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Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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groupe à part au Conseil de Paris. Chirac trouve que c’est un peu tôt et rouspète. Chaban râle aussi, et, hier, réunion à Matignon autour de lui des trois secrétaires généraux des partis de la majorité (Poniatowski, Poudevigne, Tomasini), que rejoignent Chirac, Jacques Duhamel et Valéry Giscard d’Estaing. Ponia se fait sonner les cloches par Chaban. Lorsque les sept hommes se quittent, tout leur semble arrangé.
    J’appelle Ponia au téléphone ce matin. Il est bel et bien décidé à maintenir son groupe (trois conseillers suffisent à faire un groupe). Cela confirme deux de mes intuitions. La première est que, contrairement à ce que croient Chirac et Juillet, Chaban-Delmas est décidé à jouer un rôle important dans la majorité et pense en avoir maintenant la possibilité. La seconde est que Ponia recommence à ruer dans les brancards au sein de la majorité, et que Giscard laisse faire.

    30 mars
    Énième offensive contre Jean-Jacques Servan-Schreiber au bureau national du Parti radical. Cette fois, c’est Maurice Faure, qui en a par-dessus la tête depuis des mois, qui attaque Jean-Jacques. Il lui reproche de tenir facilement des propos contradictoires, de suivre des stratégies politiques antinomiques. La réponse de J-J S-S est pour une fois nuancée : il accepte modestement certains reproches, en conteste d’autres. Ce qui dégonfle l’offensive contre lui, la plupart des membres du bureau national refusant d’entrer dans la petite guerre entre Maurice et Jean-Jacques, comme il y eut dans l’histoire du Parti radical une guerre interminable entre les deux Édouard (Daladier et Herriot).
    Du coup, l’opération tourne court. « Il y a eu trop de bruit autour d’un règlement de comptes général, me dit Michel Crépeau, nouveau maire radical de La Rochelle. Il faut maintenant attendre le congrès radical, en septembre, pour que les choses se décantent. Il fautattendre aussi le congrès d’unification entre les socialistes et les conventionnels, en juin. Rien ne presse. »
    La montagne, une fois de plus, a accouché d’une souris.

    1 er  avril
    Pas tellement : J-J S-S a demandé, en fin de réunion, sa mise en congé du secrétariat du Parti radical. Il a pris les devants en plaçant ceux-là mêmes qui le défendaient en porte-à-faux.

    5 avril
    Apéritif-forum de Jacques Chirac devant la presse. L’art de ne rien dire ou d’en dire le moins possible.
    Ses rapports avec la presse ? Il croit au « caractère positif des contacts entre la presse et le gouvernement ».
    Son rôle comme ministre des Relations avec le Parlement ? Il entend d’abord entretenir des relations entre le gouvernement et les parlementaires, « véhicules naturels de l’opinion publique ». Ensuite, jouer un rôle plus politique, notamment pour l’ensemble de la majorité (il insiste plusieurs fois sur sa fonction de coordinateur des trois partis majoritaires), dans la préparation des échéances électorales, des sénatoriales de 1971 et des législatives de 1973.
    Les Républicains indépendants de Giscard et de Ponia ? « Ce sont des partenaires indépendants mais loyaux. » Quant à l’initiative de Ponia de créer un groupe indépendant au conseil municipal de Paris, l’initiative en a été « un peu rapide », mais c’est un problème mineur. Et il est bien naturel, somme toute, que le RPR et les Indépendants aient tous deux le désir d’augmenter leurs représentants au Parlement.
    Comment, dans ce cas, lui demande-t-on, départager des candidats de la majorité ? Par des primaires ? Réponse sans ambigüité : « Je ne suis pas pour des élections primaires, je suis persuadé qu’il n’y en aura pas. »
    Une autre partie des réponses porte sur la réplique à apporter aux troubles, notamment dans les établissements du second degré. Il semblerait qu’il y ait une certaine opposition entre Raymond Marcellin et le Premier ministre ? « Divergences de forme plus que de fond », minimise-t-il.
    Pour le reste, des réponses volontairement sans aspérités, presque plates. L’importance du Parlement ? « Il a un rôle, qui est important. » Que pense-t-il de la magistrature ? « Le plus grand bien. » Et de la police ? Dans cette période de contestation, « elle fait bien son travail ». Il a un art, qui n’appartient qu’à lui, de présenter comme insignifiants les problèmes qui ne le sont pas. Quand on sait ce qu’il pense de Chaban et de sa

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