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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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Simonide, voyage-t-il donc avec une si grande escorte   ?
    – Il amène douze hommes avec lui, des pêcheurs, des laboureurs, un publicain, tous gens appartenant aux classes les plus humbles   : ils vont à pied, sans se soucier du vent, du froid, de la pluie ou du soleil. En les voyant s’arrêter au bord du chemin, à la tombée de la nuit, pour rompre leur pain, puis se coucher pour dormir, je songeais à une compagnie de bergers retournant auprès de leurs troupeaux après avoir été au marché, et non pas à des nobles ou à des rois. Seulement quand il soulevait les coins de son mouchoir pour regarder l’un ou l’autre d’entre eux, ou pour secouer la poussière de sa tête, je me rappelais qu’il est leur maître aussi bien que leur compagnon et qu’il n’est pas moins leur supérieur que leur ami. Vous êtes des hommes intelligents, vous savez que nous sommes sujets à nous laisser dominer par certains motifs et que c’est presque une loi de notre nature que nous consacrions notre vie à la poursuite de certains objets   ; si donc vous estimez que par cette loi-là nous pouvons apprendre à nous connaître nous-mêmes, que penserez-vous d’un homme qui pourrait s’enrichir en changeant en or les pierres qu’il foule sous ses pieds et qui, néanmoins, reste pauvre par choix   ?
    – Les Grecs l’appelleraient un philosophe, fit observer Iras.
    – Non, ma fille, dit Balthasar, aucun philosophe n’eut jamais une semblable puissance.
    – Comment sais-tu que cet homme la possède   ?
    – Je l’ai vu changer de l’eau en vin, répondit vivement Ben-Hur.
    – C’est étrange, dit Simonide, mais le fait que pouvant être riche il préfère vivre comme un pauvre, me paraît bien plus étrange encore.
    – Il ne possède rien, il n’envie rien à personne. Il a pitié des riches. Que diriez-vous donc si vous voyiez un homme, multiplier cinq pains et deux poissons, tellement qu’après que cinq mille personnes ont été nourries, il en reste assez pour remplir plusieurs corbeilles   ? J’ai vu le Nazaréen faire cela.
    – Tu l’as vu   ? s’écria Simonide.
    – J’ai même mangé de ce pain et de ces poissons. Mais ce n’est pas tout. Que diriez-vous d’un homme qui possède en lui-même la puissance de guérir à un tel degré, que les malades n’ont qu’à toucher le bord de son vêtement ou à crier à lui de loin   ? J’ai aussi été témoin de cela, non pas une fois seulement, mais bien des fois. Comme nous sortions de Jéricho, deux aveugles, assis au bord du chemin, crièrent à lui   ; il toucha leurs yeux et ils virent. On lui apporta un paralytique. Il lui dit simplement   : « Lève-toi et t’en va à ta maison, » et cet homme marcha. Que pensez-vous de toutes ces choses   ?
    Le marchand ne savait que répondre.
    – Pensez-vous peut-être, comme je l’ai entendu dire à d’autres, que ce sont là des tours de jongleur   ? Laissez-moi opposer à cet argument le récit de miracles encore plus surprenants que je lui ai vu accomplir. Songez d’abord à cette maladie terrible dont la seule issue est la mort, la lèpre.
    À ces paroles, Amrah laissa ses mains retomber à terre et se souleva à demi, comme pour mieux écouter.
    – Qu’auriez-vous dit, continua Ben-Hur qui parlait avec un sérieux grandissant, si vous aviez assisté à la scène que je vais vous raconter   ? Un lépreux s’approcha du Nazaréen, lorsque j’étais près de lui, là-bas, en Galilée, et lui dit   : « Seigneur   ! si tu le veux, tu peux me rendre net. » Il entendit ce cri et toucha le malheureux en disant   : « Je le veux, sois net, » et voilà cet homme redevint tel qu’il était auparavant, aussi sain de corps qu’aucun de ceux qui assistaient à cette guérison, et nous étions une multitude.
    Ici Amrah se leva et de ses longs doigts elle écartait les cheveux épars sur son visage. Depuis longtemps toute l’intelligence de la pauvre créature s’était réfugiée dans son cœur et il lui fallait faire un effort pour comprendre.
    – Un autre jour, poursuivit Ben-Hur, dix lépreux se présentaient à la fois devant lui et tombant à ses pieds, ils crièrent, – je les ai vus et entendus   : – Maître, aie pitié de nous   ! » Il leur répondit. « Allez, montrez-vous au sacrificateur. » Et il arriva qu’en s’en allant ils furent nettoyés   : leur infirmité disparut tandis qu’ils étaient en chemin, tellement qu’il n’en restait

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