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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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ait accepté librement votre défi en public jouera en votre faveur. Mais beaucoup de choses sont en train de changer dans notre empire. Les planètes bougent. Aucun astrologue ne saurait dire quelle sera leur configuration finale.
    Haraldr se souciait beaucoup moins du destin de l’empire de Byzance que de son inévitable affrontement avec Mar Hunrodarson. Il se rappela les paroles du jarl Rognvald : « Il y a toujours un autre dragon »…
    — Et tu aurais dû tuer Grettir, lança Halldor en continuant de se nettoyer les ongles.
    — Halldor, il existe un lien entre les poètes, répliqua Ulfr. Et Grettir n’est qu’un gamin. Le goût amer de la louange sur sa langue, aujourd’hui, fera de lui un meilleur homme.
    Haraldr acquiesça. Grettir s’était littéralement traîné à ses genoux pour solliciter son pardon et une occasion de le servir. Haraldr l’avait chargé d’une tâche servile mais avait promis de le traiter en scalde s’il s’en montrait digne.
    — Inutile de discuter avec les poètes, répondit Halldor. C’est comme donner des coups de tête à un élan. Mais je dis ce que je pense.
    Il rangea son couteau dans son étui et se leva.
    — De toute manière ce n’est pas une question pressée. Dormir est plus urgent.
    Il examina le pansement de l’avant-bras de Haraldr. Le sang avait imprégné la toile et avait séché. En dehors de ce pansement et d’une toilette rapide pour enlever le sang de son visage, Haraldr n’avait encore reçu aucun soin.
    — J’ai trouvé une guérisseuse pour tes blessures. Elle vient de l’Orient et on la dit très capable. Elle parle un peu la langue du Nord.
    Haraldr crut déceler une lueur dans les yeux impassibles de Halldor.
    — Je lui ai demandé de se tenir à ta disposition tant que tu aurais besoin d’elle.
    Il tourna les talons et sortit sans un mot ni un geste. Ulfr donna l’accolade à Haraldr et suivit son compagnon.
    Cheveux de jais et peau de cygne, songea Haraldr en voyant entrer la guérisseuse sous la tente. C’était l’esclave qu’il avait admirée à Kiev. Elle leva le menton d’un air hautain et ses yeux d’agate affrontèrent le regard du nouveau chef. Sa jupe de toile laissait entrevoir ses chevilles. Elle tenait entre ses bras nus un petit coffre de bois sculpté, de la toile blanche pliée et un bol d’argent.
    Elle posa le tout sur le siège de camp, près de Haraldr. Elle était plus belle qu’Elisevett, songea le jeune homme. Quand elle s’avança, il s’aperçut qu’il avait du mal à respirer.
    — Déshabillez-vous.
    Elle avait la voix haut perchée mais mélodieuse, avec un fort accent que Haraldr n’avait jamais entendu. Elle fit un geste avec d’élégants mouvements de ses doigts fins.
    Haraldr rougit. La jeune femme, visiblement amusée, détourna les yeux vers ses pieds tandis que Haraldr ôtait sa tunique tachée de sueur. Au-dessous il ne portait qu’une culotte.
    Elle commença par les blessures les plus superficielles. Quand elle lui lava le front, il ferma les yeux et sentit sa peau douce légèrement parfumée de myrrhe. Elle s’occupa d’une coupure à sa cuisse, et la réaction de son aine le gêna.
    Elle le regarda dans les yeux avec une curiosité qui se voulait innocente :
    — Je dois vous appeler jarl ?
    Haraldr secoua la tête.
    — Je ne suis pas un jarl. Et tu n’as plus de maître.
    Elle plissa les yeux, d’un air soupçonneux.
    — Vous… n’êtes pas mon maître ?
    — J’ai rendu la liberté à tous les esclaves de Hakon. Tu es libre.
    — Oui, dit-elle fièrement, comme si elle exprimait simplement l’état naturel des choses. Khazar ! ajouta-t-elle en posant les doigts sur sa poitrine.
    Elle vient donc effectivement du désert, se dit Haraldr. Les Khazars étaient un peuple noble et fier qui avait possédé jadis un vaste empire dans l’Est, autour d’une vaste mer intérieure. Récemment, leur pouvoir avait été usurpé par une race de cavaliers que l’on disait aussi sombres et sauvages que les Petchenègues, mais beaucoup plus intelligents. On l’avait sans doute vendue à des marchands du Nord, au Khorezm.
    — Princesse, dit-elle.
    Oui, elle en avait l’allure. D’un doigt qui tremblait, il lui effleura le menton. Elle ne recula pas.
    — Quand nous arriverons dans la mer de Rus, dit-il, vingt de nos bateaux s’en iront au port de Cherson. Je t’enverrai avec eux. De là, un bateau t’emmènera à l’est. Auprès de ton

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