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Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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anneau ?…
    – Tiens, prends-le ! » dit le comte Philippe.
    » Satan allongea avidement la main. Mais il la retira aussitôt en poussant un hurlement épouvantable. Le comte Philippe, pour rester dans les termes du traité, avait bien rapporté l’anneau. Mais il l’avait placé au fond d’un vase plein d’eau bénite !…
    » D’après les termes mêmes du traité, Satan n’avait que cinq minutes pour s’emparer de l’anneau d’or.
    « Eh bien ! prends donc !… » répéta le comte Philippe.
    » À plus de vingt reprises, Satan essaya de plonger sa main dans le vase que lui tendait le comte. À chaque fois, il jeta une clameur de souffrance horrible. En effet, le contact de l’eau bénite le brûlait exactement comme nous serions brûlés si nous plongions notre main dans du plomb fondu. Enfin, à bout de forces, la main en lambeaux, désespéré, il s’écria :
    « Je suis vaincu !… Mais écoute, j’aurai ma vengeance ! Tiens ! Regarde !… »
    » Il frappa alors le sol du manche de sa fourche. L’un des rochers qui entouraient le comte Philippe trembla sur sa base. Il s’émietta par places. Et il apparut alors, taillé comme par un sculpteur… Le rocher figurait dès lors une tête d’homme. Et cette tête, c’était le portrait frappant du comte Philippe.
    « Tu vois ce rocher ? s’écria Satan. C’est maintenant une statue à laquelle les destinées de la maison des Alma demeureront attachées. Lorsque ce rocher tombera, lorsque disparaîtra cette tête de granit, la maison des Alma disparaîtra, ta race sera éteinte ! »
    » En disant ces mots, Satan s’enfonça sous terre en poussant une horrible imprécation…
    L’aubergiste, ayant achevé son histoire, hocha gravement la tête.
    – Il me reste, reprit-il, à vous montrer le trou que fit Satan avec le manche de sa fourche lorsqu’il frappa le sol à cet endroit… Si vous voulez venir ?
    – Ma foi, je suis curieux de voir cela ! dit Ragastens.
    Et il suivit l’aubergiste. Celui-ci alluma une lanterne sourde et se mit à descendre un escalier taillé à même dans le granit.
    – Mais c’est là votre cave ? s’écria Ragastens.
    – En effet, ce réduit me sert de cave. Le vin y est frais. Mais venez…
    L’aubergiste continua à descendre et parvint enfin au fond d’une sorte de puits. Au milieu de ce puits, un trou étroit, probablement creusé par une lente infiltration d’eau, s’enfonçait dans le rocher. Ce trou, régulièrement creusé, avait en effet le diamètre d’un manche de fourche ou de balai.
    – Voyez ! fit l’aubergiste avec une admiration non exempte d’effroi. Voilà bien la preuve absolue que Satan a frappé ici le sol.
    – En effet ! dit Ragastens, qui examina le trou avec beaucoup d’attention.
    Puis, d’une observation non moins méticuleuse, il examina le reste du puits et devint de plus en plus rêveur.
    – C’est merveilleux ! dit-il enfin, comme s’il eût répondu à sa propre pensée.
    – N’est-ce pas ? s’écria l’aubergiste, enchanté.
    Là-dessus, ils remontèrent tous les deux. Ragastens regarda dans la direction de Monteforte. À ce moment, il vit venir au galop trois ou quatre cavaliers en tête desquels il reconnut Jean Malatesta. Quelques minutes plus tard, les cavaliers arrivaient à l’auberge et mettaient pied à terre. Jean Malatesta salua Ragastens.
    – Je crains de vous avoir fait attendre, monsieur !
    – Nullement. D’ailleurs, je n’ai pas perdu mon temps, puisque j’ai appris l’histoire du défilé d’Enfer et du rocher de la Tête…
    – Ces messieurs, reprit Malatesta en désignant les cavaliers qui l’accompagnaient, nous assisteront dans notre rencontre.
    – Ils sont les bienvenus, fit Ragastens.
    – Cet endroit vous convient-il ?
    – À merveille.
    – Il ne nous reste donc plus qu’à croiser l’épée…
    Ragastens, sans répondre, dégaina d’un geste tranquille et tomba en garde.

XLVI – LE CAMP DE CÉSAR
 
    Aussitôt après l’entrevue de Tivoli, César Borgia tout bardé d’acier, entouré de sa garde suisse – un régiment de solides et pesants fantassins que César avait choisis un à un – escorté d’une vingtaine de seigneurs qui composaient son état-major, avait alors donné le signal du départ.
    À travers les défilés des montagnes, les troupes formaient un immense serpent qui ondulait, hérissé de fer. C’étaient, en tête, les deux régiments de Piémontais,

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