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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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si étrange qu’il s’arrêta, afin d’attendre la procession et de s’assurer de sa signification.
    La lune brillait dans son plein, et cependant, comme si sa lumière et celles des torches et des feux allumés dans la ville et dans les maisons ne les éclairaient pas suffisamment, quelques-uns des hommes du cortège portaient des lanternes. Ben-Hur se rangea de côté, de manière à pouvoir examiner attentivement chacun des membres de cette compagnie à mesure qu’ils défilaient devant lui. Les torches et les lanternes étaient portées par des servants, armés de pieux et de gourdins. Leur tâche consistait, pour le moment, à guider au milieu des pierres et des cailloux qui jonchaient le sol, les dignitaires auxquels ils servaient d’escorte   : anciens et prêtres, rabbis aux longues barbes, aux sourcils épais, aux nez crochus, tous hommes influents dans les conseils d’Anne et de Caïphe. Où donc pouvaient-ils se rendre   ? Pas au Temple, assurément, car ce chemin n’y conduisait pas, et si leurs desseins étaient des desseins de paix, pourquoi donc se faisaient-ils accompagner par des soldats   ?
    L’attention de Ben-Hur se fixa bientôt sur trois hommes, qui marchaient ensemble, à peu près en tête du cortège, et envers lesquels les porteurs de lanternes se montraient tout particulièrement attentifs. Il reconnut dans le personnage qui marchait à gauche, un capitaine du Temple, celui de droite était un prêtre, quant à celui qui marchait au milieu, il s’appuyait lourdement sur les bras de ses compagnons, et baissait tellement la tête qu’on ne voyait pas son visage. Son aspect était celui d’un prisonnier qui n’aurait pas encore surmonté l’effroi causé par son arrestation ou que l’on aurait mené à la torture. La dignité des hommes qui le soutenaient prouvait que s’il n’était pas lui-même l’objet de cette manifestation, il y jouait certainement un rôle prépondérant, peut-être celui de guide ou de témoin. Ben-Hur se dit que s’il pouvait arriver à savoir qui était cet homme, il découvrirait probablement, en même temps, le but de l’expédition   ; aussi se plaça-t-il hardiment à côté du prêtre, dans l’espoir que l’inconnu finirait par lever la tête. Cela arriva, en effet, l’instant d’après, et la lumière des lanternes tomba sur un visage pâle, hagard, bouleversé. Ben-Hur avait appris, en suivant le Nazaréen, à connaître ses disciples   ; en voyant cette figure échevelée, ces yeux enfoncés, dans lesquels se lisait un sombre désespoir, il s’écria   :
    – L’Iscariot   !
    Lentement l’homme se tourna   ; quand son regard vitreux tomba sur Ben-Hur, ses lèvres remuèrent comme s’il allait parler, mais le prêtre ne lui en laissa pas le temps.
    – Qui es-tu   ? Va-t’en   ! dit-il à Ben-Hur en le poussant de côté.
    Il feignit d’obéir, mais n’attendit qu’une occasion de rentrer dans le cortège. Elle ne se fit pas attendre et il se laissa entraîner passivement à travers la plaine qui s’étend entre la colline de Bézétha et la tour Antonia, puis en passant près du réservoir de Bethesda, jusqu’à la porte des Brebis. Il y avait foule partout et, comme c’était la nuit de la Pâque, la porte se trouvait grande ouverte   ; les gardes eux-mêmes, au lieu d’être à leur poste, festoyaient dans la rue, aussi la procession sortit-elle de la ville sans être inquiétée. Devant elle s’étendait la gorge profonde du Cédron, au-delà de laquelle apparaissait le mont des Oliviers, couvert de cèdres et d’oliviers, dont la verdure paraissait plus sombre que de coutume, sous le ciel éclairé par la lumière argentée de la lune. Deux routes se rejoignaient sous la porte, l’une venant du nord-est, l’autre de Béthanie. Ben-Hur se demandait encore si ce cortège irait plus loin et, dans ce cas, quel chemin il allait suivre, que déjà il s’engageait dans la gorge, mais le but de cette longue course, à cette heure tardive, lui demeurait caché.
    Ils descendirent jusqu’au fond de la gorge, puis traversèrent un pont sur lequel les pas de cette procession, devenue peu à peu houleuse et bruyante, résonnèrent longuement. Un peu plus loin la longue file tourna à gauche et se dirigea vers un jardin d’oliviers enclos de murs, situé à un jet de pierre de la route. Ben-Hur savait qu’il ne s’y trouvait que quelques vieux arbres noueux, de l’herbe et un pressoir à huile. Il cherchait à

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