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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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dès les premiers jours de la belle saison et n’y laissait pas subsister la moindre trace de verdure. De quel côté qu’elle tournât ses regards, ils ne tombaient que sur des tombes fraîchement blanchies en l’honneur de la fête. Le soleil lui-même ne lui était pas un sujet de joie   ; s’il n’était jamais venu dissiper la nuit, elle aurait pu ignorer quel objet hideux elle était devenue elle-même, elle n’aurait pas été ramenée si cruellement au souvenir de la réalité quand elle s’éveillait, après avoir revu en rêve Tirzah dans tout l’éclat de sa grâce évanouie.
     
    Tandis qu’elle restait là, peuplant la morne solitude de ses pensées plus tristes encore, elle vit tout à coup une femme descendre la colline à pas précipités. Elle se leva et recouvrit sa tête de ses linges, en criant d’une voix singulièrement rauque   : souillée, souillée   ! L’instant d’après, sans se soucier de ce cri d’alarme, Amrah tombait à ses pieds, et tout l’amour que la simple créature avait si longtemps contenu en elle-même se répandait dans les baisers dont elle couvrait le bord des vêtements de sa maîtresse. En vain celle-ci cherchait-elle à s’y soustraire, elle comprit bientôt que le mieux était d’attendre la fin de ce paroxysme de tendresse.
    – Qu’as-tu fait, Amrah   ? dit-elle enfin, est-ce par cette désobéissance que tu penses nous prouver ton affection   ? Malheureuse   ! Tu t’es perdue, – et lui, – ton maître, tu ne pourras jamais retourner auprès de lui   !
    Amrah se laissa tomber, en sanglotant, dans la poussière.
    – Le ban de la loi est sur toi, maintenant   ; tu ne peux pas rentrer à Jérusalem. Qu’allons-nous devenir   ? Qui nous apportera du pain désormais   ? Oh   ! malheureuse Amrah, tu nous as perdues toutes les trois.
    – Aie pitié, aie pitié de moi   ! s’écria Amrah.
    – Tu aurais dû avoir pitié de toi-même et de nous en même temps. Où devrons-nous nous enfuir   ? Il n’y a plus personne pour venir à notre secours   ? La main de l’Éternel ne s’était-elle donc point assez appesantie sur nous   ?
    À ce moment Tirzah, éveillée par le bruit des voix, parut sur le seuil du tombeau. Elle offrait, à demi-vêtue comme elle l’était, un aspect hideux, dans sa pâleur livide, avec sa peau écaillée, ses yeux à moitié morts, et ses membres enflés. Personne n’aurait pu la reconnaître dans cette grotesque apparition.
    – Est-ce Amrah, mère   ?
    La vieille servante essaya de ramper jusqu’à elle.
    – Arrête, Amrah   ! s’écria la mère, je te défends de la toucher. Lève-toi et va-t’en avant que personne t’ait vue. Non, il est déjà trop tard. Il faut que tu restes avec nous et que tu partages notre sort. Lève-toi, te dis-je.
    Amrah se leva sur ses genoux et balbutia en joignant les mains   :
    – Ô ma bonne maîtresse   ! Je ne suis pas coupable, – je t’apporte de bonnes nouvelles   !
    – Des nouvelles de Juda   ? dit la veuve en entr’ouvrant son voile.
    – Il existe un homme étrange, poursuivit Amrah, il possède le pouvoir de guérir. Il dit un seul mot et les malades sont rendus à la santé, les morts eux-mêmes reviennent à la vie. Je suis venue ici pour te conduire vers lui.
    – Pauvre Amrah   ! murmura Tirzah d’un ton plein de compassion.
    – Non, cria Amrah qui comprenait la signification de cette exclamation, non, aussi vrai que l’Éternel est vivant, le Dieu d’Israël, qui est aussi le mien, je dis la vérité. Venez avec moi, je vous en supplie, ne perdez pas de temps. Ce matin même, il passera près d’ici en se rendant à la ville. Voyez, le jour est près de paraître. Prenez le pain que voici, mangez-le vite et partons.
    La mère semblait suspendue aux lèvres de la vieille esclave. Peut-être avait-elle déjà entendu dire quelque chose de cet être merveilleux dont la renommée s’était, à cette heure, répandue dans tout le pays.
    – Qui est-il   ? demanda-t-elle.
    – Un homme de Nazareth.
    – Qui donc t’a parlé de lui   ?
    – Ton fils.
    – Juda   ! est-il à la maison   ?
    – Il est arrivé la nuit dernière.
    – Et c’est lui qui t’a envoyée vers nous   ?
    – Non, il vous croit mortes.
    – Il y eut une fois un prophète qui guérit un lépreux, mais il tenait sa puissance de Dieu, murmurait la veuve, puis elle ajouta tout haut   : Comment mon fils sait-il que cet homme peut faire ce miracle  

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