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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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la Judée s’arrêtait aux confins de la Galilée, aussi voyait-on, autour de Nazareth, des jardins, des vignes, des vergers, des pâturages, et çà et là des bouquets de palmiers, qui donnaient au paysage un cachet oriental.
    Au moment où la cavalcade atteignait le village, le son d’une trompette mit en émoi tous ses habitants. Les portes s’ouvraient, des groupes se formaient, et chacun se demandait quelle pouvait être la cause d’une visite aussi inusitée. Certes, les soldats n’inspiraient guère des sentiments bienveillants à tous ces villageois, mais la curiosité étant la plus forte, tous se rendaient au puits, où l’on pensait que la petite troupe s’arrêterait.
    Un prisonnier, que ces hommes menaient avec eux, excitait l’intérêt général. Il était jeune et marchait péniblement, la tête découverte et à moitié nu. Ses mains étaient liées derrière son dos par une courroie, dont l’autre extrémité passait autour du cou d’un des chevaux. Le nuage de poussière qui se levait sous leurs pas l’enveloppait   ; il avançait presque machinalement, les pieds meurtris, prêt à s’évanouir.
    Arrivé devant le puits, le décurion fit halte et mit pied à terre, ainsi que ses hommes. Le prisonnier, anéanti, se laissa tomber sur le bord de la route, sans rien demander. Les villageois, voyant bien qu’il n’était guère qu’un jeune garçon, lui auraient volontiers porté secours, mais n’osaient le faire.
    Tandis qu’ils restaient là perplexes et que des cruches d’eau circulaient entre les soldats, un homme s’approchait, descendant le chemin qui venait de Séphoris. En le reconnaissant une femme s’écria   ! « Voilà le charpentier   ! Nous allons savoir ce que tout cela signifie   : »
    Le nouveau venu avait un aspect vénérable. De minces boucles de cheveux blancs s’échappaient de son turban, et une grande barbe, plus blanche encore, flottait sur sa robe de grossière étoffe grise. Il marchait lentement, courbé sous le poids de l’âge et de quelques outils très lourds et primitifs.
    – Ô Rabbi, bon Rabbi Joseph, cria une femme, en courant à sa rencontre, il y a ici un prisonnier. Viens questionner ces soldats, afin que nous sachions qui il est, ce qu’il a fait et où ils le conduisent.
    Le visage du charpentier resta impassible, cependant il regarda le prisonnier, puis il s’approcha du décurion et lui dit d’un ton grave   :
    – Que la paix du Seigneur soit avec toi   !
    – Et celle des dieux avec toi, répondit l’officier.
    – Viens-tu de Jérusalem   ?
    – Oui.
    – Ton prisonnier est jeune   ?
    – D’années, oui.
    – Permets que je m’informe, auprès de toi, du crime dont il est accusé.
    – C’est un assassin.
    Ceux qui l’entouraient répétèrent ce mot avec effroi, mais le Rabbi poursuivit son enquête.
    – Est-ce un fils d’Israël   ?
    – C’est un Juif, dit le Romain sèchement.
    La pitié des assistants, un moment défaillante, se réveillait de nouveau.
    – Je n’entends rien à vos tribus, continua le décurion, mais je sais ce qu’était sa famille. Tu as peut-être entendu parler d’un prince de Jérusalem nommé Hur – Ben-Hur comme l’appelait ton peuple. Il vivait au temps d’Hérode.
    – Je l’ai vu, dit Joseph.
    – Eh   ! bien, c’est là son fils.
    Il s’éleva une clameur générale, et pour la faire taire le Romain se hâta d’ajouter   :
    – Avant-hier, à Jérusalem, il a failli tuer Gratien, en lui jetant une brique à la tête, du haut du toit d’un palais, celui de son père, je crois.
    Il se fit un silence pendant lequel les habitants de Nazareth considéraient le jeune Ben-Hur comme s’il eût été une bête féroce.
    – À quoi est-il condamné   ? demanda le Rabbi.
    – Aux galères pour la vie.
    – Que le Seigneur lui soit en aide   ! s’écria Joseph d’une voix peu en accord avec sa placidité habituelle.
    À ce moment un jeune homme qui accompagnait le charpentier, mais s’était tenu jusqu’alors un peu en arrière, sans que personne prît garde à lui, laissa tomber la hache qu’il tenait à la main et s’en alla prendre une cruche d’eau posée sur une pierre non loin du puits. Avant que les gardes eussent pu l’en empêcher, il se penchait vers le prisonnier et lui offrait à boire.
    Juda, en sentant une main se poser sur son épaule avec bonté, leva les yeux, et vit devant lui un visage qu’il ne devait plus jamais oublier, le

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