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Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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bien trahison, je crois ?…
    – Après, monsieur ? fit le comte en pâlissant.
    – Je vous rencontre ; je vous apprends que les Borgia, impitoyables et, selon leur habitude, traîtres à leurs promesses, vous préparent un bon cachot… Alors, un revirement se fait dans votre esprit. Vous regardez derrière vous et vous êtes épouvanté du chemin que vous avez fait. Il vous semble qu’un abîme s’est creusé entre vous et vos amis, vos soldats, votre propre famille… et que cet abîme, jamais vous ne pourrez le franchir.
    Ragastens parlait avec une émotion communicative. Sa loyauté rayonnait dans ses yeux. Le comte Alma l’écoutait avec étonnement.
    – Eh bien, cet abîme, si je vous aidais à le franchir ?…
    – Impossible !…
    – Impossible ? Bah ! Nous verrons. L’essentiel est de vouloir. Qui veut peut.
    – Mais enfin, monsieur, pourquoi vous intéressez-vous ainsi à ce que je vais faire ou à ce que je puis devenir ?
    – Monsieur, je m’intéresse à vous comme je m’intéresse à tous ceux que les Borgia ont mis à mal…
    – Et vous pensez qu’il existe un moyen honorable pour moi de sortir de cette situation ?
    – Non seulement je le pense, mais j’en suis certain. Le moyen ne dépend que de vous.
    – Expliquez-vous, monsieur, et je vous jure que si vous m’aidez réellement, ma reconnaissance ne vous fera pas défaut.
    – Ah ! monsieur le comte, voilà un mot que je suis bien capable de vous rappeler un jour !…
    – Et vous serez le bienvenu lorsque vous viendrez me le rappeler. Parlez donc.
    – Tout est subordonné à votre volonté, monsieur le comte… Si vous me permettez de parler avec une franchise brutale, je vous dirai que votre position actuelle est une des plus affreuses qui se puissent concevoir. S’il m’arrivait de m’y trouver jamais, j’estime que la mort seule serait pour moi le seul moyen d’en sortir…
    – Eh ! monsieur, la mort ne m’effraie pas plus qu’un autre… J’ai simplement horreur des tracas et des complications…
    – Si la mort ne vous effraie pas, vous ne devez pas redouter de vous mettre résolument à la tête des braves gens qui vous attendent, qui ont confiance en vous. Alors, de deux choses l’une : ou vous êtes tué sur un champ de bataille, et vous mourez en somme utilement, en défendant vos biens et vos privilèges ; ou vous n’êtes pas tué, et vous gardez tous les avantages que vous confère votre titre de comte de l’un des plus beaux comtés…
    – Tout cela est fort juste, monsieur, et je n’y répugnerais pas. Mais la vraie question n’est pas résolue. La voici. J’ai abandonné Monteforte. J’ai fait cela pour des raisons que je croyais bonnes. Peu importe au fond. Ce qui importe, c’est ce que j’ai fait. Et je ne puis retourner à Monteforte où mon départ a dû être jugé…
    – Sévèrement, disons le mot, interrompit Ragastens.
    – Peut-être a-t-on vu les deux émissaires du pape ?…
    – Eh bien justement ! Ils vous ont attiré dans un guet-apens. Vous avez été entraîné de force. Je vous ai heureusement rencontré, aidé à vous délivrer, et vous rentrez à Monteforte, heureux d’apporter encore votre nom et votre dévouement au service de ceux qui déjà vous considéraient peut-être comme perdu pour leur cause !
    – Parbleu, monsieur, vous me réconfortez !…
    – Et si, par hasard, quelqu’un doutait, je suis là pour confirmer votre récit.
    – Vous m’accompagneriez à Monteforte ?
    – Non seulement je vous accompagnerai, mais je ne demanderai pas mieux que de rester parmi vous et de vous aider à battre un peu le César, qui me paraît avoir besoin d’une bonne leçon.
    – Ah ! chevalier, s’écria le comte Alma, je puis vraiment dire que vous me sauvez à la fois la vie et l’honneur… Votre main, je vous prie !
    Ragastens tendit sa main, que le comte serra avec effusion. Effusion dont Ragastens ne fut d’ailleurs que médiocrement flatté. Mais il était résolu à entrer à Monteforte.
    Il fut convenu qu’on marcherait sur Monteforte avec la plus grande vitesse possible. On passa la nuit dans une auberge écartée. Puis, au point du jour, on se remit en route. Le soir venu, le comte annonça qu’ils ne se trouvaient plus qu’à quelques heures de Monteforte.
    – En poussant nos chevaux, nous y arriverions vers une heure après minuit, ajouta-t-il.
    Ragastens devina sa pensée.
    – Vous voulez arriver de

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