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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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identité. As-tu des témoins vivants à faire comparaître devant moi, des témoignages écrits à me donner à lire   ?
    Cette demande était bien justifiée   ; mais Ben-Hur, en l’entendant, rougit, joignit les mains et se détourna. Simonide le pressait de parler.
    – Tes preuves, tes preuves, te dis-je.
    Ben-Hur ne répondait pas. Il comprenait une chose terrible   : il avait suffi de trois années de galères pour effacer toute trace de son identité. Sa mère et sa sœur n’étaient plus là pour le reconnaître, il n’existait plus pour personne. Qu’aurait pu dire Arrius lui-même, si ce n’est qu’il se donnait pour le fils du prince Hur   ? Mais le brave Romain était mort et jamais Juda n’avait aussi cruellement senti l’isolement complet dans lequel sa mort le laissait. Il restait immobile, les mains serrées l’une contre l’autre et Simonide, qui respectait sa douleur, se taisait aussi.
    – Simonide, dit enfin le jeune homme, je ne puis que te raconter mon histoire, mais je le ferai seulement si tu veux bien suspendre ton jugement et daigner m’entendre.
    – Parle, dit Simonide, qui était en ce moment le maître de la situation, parle   ; je suis d’autant plus décidé à t’écouter que je ne nie point que tu ne puisses être celui que tu prétends.
    Ben-Hur commença aussitôt son récit. Il parlait avec l’émotion qui est le secret de toute vraie éloquence. Quand il eut raconté son arrivée à Misène, après la victoire d’Arrius, dans la mer Égée, il parla de son séjour à Rome.
    – Mon bienfaiteur, dit-il, était aimé de l’empereur, dont il possédait la confiance et qui le combla de récompenses. Les marchands de l’Orient lui firent aussi de magnifiques présents et il devint riche, entre les plus riches de Rome. Cet homme excellent m’adopta en toute forme, et je m’efforçai de reconnaître sa générosité envers moi   ; jamais fils ne fut plus soumis à son père, mais j’étais Juif et un Juif pourrait-il oublier sa religion ou le lieu de sa naissance, surtout quand ce lieu se trouve sur la terre sacrée où vécurent nos pères   ? Il aurait voulu faire de moi un savant, me donner les maîtres les plus fameux pour m’enseigner les arts, la philosophie, la rhétorique, l’éloquence. Je résistai à ses instances, parce que je ne pouvais oublier le Seigneur Éternel, la gloire de ses prophètes et la cité bâtie sur des collines de David et Salomon. Tu me demanderas pourquoi j’acceptais ses bienfaits   ? Je l’aimais, et puis je me disais qu’un jour je pourrais, avec son aide et grâce à sa grande influence, arriver à percer le mystère qui entoure l’histoire de ma mère et de ma sœur. J’avais encore un motif, dont je ne parlerai que pour te dire qu’il m’a poussé à choisir la carrière des armes. Je me suis exercé dans les écoles, dans les cirques et dans les camps, où je me suis acquis une certaine renommée sous un nom qui n’est pas celui de mes pères. Les couronnes que j’ai gagnées, – et il y en a un grand nombre suspendues aux murailles de ma villa de Misène, – ont été accordées au fils d’Arrius, ce n’est qu’en cette qualité que je suis connu à Rome. Toujours en vue du but que je poursuis, j’ai quitté Rome pour Antioche, dans l’intention d’accompagner le consul Maxence dans sa campagne contre les Parthes. Maintenant que je possède à fond l’art de me servir des armes, je désire apprendre à mener les hommes au combat. Je suis admis à faire partie de la maison militaire du consul. Mais hier, tandis que nous entrions dans l’Oronte, je vis passer deux bateaux portant des pavillons jaunes. Un passager, – un de nos compatriotes venant de l’île de Chypre, – nous expliqua que ces vaisseaux appartenaient à Simonide, le plus riche marchand d’Antioche et, sans se douter de l’intérêt qu’il éveillait en moi, il ajouta que ce Simonide était un Juif, autrefois au service du prince Hur, et ne nous cacha point pourquoi il avait été l’objet des cruautés de Gratien.
    À cette allusion, Simonide baissa la tête, mais il surmonta bien vite son émotion que sa fille semblait partager, et levant les yeux, il pria d’une voix ferme Ben-Hur de continuer son récit.
    – Ô bon Simonide   ! s’écria le jeune homme, je vois bien que tu n’es point convaincu et que ta méfiance pèse toujours sur moi.
    Les traits du marchand étaient rigides comme le marbre. Il ne répondit

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