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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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service. À présent, pars en toute hâte.
    L’homme s’inclina, l’instant d’après il avait disparu.
    Alors Simonide se frotta les mains en riant.
    – Quel jour avons-nous, ma fille   ? dit-il, je désire m’en souvenir, à cause du bonheur qu’il vient de m’apporter. Regarde la date avec un sourire, Esther, et avec un sourire, dis-la-moi.
    Sa gaîté paraissait si peu naturelle à la jeune fille, que pour la dissiper elle lui dit tristement   :
    – Malheur à moi, mon père, si je pouvais jamais oublier ce jour   !
    Ses mains retombèrent sur sa robe et sa tête se pencha sur sa poitrine.
    – Tu as raison, ma fille, s’écria-t-il sans lever les yeux. C’est le vingtième jour du quatrième mois. Il y a aujourd’hui cinq ans que ma Rachel, ta mère, est morte. On me rapporta ici dans l’état où tu me vois, et je la trouvai morte de chagrin. Oh   ! elle était pour moi comme une grappe mûre dans les vignes d’Enguedi, comme un parfum de nard de grand prix. Nous la déposâmes en un lieu solitaire, dans une tombe creusée au revers de la montagne   ; personne ne repose auprès d’elle. Cependant elle me laissait une petite lumière pour éclairer l’obscurité dans laquelle son départ me plongeait, et cette lumière est devenue, avec les années, brillante comme l’aurore.
    Il posa la main sur la tête de sa fille, en murmurant   : « Seigneur, je te bénis de ce que ma Rachel revit dans la fille que tu m’as donnée. » Puis, relevant tout à coup la tête, il demanda si la journée n’était pas sereine.
    – Elle l’était quand ce jeune homme est entré.
    – Appelle donc Abimélec, afin qu’il me porte dans le jardin, d’où je pourrai voir la rivière et mes bateaux, et je te raconterai pourquoi le rire est sur mes lèvres et pourquoi mon cœur saute dans ma poitrine, comme un chevreau sur les montagnes.
    Le domestique poussa le fauteuil de son maître à l’endroit, appelé le jardin, c’est-à-dire sur le toit du bâtiment inférieur et, après avoir installé Simonide à la place d’où l’on voyait le mieux le palais impérial, le pont et la rivière, il le laissa seul avec Esther. Elle s’assit sur le bras du fauteuil et se mit à lui caresser les mains, en attendant qu’il lui parlât, ce qu’il fit bientôt avec calme.
    – Je t’observais, Esther, pendant que ce jeune homme parlait et il me semblait qu’il gagnait sa cause auprès de toi.
    Elle baissa les yeux et répondit   :
    – Pour te dire la vérité, j’ai foi dans son histoire.
    – Il est donc, à ton avis, un fils du prince Hur, que je croyais perdu   ?
    – S’il ne l’est pas… Elle hésitait à parler.
    – S’il ne l’est pas, Esther   ?
    – J’ai été sans cesse auprès de toi, père, depuis que ma mère a répondu à l’appel de notre Dieu. Je t’ai vu et entendu traiter avec des gens de toute espèce, qui cherchaient des gains honnêtes ou malhonnêtes et vraiment je puis dire que si ce jeune homme n’est pas le prince qu’il prétend être, je n’ai jamais vu encore, jusqu’ici, le mensonge jouer aussi bien le rôle de la vérité.
    – Par la gloire de Salomon, ma fille, tu parles avec conviction. Crois-tu donc que ton père fût réellement l’esclave du sien   ?
    – J’ai cru comprendre qu’à ses yeux cela ressortait de ce qu’il avait entendu raconter.
    Pendant un instant les yeux de Simonide errèrent sur les bateaux   ; cependant ce n’était pas à eux qu’il songeait.
    – Tu es bonne fille, Esther, intelligente et fine comme une vraie fille d’Israël et, de plus, tu es en âge d’entendre raconter une triste histoire. Prête-moi donc attention et je te parlerai de moi, de ta mère et de beaucoup de choses passées   ; des choses que j’ai cachées aux Romains malgré la persécution, pour l’amour d’un vague espoir, et que je t’ai cachées, afin que rien ne t’empêchât de t’épanouir comme une fleur. Je suis né dans une caverne de la vallée d’Hinnom, au sud du mont de Sion. Mon père et ma mère étaient esclaves, ils cultivaient les figuiers et la vigne, dans les jardins du roi, tout près de Siloé, et dans mon enfance je les aidais. Ils appartenaient à la classe des esclaves destinés à servir toujours et me vendirent au prince Hur, l’homme le plus riche de Jérusalem, après Hérode. Il m’envoya dans son comptoir d’Alexandrie, en Égypte, et c’est là que je grandis. Je le servis pendant six ans   ; la

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