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Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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Suffert : « Ce n’est pas une opinion, simplement une constatation : Pierre Messmer, comme on dit, ne fait pas le poids. »
    36 - Michel Dupuch a dirigé les cabinets de plusieurs premiers ministres sous les présidences de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing avant d’être nommé ambassadeur de France à Abidjan en 1979. Très proche d’Houphouet-Boigny puis d’Henri Konan Bédié, il fut, de retour à Paris, le responsable de la cellule Afrique de l’Élysée sous Jacques Chirac jusqu’en 2002.
    37 - Actionnaire du Point .
    38 - Chef du service politique du Point .
    39 - Un élément conduit les collaborateurs du Premier ministre sur cette piste : Simon Nora, ancien directeur du cabinet de Jacques Chaban-Delmas, fait maintenant partie de l’état-major de Hachette. Il est soupçonné d’avoir alimenté la rumeur du départ de Messmer pour éloigner un concurrent de Jacques Chaban-Delmas dans la course à l’Élysée.

1974
    7 janvier
    Édouard Balladur à Jean-Louis Guillaud (rapporté par celui-ci) : « Mettons les choses au point, dit-il. À l’été, beaucoup de gens, dans la majorité, ont cru que Pompidou était fichu. Alors, ils ont commencé à vouloir sa place. Les personnes se sont déchaînées, les envies, multipliées. Et puis, aujourd’hui, il est certain – c’est toujours Balladur qui parle – que le président finira son mandat et qu’il sera à l’Élysée jusqu’en 1976. Donc, les passions continueront à se déchaîner. Il annoncera à ce moment-là s’il se présente ou pas. S’il se présente, les attaques continueront jusqu’en 1976. Sinon, on lui fichera la paix.
    « Bref, cher ami, conclut-il, faites comme moi, restez serein, souriant, sans problème, sans états d’âme. »

    Jean Ferniot me raconte cette histoire sur Alexandre Sanguinetti : il s’est fait mettre à la porte un mois lorsqu’il était au collège Stanislas, je crois, en terminale, pour avoir demandé poliment, à propos de la guerre de 1914 : « Pardon, Monsieur, pouvez-vous me dire pourquoi on a fait tuer un million quatre cent mille personnes pour récupérer deux provinces d’un million d’habitants ? »
    10 janvier
    Dominique de La Martinière 1 me confie à quoi il attribue en 1972 l’affaire Dega 2 . Ce n’est pas Chaban que Giscard voulait atteindre, mais lui, La Martinière, que Pompidou voulait imposer à la direction des Impôts. La Martinière, malade, a dû subir, en 1972, une opération (opération sur laquelle il revient très souvent, mais dont je ne sais pas la gravité exacte). Il s’est donc absenté.
    À peine La Martinière hospitalisé, Giscard en aurait profité, toujours selon ce dernier, pour demander à son adjoint, Delorme, de diligenter une enquête sur un inspecteur des impôts, Édouard Dega. Celui-ci avait auparavant déclenché lui-même un contrôle visant une amie de Giscard. De quoi est accusé Dega ? D’avoir mis sous sa coupe le 16 e  arrondissement et fait fortune en abaissant, moyennant finances, les impôts qu’il était chargé de percevoir. Giscard en parle à Pompidou, sans doute pour lui démontrer que La Martinière ne faisait pas bien son boulot.
    La Martinière savait évidemment, lui, qu’Édouard Dega était le frère de Georges Dega, ex-collaborateur de Chaban-Delmas, et que l’opération déclenchée contre Édouard atteindrait son frère Georges, et, derrière lui, Chaban. De son lit d’hôpital, il appelle Delorme, qui, benoît, lui dit qu’il ignorait ce détail.
    Selon toute vraisemblance, Giscard ne le savait pas, lui non plus. Il ne l’a appris qu’à la suite du coup de téléphone de La Martinière à Delorme. Et il a trouvé, puisque le coup était déjà parti, qu’autant valait en profiter, au besoin contre Chaban.
    La Martinière me raconte aussi que, au moment où Giscard voulait se débarrasser de lui, Jean-Claude Roussel, copain de Giscard, l’appelait tous les matins en lui proposant un job à 50 millions par an. Quelques heures plus tard, Calvet lui téléphonait à son tour : quand on a plusieurs enfants, comme vous, lui susurrait-il, on ne dit pas non à une proposition de 50 millions par an.
    Excédé par ce chantage, Dominique de La Martinière a fini par en parler à Michel Debré, qui lui a promis d’en aviser Pompidou. Ce qu’il a fait. Quelques jours après, le président de la Républiquemorigène sérieusement Giscard. Celui-ci, coincé, a bien dû garder La Martinière à

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