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Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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les pays,
    que tous les pays enfin pacifiés
    puissent prendre part à la construction du monde.
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous !
    Seigneur, nous T’en prions,
    Console ceux que la mort brutale de Georges Pompidou a touchés :
    M me  Claude Pompidou,
    Ses collaborateurs et ses amis...

    L’émotion, dans la cathédrale, est manifeste. Pendant la communion, les gardes saluent sabre au clair. Je remarque que des militaires communient. J’en vois un qui porte sur son uniforme un macaron : « Pompidou président » datant de 1969.
    À l’orgue, la musique tire des larmes.

    Du côté de la majorité, plusieurs témoins d’une scène historique me la racontent seulement aujourd’hui. Le 2 avril, quelques minutes après la mort de Pompidou, les ministres UDR sont arrivés à Matignon sous une pluie battante. Dans le bureau de Pierre Messmer, dans le salon bleu et dans les pièces voisines, une vingtaine de personnes entouraient le Premier ministre : Jacques Chirac, bien sûr, qui aimait tant le président, mais qui, au courant depuis dimanche, a eu le temps de se ressaisir, Jean Taittinger, très ému, Jean-Philippe Lecat, Robert Galley, puis Michel Debré, Alexandre Sanguinetti et Pierre Juillet.
    Chirac, qui se sent plus proche depuis longtemps de Giscard que de Chaban, parle le premier d’une candidature d’union. Il suggère celle de Pierre Messmer, parce qu’il sait qu’il ne parviendra pas, à cet instant, à imposer aux gaullistes de rallier Giscard. Lecat et Juillet sont d’accord. Debré paraît beaucoup plus réservé.
    À minuit, Chirac entraîne Debré dans le salon bleu : « Empêchez Chaban de se présenter, lui dit-il. La France est traumatisée par la mort du président, elle a peur de l’avenir économique : n’importequel candidat unique est en mesure de l’emporter contre François Mitterrand.
    – Dans ce cas, rétorque Debré non sans raison, pourquoi pas Chaban ? »
    Chronologie Giscard les samedi et dimanche 6 et 7 avril
    Le samedi matin, enterrement à Notre-Dame : Giscard sort derrière Jean Taittinger et avant Jacques Chirac. En réalité, me confie Chirac, Juillet et lui ont déjeuné, après la cérémonie, dans la salle à manger du ministère des Finances avec Giscard et Ponia. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit 16 .
    Sur le parvis, Philippe Malaud annonce à qui veut l’entendre que Giscard sera sûrement candidat à la présidence de la République. En ce lieu, à ce moment, je trouve cela vraiment déplacé.
    Dans l’après-midi, Giscard assiste au Quai d’Orsay à la réception offerte aux chefs d’État présents aux funérailles. Il y rencontre Pierre Messmer auquel il assure : « Je me retirerai si vous êtes vous-même candidat. »
    À 23 heures, réunion Giscard-Edgar Faure. Ce qu’ils se disent, je n’en sais rien, mais à la sortie Edgar semble ravi.
    Dimanche, on attend Chaban à l’UDR. Accueil mitigé. Chaban reste six minutes et fait une courte déclaration. C’est alors que tombe le communiqué de Giscard, dont tous les termes, me dit-on, ont été pesés : « Après l’hommage rendu par la France au chef de l’État, M. Giscard d’Estaing s’adressera aux Françaises et aux Français au sujet de la prochaine élection présidentielle, lundi à 12 heures, à la mairie de Chamalières. »
    Dimanche midi, Pierre Weill, directeur de la Sofres, entre chez Roger Chinaud, spécialiste des élections auprès de Giscard, avec les premiers sondages.
    Dimanche après-midi, réunion de l’état-major giscardien au siège, boulevard Saint-Germain, à 17 h 30. Il y a là d’Ornano, Chinaud,Jean-Pierre Soisson. À la fin de la réunion, je demande à d’Ornano de m’en dire un peu plus sur les intentions de Giscard. D’Ornano me répond, superbe : « De deux choses l’une : ou VGE se présente, ou il ne se présente pas. S’il ne se présente pas, je vous donne un scoop : il y a des bureaux à vendre ici, des étages de bureaux, et moi je mets la clef sous la porte ! »
    J’ai compris : les bureaux ne seront pas à vendre.
    8 avril
    Déclaration de Valéry Giscard d’Estaing à 12 heures, ce 8 avril, dans la salle des mariages de la mairie de Chamalières. Juste avant, il s’est rendu dans une maison de retraite. Les vieux lui ont dit : « Présentez-vous. » Le journaliste que L’Express a désigné pour le suivre à partir d’aujourd’hui me rapporte qu’il a répondu : « On fera pour le

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