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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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souleva sa robe et lui toucha la cuisse. Elle frissonna et le repoussa.
    — Arrête, dit-elle en s’asseyant. Ne vois-tu pas que je n’ai pas envie de t’aimer ?
    Haraldr lui embrassa la nuque et elle le gifla.
    — Je ne veux pas que tu me touches. Je ne veux pas sentir sur moi tes mains puantes de Barbare puant.
    Du bout de ses doigts qui tremblaient, il lui caressa doucement le visage, effleurant à peine ses joues brûlantes.
    — Depuis la dernière fois, j’ai fait l’amour avec un autre homme.
    Haraldr refusa de croire au poignard qui le déchirait.
    — Tu mens.
    Maria ouvrit le col de son scaramangium et baissa le tissu pour révéler son sein gauche. La morsure formait un bleu violacé, les marques de dents demeuraient visibles.
    — Je l’ai supplié de me mordre. Je lui ai demandé de faire des choses dont tu n’as jamais entendu parler. Je suis devenue sa pute.
    Haraldr avait déjà dans sa tête assez d’images d’elle avec d’autres hommes.
    — Qui est ton amant ?
    Elle lança un rire méchant qu’il n’avait jamais entendu, même pas dans la passion de l’amour.
    — Tu as l’intention de le tuer ?
    — Rien ne t’oblige à m’être fidèle. Tu n’es pas ma femme. Non.
    Il prit sa décision et se leva. Il la regarda caresser doucement sa poitrine meurtrie.
    — Tu m’aimes, dit-il. C’est pour ça que tu cherches à me faire mal. Tes intentions sont aussi transparentes qu’une image taillée dans du verre. Mais je ne te supplierai pas de me donner un amour qui te fait souffrir.
    — Tu n’es qu’un imbécile vaniteux.
    Il se détourna et sortit. Elle se dirigea vers la fenêtre. À travers la vitre teintée de vert, elle le regarda descendre l’escalier vers la jetée. Quand il fut assez loin en mer dans la petite barque, elle courut vers le portique. Elle put encore apercevoir le point minuscule de sa tunique bleue au loin.
    — J’ai défait ce que les étoiles ont ordonné, lui lança-t-elle à travers le vent salé qui fouettait le Bosphore. Je t’ai rendu à ta vie.
    Puis elle pria la Vierge en silence qu’un jour, avant de mourir, il comprenne à quel point elle l’avait aimé.
    — Mon petit garçon, murmura Zoé en caressant les boucles sur le front de Michel Kalaphatès. Vous auriez dû venir vers votre Mère plus tôt. Ces semaines ont été un calvaire pour moi.
    — C’était très… difficile, ma bien-aimée.
    Michel s’allongea sur le divan et posa la tête sur un coussin de damas.
    — Oui. Cet endroit affreux. Quand je songe aux choses épouvantables qu’il a dû vous montrer là-bas, répondit-elle avec une moue vaguement érotique. Il n’a accompli sur vous aucune… modification, n’est-ce pas, ma précieuse petite chandelle ?
    Elle posa la main sur sa nuque et frotta contre son épaule sa poitrine gaînée de soie.
    — J’ai encore… peur.
    — Sottise, voyons. Ce genre de conspiration est monnaie courante, et on les pardonne presque sur-le-champ. Vous n’allez pas passer le reste de votre vie sous un nuage, mon garçon. Il attribuera votre entreprise avortée à mon antipathie pour lui, et il oubliera vite la vôtre. Vous êtes devenu trop important dans son jeu maintenant, expliqua Zoé. De toute manière, je ne vous impliquerai plus dans aucun complot. Vous comptez trop pour moi. Il y a tellement de brutes que je peux employer pour un assassinat alors que vous êtes le seul à pouvoir me donner du plaisir.
    Elle se pencha pour poser ses lèvres sèches et douces sur les siennes. Il se laissa faire et Zoé remarqua qu’il entrait en érection.
    — J’ai l’impression d’être l’architecte de votre plaisir, railla-t-elle ravie. Je vous touche et une colonne se dresse.
    — Je suis si heureux d’être en vie, avoua-t-il.
    Zoé lui prit la main et la souleva.
    — J’ai découvert un onguent qui donne à mes seins et à mes cuisses une douceur indescriptible. Vous devez l’essayer.
    Après les caresses et les passions, après l’union apaisante de leur chair, Zoé maintint la tête de Michel contre sa poitrine.
    — Je ne le laisserai plus jamais vous faire mal, dit-elle. Ma décision est prise.
    Il leva la tête, alarmé.
    — Non, c’est trop dangereux.
    — Je sais, dit-elle en le faisant taire avec des baisers. C’est pour cela que j’ai choisi un homme à la fois intrépide et… dont je puis me passer.
    — Qui ? chuchota Michel, dont les yeux s’agrandirent.
    Zoé appuya de nouveau la tête de

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