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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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    – Je vois clairement les difficultés de ma position, continua Ben-Hur. Je puis faire constater la vérité de tout ce que je t’ai dit au sujet de mon séjour à Rome, je n’ai pour cela qu’à en appeler au consul, qui est en ce moment l’hôte du gouverneur, mais je ne puis te prouver que je sois réellement le fils de mon père. Celles qui pourraient m’aider sont, hélas   ! mortes ou perdues pour moi.
    Il couvrit son visage de ses mains. Esther reprit la coupe et la lui tendit en disant   : « Ce vin a crû au pays que nous aimons, bois-le, je te prie. » Sa voix était douce comme celle de Rebecca offrant à boire à Éliézer. Ben-Hur vit que ses yeux étaient pleins de larmes. Quand il eut vidé sa coupe, il la lui rendit en disant   : « Ton cœur est plein de bonté et de miséricorde, fille de Simonide. Bénie sois-tu de ce que tu y fais une place à l’étranger. » Puis il reprit son discours.
    – Comme je ne puis répondre à ta question, ô Simonide, je retire celle que je t’adressais et je m’en vais, pour ne plus jamais revenir te troubler   ; laisse-moi seulement t’assurer que je ne songeais ni à te faire rentrer dans la servitude, ni à te demander compte de ta gestion. Je t’aurais dit que le produit de ton travail t’appartient en propre, je te l’abandonnerais de grand cœur, car je n’en ai nul besoin, puisque j’ai hérité de la fortune princière du bon Arrius. Si donc il t’arrive de penser à moi, souviens-toi que la question qui faisait, – je te le jure par Jéhovah, ton Dieu et le mien, – le but de ma visite, était celle-ci   : Que peux-tu m’apprendre au sujet de ma mère et de Tirzah, ma sœur, qui serait aujourd’hui pareille, par la beauté et la grâce, à celle qui est la joie de ta vie   ? Oh   ! parle, que sais-tu d’elles   ?
    Les larmes coulaient le long des joues d’Esther, mais son père se contenta de répondre   :
    – Je t’ai dit que je connaissais le prince Hur. Je me souviens d’avoir entendu parler de la catastrophe qui atteignit sa famille et de l’amertume que cette nouvelle me causa. Celui qui plongea la veuve de mon ami dans le malheur est aussi celui qui, dans le même but, m’a fait sentir les effets de sa fureur. J’irai plus loin et je te dirai que j’ai fait des recherches au sujet du sort des membres de cette famille, mais je n’ai rien à t’apprendre, ils ont tous disparu.
    Ben-Hur poussa un sourd gémissement.
    – Il faut donc que je renonce à l’espoir qui m’amenait ici, s’écria-t-il. Mais je suis habitué aux désappointements et je te prie de me pardonner de m’être ainsi introduit auprès de toi. Si j’ai encouru ton déplaisir, pardonne-le-moi également, en songeant à la profondeur du chagrin qui m’accable. Désormais, je n’aurai plus qu’un but dans la vie   : la vengeance   ! Adieu.
    Au moment de disparaître derrière le rideau qui fermait la pièce, il se retourna et leur dit simplement   :
    – Je vous remercie tous deux.
    – La paix soit avec toi, répondit le marchand.
    Esther n’aurait pu parler, car elle sanglotait.
    Ce fut ainsi qu’il les quitta.

CHAPITRE XVI
    À peine Ben-Hur eut-il disparu que Simonide s’anima. Ses yeux brillaient et il s’écria gaîment   :
    – Esther, sonne, – vite   !
    Elle s’approcha de la table et agita une sonnette. Une des étagères tourna sur elle-même, découvrant une porte, au travers de laquelle passa un homme qui vint s’incliner devant le marchand.
    – Approche-toi davantage, Malluch   ! dit Simonide d’une voix impérieuse. J’ai à te confier une mission à laquelle tu ne failliras pas, quand même le soleil s’arrêterait dans son cours. Écoute-moi bien   ! Un jeune homme est, en ce moment, en train de descendre dans l’entrepôt   ; il est grand, beau, vêtu comme un Israélite. Suis-le comme son ombre et chaque soir fais-moi savoir où il est, ce qu’il fait, en quelle compagnie il se trouve et, si tu peux, sans qu’il s’en doute, surprendre ses conversations, rapporte-les moi mot à mot, ainsi que tout ce qui concerne ses habitudes, ses opinions, sa vie. Tu m’as compris   ? Va donc promptement le rejoindre. Mais non   ! écoute encore, Malluch. S’il quitte la ville, quitte-la avec lui et surtout aie soin d’être pour lui un ami. S’il t’interroge, dis-lui ce qui te paraîtra plausible pour expliquer ta présence auprès de lui, mais ne lui laisse pas deviner que tu es à mon

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