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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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plus frappante combien sa miséricorde dépassait celle des hommes   : il touchait l’homme à l’oreille coupée et le guérissait. Ses amis et ses ennemis restèrent confondus   : ceux-là s’étonnaient de ce qu’il pût faire une chose pareille, ceux-ci de ce qu’il l’eût accomplie en un semblable moment.
    – Assurément, se disait Ben-Hur, ils n’oseront pas le lier.
    – Remets ton épée dans le fourreau   ; ne boirai-je pas la coupe que mon père m’a donnée à boire   ? dit Jésus au disciple qui avait tenté de le défendre, puis il ajouta, en se tournant vers ceux qui allaient le faire prisonnier   : « Vous êtes sortis avec des épées et des bâtons, comme après un brigand. J’étais tous les jours dans le temple avec vous, et vous n’avez point mis les mains sur moi. Mais c’est ici votre heure et la puissance des ténèbres. »
    Ceux que les principaux d’entre le peuple avaient amenés avec eux, afin qu’ils leur prêtassent main-forte, reprirent courage et l’entourèrent, et quand Ben-Hur leva les yeux pour chercher les fidèles disciples du Maître, il ne les trouva plus, pas un n’était demeuré avec lui. Toute la racaille rassemblée autour de cet homme que les siens désertaient, faisait rage de la langue, des pieds et des mains. Parfois, par dessus les têtes, entre les torches, au travers de la fumée, Ben-Hur parvenait à apercevoir le prisonnier. Jamais personne ne lui avait paru si digne de compassion, si délaissé, si abandonné   ! Et cependant il se disait que cet homme aurait pu se défendre, anéantir ses ennemis d’un seul mot, si seulement il l’avait voulu. Mais il ne le voulait pas. Qu’était-ce donc que cette coupe que son père lui avait donnée à boire   ? Et qui était ce père auquel il obéissait ainsi   ? Les mystères s’accumulaient devant lui.
    Le cortège, soldats en tête, s’était reformé pour retourner à la cité. Ben-Hur, resté en arrière, suivait des yeux avec anxiété le point où les torches se trouvaient le plus nombreuses, car il savait que c’était là qu’il devait chercher le Nazaréen. Tout à coup, il résolut de le revoir, à tout prix, afin de lui adresser une question.
    Il jeta par dessus le mur sa longue robe, puis il se mit hardiment à la poursuite de la bande armée, qu’il eut bientôt rejointe. Il se faufila dans ses rangs et finit par se trouver derrière l’homme qui tenait le bout de la corde à laquelle le prisonnier était attaché. Celui-ci marchait lentement, la tête baissée, les mains liées devant lui   ; ses cheveux retombaient sur son visage   ; il se tenait plus penché que d’habitude et il semblait étranger à tout ce qui se passait autour de lui. À quelques pas en arrière se trouvaient les prêtres et les principaux du peuple   ; ils causaient entre eux et se retournaient parfois pour le regarder. Lorsqu’enfin ils furent arrivés tout près du pont qui traversait la gorge, Ben-Hur arracha la corde à l’homme qui la tenait et vint se placer tout près du Nazaréen.
    – Maître, maître   ! lui dit-il précipitamment en parlant à son oreille, m’entends-tu, maître   ? Un mot, dis-moi…
    L’individu auquel il avait pris la corde la lui réclamait.
    – Dis-moi, continua Ben-Hur, si c’est de ton propre mouvement que tu vas avec ces gens   ?
    On l’entourait maintenant et à sa propre oreille quelqu’un criait avec colère   :
    – Qui es-tu et que fais-tu ici   ?
    – Ô maître, s’écria-t-il encore, d’une voix que l’anxiété rendait tremblante. Je suis ton ami, je t’aime. Si je t’amène du secours, l’accepteras-tu   ? Dis-le-moi, je te prie.
    Le Nazaréen, ne le regarda pas même, rien ne donnait lieu de croire qu’il l’eût reconnu. Il semblait que quelque chose murmurait aux oreilles de Ben-Hur   : « Laisse-le. Il a été abandonné par ses amis   ; le monde le renie, il a pris congé des hommes dans l’amertume de son âme, il s’en va il ne sait où, et ne s’en met point en souci. Laisse-le. » Ben-Hur d’ailleurs y fut bientôt obligé. Une douzaine de mains se saisirent de lui et de tous les côtés l’on criait   :
    – C’est aussi un de ceux-là. Amenez-le ici   ; frappez-le   ! tuez-le   !
    Il se redressa, saisi d’une grande colère qui décuplait ses forces, et frappant autour de lui de ses bras étendus, il réussit à échapper aux mains qui cherchaient à le retenir et rompit le cercle qui s’était

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