particulier des javelots et de l’épée, et la manière de faire manœuvrer une légion, puis il les renvoyait chez eux, pour qu’ils enseignassent à leur tour les simples soldats. Ces exercices devinrent bientôt le passe-temps favori du peuple.
    La tâche qu’il s’était ainsi imposée nécessitait beaucoup de patience, de zèle, de foi et de dévouement. Comme il travaillait   ! Et avec quel oubli de lui-même   ! Et cependant il aurait échoué sans Simonide qui lui fournissait des armes et de l’argent, et sans Ilderim qui veillait à sa sécurité et lui envoyait constamment des renforts   ; surtout il aurait échoué sans l’esprit militaire des Galiléens.
    Sous ce nom l’on comprenait les quatre tribus d’Aser, de Zabulon, d’Issachar et de Nephtali. Les Juifs nés en face du temple méprisaient ces frères du nord, mais le Talmud lui-même disait   : « Les Galiléens aiment la gloire et les Juifs l’argent. » Haïssant Rome aussi ardemment qu’ils aimaient leur patrie, ils étaient dans chaque révolte les premiers à gagner le lieu du combat et les derniers à le quitter. Ils se rendaient à

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