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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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du grand roi, le premier après Mar Hunrodarson. Il avança derrière son bouclier et ramena son épée en arrière pour porter à Bois-Vert le coup à la carotide qui serait fatal.
    Dans le monde des esprits, le dragon poussa son cri de mort. Le hurlement de tonnerre sortit de la gorge de Haraldr. Le bras de Hakon se figea, pétrifié par le juron inhumain de son adversaire, son connu seulement des guerriers accomplis, l’invocation terrifiante de la faveur d’Odin. La hache de Haraldr monta très haut puis frappa comme un éclair.
    Le bouclier de Hakon était de l’air, un mirage formé par les rayons du soleil. Il s’écarta comme de la poussière. La byrnnie de Hakon était une feuille de verre, et elle tinta quand elle se brisa. La peau de Hakon était un pétale, qui se froissa et se déchira. Les os de Hakon étaient des brindilles. La lame de Haraldr ne ralentit qu’au moment où la terre résista enfin à sa descente.
    Pas un bruit hormis le grondement du Dniepr sur les rochers au pied de la falaise. Le sang rouge vif de Hakon ruissela le long du manche de la hache qui ressortait de l’énorme fente dans sa poitrine. Ses jambes continuaient de gigoter.
    Haraldr se pencha vers le Titan à terre. Les lèvres bleues s’entrouvrirent et les dents d’ivoire claquèrent.
    — Mar… dit Hakon en un râle.
    Du sang monta sur ses lèvres et ses dents ne furent plus blanches.
    — Mar, venge-moi.
    — C’est le dernier, dit Halldor en baissant le rabat de la tente de soie de Hakon, ce qui effaça le triangle de ciel bleu.
    Même la voix imperturbable de Halldor trahissait de la lassitude et de l’agacement. Haraldr se tourna vers Ulfr, assis sur un simple tabouret de camp à côté de lui.
    — Qu’en penses-tu, conseiller ?
    — Je suis content, répondit Ulfr. Sans doute la loyauté d’une vingtaine de ces Varègues est-elle suspecte, et il faudra probablement en surveiller un ou deux. Mais je crois que tes oreilles t’ont dit le sentiment de la plupart.
    Haraldr sourit. Les Varègues brodaient déjà des légendes sur les origines extraordinaires de leur mystérieux nouveau chef. Une douzaine de païens, venus de petits villages de Suède, croyaient fermement que Haraldr était Thor lui-même sous une apparence de mortel.
    — Et les gens de Rus ?
    — Oh ! je crois qu’on ne peut pas espérer mieux ! Ils suivront tous Gleb, en tout cas jusqu’à la mer de Rus. Les principaux marchands nous ont donné des assurances. Et ce matin, tu les as comblés de joie.
    Oui. Quel moment ! Quand Haraldr s’était agenouillé au-dessus de Hakon, il y avait eu un grand silence. Le sang s’était arrêté de couler, les pieds de Hakon avaient cessé de remuer, personne n’avait encore bougé. Ensuite, Gleb s’était avancé. Ses bajoues écarlates. Il s’était approché du cadavre et, de tout son haut, il lui avait craché dessus. Aussitôt la joie s’était déchaînée dans la foule. Ensuite, les Varègues avaient porté leur nouveau chef jusqu’à la tente magnifique du défunt Hakon, puis étaient venus l’un après l’autre lui prêter serment de loyauté. Enfin, les marchands de Rus étaient venus solliciter de Haraldr des concessions, et lui demander de régler leurs disputes.
    — Nous n’avons plus à nous soucier que de la réaction des Griks, dit Halldor tout en nettoyant ses ongles avec son couteau de table. Et du commandant de la Garde impériale.
    Haraldr acquiesça, soucieux. L’ambassadeur de Byzance s’était fait remarquer par son absence au cours de la procession de flatteurs et de solliciteurs. Grégori l’interprète était cependant passé à la hâte.
    — Visite officieuse, Haraldr Nordbrikt, avait chuchoté le petit eunuque. Je tiens à vous exprimer le plaisir que me cause personnellement votre victoire sur ce bandit. Ma joie n’a d’égale que le malaise de l’auguste ambassadeur à la nouvelle de votre triomphe. Il détestait le manglavite comme il déteste tous les Barbares, mais il songe avec angoisse à la réaction que la mort de Hakon va provoquer de la part de Mar Hunrodarson. Et Mar est plus puissant à Constantinople que l’ambassadeur lui-même.
    Grégori avait regardé autour de lui.
    — Je n’aurai peut-être pas une autre occasion de vous parler en privé. J’aimerais pouvoir vous dire ce qui vous attend à notre arrivée dans la Ville impériale, mais la fortune n’a pas fini de filer sa quenouille à ce sujet. Le fait que le manglavite

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