Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
Vom Netzwerk:
dit gaîment   :
    – Un homme qui possède les richesses de ton père et dont les flottes sillonnent les mers ne saurait s’intéresser aux choses qui nous amusent, nous autres femmes. Allons donc causer un peu plus loin, afin que le bruit de nos voix ne vienne pas le troubler.
    Elles traversèrent la terrasse et allèrent s’appuyer sur le parapet, à la même place où, bien des années auparavant, Ben-Hur détachait la brique qui avait frappé Gratien à la tête.
    – Tu n’as pas été à Rome   ? commença Iras, en jouant avec un de ses bracelets.
    – Non, dit Esther, avec sa simplicité habituelle.
    – Ne désires-tu pas y aller   ?
    – Non.
    – Ah   ! quelle vie tu as menée jusqu’ici   !
    Sa voix exprimait une pitié profonde   ; l’instant d’après elle éclatait de rire, d’un rire si bruyant qu’on aurait pu l’entendre de la rue, et s’écriait   :
    – Ma belle innocente, les petits oiseaux encore privés de leurs plumes, nichés sur la grande statue, là-bas dans les sables de Memphis, en savent à peu près autant que toi.
    À la vue de la confusion d’Esther, elle reprit d’un ton confidentiel   :
    – Ne t’offense pas de ce que je viens de dire, je ne faisais que plaisanter. Embrasse-moi et laisse-moi te dire quelque chose que je ne voudrais confier à personne d’autre. Sais-tu que le roi va arriver   ?
    Esther soutint sans se troubler le regard perçant de l’Égyptienne   ; le sien n’exprimait que la surprise.
    – Je veux parler de celui dont nos pères se sont tant occupés et pour lequel Ben-Hur travaille et peine depuis longtemps, continua Iras en baissant la voix. Jésus de Nazareth sera ici demain et Ben-Hur ce soir même.
    Esther changea de couleur et baissa les yeux   ; cela lui épargna la vue du sourire de triomphe qui passa comme un éclair sur le visage de l’Égyptienne. Elle tira un pli de sa ceinture et l’agita devant les yeux de la fille de Simonide. Un bruit de pas montait de la rue. Iras, en l’entendant, s’interrompit brusquement et se pencha au-dessus du parapet, puis elle leva ses mains et les joignit avec un cri de joie.
    – Bénie soit Isis, c’est lui, Ben-Hur lui-même   ! il paraît au moment où je parlais de lui, si ce n’est pas là un heureux présage, il n’y a pas de dieux. Mets tes bras autour de mon cou, Esther, et embrasse-moi.
    La Juive redressa la tête. Ses joues étaient brûlantes, dans ses yeux brillait quelque chose qui ressemblait davantage à de la colère que tout ce que sa douce nature avait éprouvé jusqu’alors. Elle avait été mise à une rude épreuve   ; l’homme qu’elle aimait oubliait jusqu’à son existence, fallait-il encore que sa rivale vînt lui montrer sa lettre et l’accabler du récit de ses succès   ?
    – L’aimes-tu vraiment   ? demanda-t-elle. Ne serait-ce pas plutôt Rome que tu aimes   ?
    L’Égyptienne recula d’un pas, puis elle inclina sa tête altière vers celle qui venait de lui adresser cette question, et, au lieu de lui répondre, elle lui en posa une autre   :
    – Qu’est-il pour toi, fille de Simonide   ?
    – Il est mon… mais les lèvres d’Esther se refusaient à prononcer le mot qui aurait trahi sa condition   ; elle hésita, pâlit et murmura enfin   : « Il est l’ami de mon père ».
    – Pas autre chose   ? s’écria Iras d’un ton plus léger. Ah   ! garde tes baisers, qu’en ai-je besoin maintenant   ? Je connais quelqu’un qui ne me refusera pas les siens, et je vais à sa rencontre.
    Esther la vit disparaître dans l’escalier, puis elle cacha sa figure dans ses mains et se prit à pleurer. Ses larmes tombaient, brûlantes, entre ses doigts, et comme pour les rendre plus amères, tout au fond de son cœur une voix répétait les paroles de son père   : « Ton amour n’aurait peut-être pas été donné en vain, si j’avais gardé la pleine possession de mes biens, comme j’aurais été en droit de le faire. »
    Les étoiles brillaient déjà au-dessus de la ville et des montagnes quand elle eut recouvré assez de calme pour retourner prendre auprès de Simonide sa place accoutumée.

CHAPITRE XL
    Une heure plus tard, Balthasar et Simonide, qu’Esther accompagnait, se rencontrèrent dans la salle du palais. Ils avaient à peine échangé quelques paroles que Ben-Hur et Iras paraissaient ensemble sur le seuil de la porte.
    Le premier s’avança d’abord vers Balthasar et le salua, puis il se tourna vers

Weitere Kostenlose Bücher