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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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à associer cet être calme et doux à des idées de guerre et de conquête. Il commençait à penser que Balthasar devait avoir raison et que Simonide se trompait   : cet homme ne pouvait être venu au monde pour relever le trône de Salomon   : il n’avait ni la nature, ni le génie d’un Hérode.
    Tout en faisant ces réflexions, il se disait qu’il avait déjà vu ce visage. Il interrogeait sa mémoire pour savoir où il l’avait rencontré et quand ce même regard d’affection et de pitié qu’il levait sur Balthasar s’était posé sur lui. Vaguement d’abord, puis toujours plus nettement, la scène qui s’était passée près du puits de Nazareth, quand les Romains l’emmenaient aux galères, se retraça devant ses yeux. Ces mains lui avaient porté secours, alors qu’il se sentait mourir, ce visage était bien celui qui, dès lors, ne s’était jamais effacé entièrement de son souvenir. Si grande était l’excitation que lui causa cette découverte, que le discours du prédicateur fut perdu pour lui   ; il entendit seulement ses dernières paroles merveilleuses, qui n’ont cessé dès lors de retentir dans l’univers   : C’est lui qui est le Fils de Dieu   ! Ben-Hur s’élança à terre pour aller rendre hommage à son bienfaiteur, mais Iras lui cria   :
    – Viens à notre secours, fils de Hur, viens à notre secours, ou mon père va mourir.
    Il s’arrêta, regarda derrière lui et se rendit en toute hâte à son appel. Elle lui jeta un gobelet, et laissant à l’esclave le soin de faire agenouiller le chameau, il courut le remplir à la rivière. Lorsqu’il revint, l’étranger avait disparu. Lentement Balthasar reprenait connaissance, – enfin, il étendit ses mains devant lui et murmura d’une voix faible   :
    – Où est-il   ?
    – Qui donc   ? demanda Iras.
    Il répondit, en joignant les mains avec extase   :
    – Lui – le Rédempteur, le Fils de Dieu, que j’ai revu encore une fois.
    – Crois-tu vraiment que ce fût lui   ? dit tout bas Iras.
    – Nous vivons dans un temps plein de miracles, attendons avant de juger, répondit Ben-Hur, puis il s’écria en se tournant vers les curieux qui les entouraient   :
    – Qui est cet homme qui s’en va là-bas   ?
    L’un d’eux éclata de rire et répondit d’une voix moqueuse   :
    – C’est le fils d’un charpentier de Nazareth.

CHAPITRE XXXIX
    – Esther   ! Esther   ! ordonne à mon serviteur de m’apporter de l’eau.
    – Ne préférerais-tu pas du vin, mon père   ?
    – Dis-lui de m’apporter l’un et l’autre.
    Ceci se passait dans le pavillon d’été, élevé sur le toit de l’antique palais des Hur, à Jérusalem. Esther se pencha au-dessus du parapet, appela un homme qui se tenait dans la cour, à portée de sa voix   ; au même moment un autre serviteur paraissait sur le toit et la saluait respectueusement.
    – Voici un message pour le maître, lui dit-il en tendant une lettre renfermée dans une enveloppe en toile, duement attachée et cachetée.
    C’était le vingt et unième jour du mois de mars, près de trois ans après l’apparition du Christ à Béthabara.
    Durant ce laps de temps, Malluch, agissant en lieu et place de Ben-Hur, qui ne pouvait plus supporter le délabrement où tombait la maison de son père, l’avait achetée de Pilate, après quoi il s’était occupé de la faire entièrement réparer. Il ne restait plus aucune trace des tragiques circonstances qui avaient fait le malheur de la famille Hur, l’ameublement dépassait encore l’ancien en richesse et en beauté. Un visiteur attentif aurait pu se convaincre, à chaque pas, que le goût du jeune propriétaire s’était formé durant ses années de séjour à la villa de Misène et à Rome. Ben-Hur toutefois n’avait pas ouvertement repris possession de sa demeure, jugeant que l’heure n’était pas encore venue, et n’avait pas davantage repris son vrai nom. Il passait son temps en Galilée, occupé à organiser ses légions, attendant patiemment que le signal de l’action fût donné par ce Jésus de Nazareth, qui devenait de plus en plus un mystère pour lui et qui le maintenait, par ses miracles, accomplis souvent devant ses yeux, dans un état perpétuel de doute et d’anxiété au sujet de sa personne et de sa mission. De temps à autre il se rendait à la sainte cité et passait quelques jours dans la maison de son père, mais toujours en qualité d’hôte et d’étranger.
    Ces

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