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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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la mort d’Hérode, les deux partis s’étaient unis pour lutter contre Archelaüs, et par leurs intrigues plus ou moins déguisées, ils contribuèrent grandement à son exil. Mais durant toute cette période, ils n’en poursuivaient pas moins des buts différents. L’aristocratie détestait Joazar, le grand-prêtre   ; les séparatistes ou membres du parti du peuple, au contraire, étaient ses partisans acharnés. Mais Joazar tomba avec Archelaüs, et Anne fut choisi par les nobles pour lui succéder, ce qui ranima, entre les deux factions, une vive hostilité.
    Durant le cours de sa lutte sourde contre l’ethnarque, le parti aristocratique avait jugé bon de s’appuyer sur Rome, et c’était lui qui, comprenant bien qu’un changement dans la forme du gouvernement s’imposait, suggéra l’idée de transformer la Judée en simple province. Les nobles fournirent ainsi aux séparatistes de nouvelles armes contre eux, et lorsque la Samarie fut adjointe à la province, ils devinrent une minorité et n’eurent plus pour les soutenir que la cour impériale et le prestige de leur rang et de leur richesse. Cependant, jusqu’à l’arrivée de Gratien, ils avaient réussi à maintenir leur suprématie dans le palais et dans le temple.
    Anne, l’idole de son parti, avait fidèlement mis son pouvoir au service des Romains. Une garnison romaine occupait la tour Antonia, une garde romaine veillait à la porte du palais, un juge romain rendait la justice, les impositions romaines pesaient lourdement sur le peuple, qui était, chaque jour et de mille manières, rappelé au souvenir de sa dépendance. Anne, cependant, avait réussi à maintenir dans le peuple une tranquillité relative et Rome ne comptait pas d’allié plus sincère que lui   ; mais le jour où il se vit dépossédé en faveur d’Ismaël, il se rendit directement des parvis du temple au lieu où se réunissait le conseil des séparatistes et se mit à leur tête. Gratien vit alors les cendres qui, depuis quinze ans, semblaient être éteintes, prêtes à se rallumer, et afin d’être en mesure de réprimer une insurrection possible, et même probable, il renforça considérablement la garnison de la tour Antonia. Désormais il pourrait sans crainte rendre plus lourd encore le joug qui pesait sur les enfants d’Israël. Malheur au premier d’entre eux sur lequel le gouverneur jugerait bon de faire un exemple   !
    C’était l’après-midi d’une chaude journée de juillet. Il faisait partout une chaleur intense. Des bâtiments magnifiques, ornés d’une profusion de vérandas, de balcons, de galeries, de colonnades, entouraient ce jardin merveilleux du palais du Mont de Sion. On voyait là de larges allées sablées, des pelouses gazonnées, de grands arbres, des groupes de caroubiers et des palmiers d’espèces rares. D’un grand bassin placé sur une élévation, au centre du jardin, partaient de nombreux canaux d’irrigation.
    Près d’un bosquet de bambous et de lauriers roses, planté au bord d’un petit étang, deux jeunes gens de dix-neuf et de dix-sept ans, étaient assis et causaient, sans s’inquiéter du soleil qui dardait sur eux. Tous deux étaient beaux   ; au premier abord on aurait pu les prendre pour des frères, avec leurs yeux et leurs cheveux également noirs et leur teint bronzé. L’aîné avait la tête nue. Il portait pour tout costume une tunique descendant jusqu’aux genoux et des sandales   ; un petit manteau bleu clair était jeté à côté de lui sur le banc. Cette tunique, en fine laine grise, bordée de rouge autour du cou et des bras et sur son contour inférieur, serrée à la taille par un cordon rouge orné de flocs, marquait sa qualité de Romain. S’il avait une façon hautaine de s’exprimer, on pouvait l’en excuser   : il appartenait à l’une des familles les plus considérées de Rome, ce qui, à cette époque, justifiait toutes les présomptions.
    Un Messala ayant rendu de grands services à Octave, celui-ci, devenu l’empereur Auguste, s’en était souvenu et l’avait comblé d’honneurs ainsi que toute sa famille. Après que la Judée eut été réduite à l’état de province, ce fut le fils de son ami qu’il chargea d’aller occuper à Jérusalem la charge de percepteur des impôts. Il demeurait, en cette qualité, au palais de Sion, et le jeune homme en question ne se souvenait que trop des relations de son grand-père avec l’empereur.
    Le compagnon du jeune Messala

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