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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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suffisamment la caverne pour qu’il fût possible de distinguer la mère et l’enfant, couché sur ses genoux.
    – Cet enfant est le tien   ? demanda Balthasar.
    – C’est mon fils   !
    Alors ils tombèrent sur leurs genoux et l’adorèrent. Et cet enfant était semblable à tous les autres enfants, il n’y avait autour de sa tête ni nimbe, ni couronne, ses lèvres ne s’ouvraient pas pour parler, rien ne faisait croire qu’il entendît leurs exclamations de joie, leurs invocations, leurs prières, et la flamme de la lanterne seule attirait son regard.
    Au bout d’un moment, ils se levèrent et s’en allèrent auprès de leurs chameaux chercher de l’or, de la myrrhe et de l’encens qu’ils revinrent déposer à ses pieds. C’était donc là le Sauveur qu’ils venaient chercher de si loin   ! Ils n’éprouvaient aucun doute, car leur foi reposait sur les promesses de Celui que, dès lors, l’humanité a appris à connaître comme le Père, et ils étaient de ceux auxquels les promesses suffisent. Ils s’attendaient à lui, lui remettant le choix des moyens par lesquels il lui plairait de révéler le Fils. Bienheureux ceux qui possèdent une foi semblable   !

CHAPITRE VII
    Vingt ans avaient passé et Valère Gratien était maintenant gouverneur de la Judée. Durant ce temps, la situation politique de la Palestine avait subi de profonds bouleversements, Hérode le Grand était mort, un an après la naissance du Christ, mort si misérablement que la chrétienté a raison de croire que la colère de Dieu l’avait frappé. Comme tous les grands souverains, il avait rêvé de transmettre sa couronne à ses descendants, et par son testament, il partageait son royaume entre ses trois fils, Antipas, Philippe et Archelaüs, ce dernier avec le titre de roi. Ce testament fut soumis à l’empereur Auguste, qui en ratifia toutes les dispositions, à l’exception de celle qui concernait Archelaüs, dont il renvoya l’accomplissement jusqu’au moment où celui-ci aurait donné des preuves suffisantes de son habileté et de sa loyauté. Jusque-là, il le nomma ethnarque, et sous ce nom il gouverna pendant neuf ans, après lesquels sa conduite déréglée et son incapacité le firent envoyer en exil dans les Gaules.
    César prit alors une mesure qui blessa profondément l’orgueil des Juifs   : il réduisit la Judée à n’être plus qu’une simple province et la rattacha à la préfecture de Syrie, et pour rendre l’humiliation particulièrement sensible, il ordonna que le gouverneur ne résiderait plus à Jérusalem, mais à Césarée. Ce qui acheva d’exaspérer les Juifs, c’est que la Samarie, – le pays qu’ils méprisaient le plus au monde, – fut jointe à la Judée et rien, au point de vue politique, ne la distingua plus d’elle. Il ne resta au peuple déchu qu’une seule consolation. Le souverain pontife occupait le palais d’Hérode, mais les employés impériaux y demeuraient aussi, et s’il y tenait un semblant de cour, il n’y exerçait qu’un semblant d’autorité. Le droit de vie et de mort appartenait au gouverneur romain   ; dans les autres cas, le grand-prêtre rendait la justice, mais au nom et selon les lois de Rome. Les patriotes qui rêvaient d’affranchissement futur n’en éprouvaient pas moins une satisfaction à se dire que le premier dignitaire du palais était un Juif. Le seul fait de sa présence en ces lieux leur rappelait le temps où Jéhovah gouvernait Israël par le moyen des fils d’Aaron   ; c’était pour eux le signe certain qu’il n’abandonnait point son peuple, et cette simple présence ranimait leur espoir et les aidait à attendre patiemment la venue du fils de Juda, qui devait un jour les délivrer.
    Les Romains régnaient sur la Judée depuis quatre-vingts ans déjà, et ce temps devait avoir suffi à les persuader que le peuple juif était assez facile à gouverner, pourvu que l’on ne touchât point à sa religion. Aussi, en vertu de cette expérience, les prédécesseurs de Gratien avaient-ils toujours considéré les coutumes religieuses de leurs administrés comme une chose sacrée, mais il lui plut d’inaugurer son avènement par une mesure des plus impolitiques. Il destitua Anne, sans le moindre ménagement, pour lui substituer un de ses favoris nommé Ismaël, ce qui provoqua dans le peuple un mécontentement général.
    Il y avait, à ce moment-là, en Judée, deux partis, celui de l’aristocratie et celui du peuple. À

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