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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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surnuméraires.
    – Divisés en compagnies de   ?
    – Quatre-vingt-quatre hommes.
    – Qui se relaient   ?
    – Toutes les deux heures.
    Le tribun réfléchit un moment.
    – C’est un service trop rude, je le ferai changer, mais pas maintenant   ; il faut que les rames ne s’arrêtent jamais.
    Puis s’adressant au chef des matelots, il lui dit   : – Le vent est favorable, fais carguer la voile.
    Quand ils se furent éloignés l’un et l’autre, il demanda au principal pilote depuis combien de temps il servait dans la marine.
    – Depuis trente-deux ans, répondit-il.
    – Dans quelles mers as-tu navigué   ?
    – Entre Rome et l’Orient.
    – Tu es l’homme qu’il me faut, s’écria Quintus en consultant sa feuille de route. Lorsque nous aurons dépassé le cap de Camponella, nous devrons nous diriger vers Messine, puis longer la côte de Calabre jusqu’à Mélite. Connais-tu les constellations qui règnent sur la mer Ionienne   ?
    – Je les connais bien.
    – Dans ce cas, gouverne directement de Mélite sur Cythère. Avec l’aide des dieux je ne m’arrêterai point que nous n’ayons atteint le golfe d’Antemone. Notre mission est urgente, je me fie à toi pour la mener à bien.
    Arrius était un homme prudent, et s’il offrait des sacrifices à la Fortune, il n’en comptait pas moins bien plus sur son courage et son savoir-faire que sur les faveurs de l’aveugle déesse. Il avait passé la nuit à jouer et à boire, mais depuis que l’odeur de la mer avait dissipé les fumées de l’ivresse et réveillé ses instincts de marin, il ne songeait plus qu’à apprendre à connaître à fond son vaisseau et son équipage. Il eut bientôt fait le tour de tout le bâtiment et vu le conservateur des provisions, l’intendant des feux et cuisines. Il lui restait à se rendre compte de la valeur des soldats, des matelots et des rameurs, pour cela il lui fallait du temps et de l’habileté.
    Vers le milieu du jour la galère volait en face de Pestum. Le vent d’ouest enflait la voile et après avoir brûlé de l’encens, sur l’autel, sur lequel on avait répandu du sel, de l’orge, et offert des prières, des vœux et des libations à Jupiter, à Neptune et à toutes les Océanides, Arrius vint s’asseoir dans la grande cabine, afin de pouvoir à loisir étudier ses rameurs. Cette cabine occupait le centre de la galère. Elle avait soixante pieds de long sur trente de large. Trois larges baies l’éclairaient, une rangée de piliers supportant le toit la traversait d’un bout à l’autre. De chaque côté des trois baies se trouvaient des escaliers, avec lesquels correspondaient des trappes, pratiquées dans le plancher de la cabine. Elles étaient ouvertes et laissaient pénétrer à flots la lumière dans l’entrepont, d’où s’élevait le mât entouré d’un amoncellement de haches, de lances et de javelots. Ce vaste espace formait le cœur du navire   ; il servait à ceux qui se trouvaient à son bord de salle à manger, de dortoir, de place d’exercice et de lieu de récréation, si tant est que la discipline et la règle de fer qui régissaient les moindres détails de leur vie, permissent quelque chose qui méritât ce nom.
    À l’arrière de la cabine se trouvait une plateforme, à laquelle on parvenait en montant quelques marches. C’est là que se tenait le chef des rameurs   ; il avait devant lui une table de résonance sur laquelle il frappait en mesure pour marquer la cadence des rames, et une clepsydre dont il se servait pour compter les relais. Une seconde plateforme plus élevée encore, entourée d’une barrière dorée, et très richement meublée d’un lit, d’une table et d’un siège garni de coussins, était réservée au tribun, qui pouvait, de là, voir ce qui se passait sur tout le bateau.
    C’est de cette plateforme qu’Arrius inspectait son équipage, qui l’observait de son côté, à la dérobée, avec une ardente curiosité. Les yeux du tribun s’arrêtèrent avec une attention particulière sur les rameurs, non pas qu’ils lui inspirassent la moindre sympathie, mais parce que d’eux dépendait, en une large mesure, le succès de son entreprise.
    Tout le long de la cabine se trouvaient fixés aux parois du bateau, sur trois rangs, des bancs, ou plutôt des sortes de marches superposées et placées un peu à défaut les unes des autres, de telle manière que chacune des deux rangées supérieures se trouvait être en recul sur

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