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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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Ce n’est pas une chose aisée que d’atterrir en un endroit comme celui-ci   ; nous allons juger de leur habileté.
    – Cette galère te serait-elle inconnue   ?
    – Je ne l’avais jamais vue jusqu’ici, et j’ignore encore si je trouverai à bord un seul visage déjà rencontré sur d’autres navires.
    – N’est-ce point là un fait regrettable   ?
    – Il est de peu d’importance. Nous apprenons vite à nous connaître, nous autres gens de mer. Nos amitiés, comme nos haines, naissent au milieu des dangers.
    Le vaisseau, qui approchait, était long, étroit, construit de façon à pouvoir évoluer vite, et facilement. Sa proue, superbement arquée, fendait l’onde, qui rejaillissait jusqu’à l’extrémité du tillac. Des deux côtés on avait sculpté des figures de tritons, soufflant dans des conques. Un fort éperon de bois, revêtu de fer, s’avançait au niveau de la ligne de flottaison et servait de bélier dans les combats. Tout le long du bastingage crénelé s’étendait une large corniche qui surmontait les trois rangs d’ouvertures, protégées par des capuchons en cuir de bœuf, au travers desquelles passaient les rames. D’immenses cordes, jetées autour du tillac, correspondaient au nombre des ancres, rangés sur l’avant-pont.
    À voir la simplicité de la mâture, on comprenait que les rames étaient, dans le bateau, la chose principale. Le mât, placé un peu en avant du milieu du pont et retenu par des cordages fixés à l’intérieur du bastingage, portait une voile unique de forme carrée.
    On ne voyait de la jetée, à part les matelots, qui venaient d’amener cette voile, qu’un seul homme sur le pont du navire. Il se tenait à la poupe et portait un casque et un bouclier.
    Les cent vingt rames en bois de chêne, blanchies par la pierre ponce et le constant contact des vagues, se levaient et s’abaissaient comme si une seule main les avait fait mouvoir, et la galère marchait avec une vitesse semblable à celle d’un vapeur des temps modernes. Elle pointait sur le môle, en ligne si directe que les amis du tribun, peu accoutumés à un spectacle de ce genre, en prirent de l’alarme. Soudain, l’homme debout à la poupe fit un signe de la main, aussitôt toutes les rames se dressèrent, puis retombèrent lourdement dans l’eau qui bouillonnait autour d’elles   ; pendant un instant, un tremblement sembla secouer le bateau, qui s’arrêta brusquement. Encore un signe et, de nouveau, les rames s’élevèrent et retombèrent, celles de droite battant en avant, celles de gauche en arrière. Trois fois la même manœuvre se répéta, la galère tournait comme sur un pivot   ; enfin elle prêta le flanc au vent et, doucement, vint se ranger le long de la jetée.
    Au moment où elle abordait ainsi, les trompettes sonnèrent et l’on vit paraître sur le pont les soldats de marine, splendidement équipés, leurs casques de bronze, leurs boucliers, leurs javelots, brillaient au soleil d’un éclat éblouissant. Tandis qu’ils se rangeaient en ordre de combat, les matelots grimpaient avec agilité le long du mât et se plaçaient sur la grande vergue. Les officiers, les musiciens, étaient à leurs postes respectifs   ; on n’entendait ni un cri, ni un bruit inutile. Une passerelle fut jetée entre le pont et le môle, et le tribun, se tournant vers ses compagnons, leur dit avec une gravité dont il n’avait, jusqu’alors, donné aucun signe   :
    – Maintenant, mes amis, le devoir m’appelle.
    Il enleva la couronne de myrte qui ornait sa tête et la tendit au joueur de dés.
    – Garde ces lauriers, lui dit-il, si je reviens, je prendrai ma revanche, si je ne remporte pas la victoire vous ne me reverrez jamais. Suspends cette couronne dans ton atrium.
    Il les embrassa l’un après l’autre, tandis qu’eux lui disaient   :
    – Que les dieux soient avec toi, Quintus   !
    – Adieu, répondit-il, et après avoir fait de la main un signe aux esclaves, qui brandissaient leurs torches, il monta sur le navire. Au moment où il posait le pied sur le pont, un éclat de fanfare l’accueillit et l’on hissa sur le grand mât le pavillon écarlate que, seuls, les commandants de flottes avaient le droit d’arborer.

CHAPITRE XI
    Le tribun était debout sur le gaillard d’arrière   ; il tenait à la main les ordres du duumvir et questionnait le chef des rameurs.
    – De combien de rameurs disposes-tu   ?
    – Deux-cent soixante-deux et dix

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