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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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Michel contre ses seins.
    — Le komès… Je veux dire le manglavite, le Tauro-Scythe, Haraldr je-ne-sais-quoi.
    Elle sentit la pression soudaine contre sa cuisse et ne put s’empêcher de sourire.
    — Mon Dieu, mon neveu, je crois que je viens de dresser une autre colonne.
    * *
*
    —  Il n’était pas nécessaire de les apporter, lança Mar en montrant les faisceaux de cérémonie que Haraldr tenait dans ses bras. Il n’y a pas de procession prévue.
    — Oui, je comprends, répondit Haraldr. Mais je me suis dit que sur place…
    — Non, lança Mar, à la fois impatient et inquiet. En fait, vous ne devriez pas porter ces choses-là à un endroit où l’on risque de les voir.
    Mar ôta sa cape et en enveloppa les faisceaux. Il regarda par-dessus son épaule, puis murmura à Haraldr :
    — Ils vont le conduire dans une litière couverte. Avec peut-être une douzaine d’hyknatoï pour le garder. Ils désirent qu’il arrive ici sans que personne ne le remarque. C’est pourquoi je suis déjà là et non à ses côtés.
    — Et ils soupçonnent quelque chose ici ? Est-ce pour cette raison que la Moyenne Hétaïrie a été convoquée ?
    — J’imagine, répondit Mar en regardant ses bottes. Vous êtes la principale unité de répression des émeutes. En fait, ajouta-t-il en baissant la voix, je ne sais vraiment plus ce qui se passe. Il y a si longtemps que je n’ai pas vu l’empereur ! Plusieurs mois maintenant. Peut-être s’est-il complètement rétabli, peut-être le but de cette visite est-il de démontrer qu’il est en pleine forme et capable d’apparaître devant ses sujets.
    — Donc, toutes mes précautions ne vous semblent pas si ridicules à présent, répondit Haraldr.
    Il était extrêmement soulagé d’apprendre que l’empereur se rétablissait, parce que Mar et lui n’avançaient guère dans leur conspiration de plus en plus chancelante en vue de débarrasser Rome de Joannès. Même Mar avait admis qu’il ne faisait aucun progrès du côté de l’alliance miraculeuse promise quelques semaines plus tôt.
    — Ma foi, nous verrons ce que nous verrons, répondit Mar avec un haussement d’épaules. Vous savez ce que c’est ? demanda-t-il en montrant un bâtiment neuf de deux étages avec une chapelle plâtrée depuis peu et cinq dômes de tuiles qui s’élevaient au centre d’un vaste quadrilatère d’habitations.
    — On dit qu’il s’agit d’un couvent, répondit Haraldr.
    — Oui. Un couvent particulier. Suivez-moi.
    Ils entrèrent dans le couvent par un large portique soutenu par des colonnes de porphyre vert de Sparte. L’énorme porte de bois était décorée par des scènes de la vie du Christ. Une grille s’ouvrit et ils furent accueillis par une jeune femme portant la robe noire des nonnes. Un turban noir dissimulait ses cheveux et elle en releva l’extrémité pour voiler son visage, mais Haraldr eut le temps d’entrevoir qu’elle était d’une beauté surprenante. Les pensées qu’il eut à son sujet lui firent honte.
    — Est-il arrivé ? demanda la nonne d’une voix anxieuse.
    — Bientôt, répondit Mar. Nous avons reçu l’ordre de vérifier le bâtiment. Simple formalité.
    La nonne les précéda dans un couloir voûté qui débouchait dans un vaste réfectoire éclairé par des rangées de lustres en bronze, de forme circulaire. Sous les lampes se tenaient des centaines de nonnes en robe noire rituelle. À l’entrée de Haraldr et de Mar, elles se mirent à jacasser sans la moindre dignité, et un grand nombre sinon la plupart oublièrent de voiler leur visage. Leur repas semblait extrêmement abondant, les couverts étaient d’argent et les aiguières de verre. Des servantes s’affairaient entre les tables, les bras chargés de plats dorés sur lesquels s’entassaient des viandes rôties. Plus surprenant encore, la plupart de ces femmes étaient aussi jeunes et séduisantes que la nonne tourière, bien que certaines eussent les traits déformés par l’angoisse ou dégradés par des maladies.
    — Vous voyez comme elles nous regardent ? murmura Haraldr. Je croyais que des nonnes baisseraient les yeux en témoignage d’humilité chrétienne. Ces femmes sont aussi hardies que…
    — Vous reconnaîtrez probablement certains visages, lança Mar en l’entraînant. Vous en avez croisé plus d’une dans les rues du Stoudion.
    — Par Odin. Par Théotokos. Des prostituées.
    — De la première à la dernière.
    Un peu plus tard,

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