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Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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dépêche AFP : le Président a vomi après avoir signé le registre des hôtes d’honneur de la Maison bleue, la résidence de ses homologues sud-coréens. On imagine la scène. Les images à la télé ont été caviardées. Mitterrand s’est ensuite reposé une demi-heure, puis a continué son voyage. Pour la première fois, l’AFP fait état que son aide de camp, le capitaine de frégate Yann Tainguy, l’a soutenu pendant qu’il montait les marches conduisant à l’intérieur de la Maison bleue.
    19 septembre
    La paix entre Israël et la Palestine : l’annonce tombe au moment où personne ne s’y attendait. Formidable Arafat, changé en « chef de paix », et merveilleux Shimon Peres, artisan du rapprochement que Rabine a accepté ! Quelques protestations, somme toute assez faibles,de part et d’autre. Quelques assassinats aussi, sans doute, dans les jours à venir. L’Histoire va vite.
     
    Marie-France Garaud, rencontrée à l’occasion d’un dîner : « Balladur ? dit-elle. Vous avez raison, il va durer. La France aurait besoin de passer au-dessus de la haie. Il se débrouille pour que les Français passent au-dessous. Idéal, véritablement ! »
    Elle a trouvé le titre du livre qu’elle va écrire contre l’Europe et contre Balladur : Non .
    26 septembre
    Journées parlementaires à La Rochelle. Cette fois, Balladur s’est déplacé ; Chirac aussi. Elle est là, l’explication de leur rencontre de deux heures, l’autre jour : il s’agissait de mettre au point le scénario de La Rochelle. Rien de ce qui se dit n’a d’importance. Tout le monde se fiche de ce que ces pauvres parlementaires ont à dire. En revanche, les phrases de Jacques Chirac à la tribune, les réponses de Balladur, tout cela est disséqué, analysé, répercuté avec un soin infini.
    « Les relations entre Édouard Balladur et moi ? dit Chirac. Ceux qui s’inquiètent à l’idée que la discorde pourrait s’introduire entre lui et moi peuvent être rassurés. Ceux qui s’en réjouissent ou s’en réjouiraient seront déçus. »
    Balladur surenchérit : « Chacun ici connaît les liens qui sont les nôtres depuis longtemps. » Après quoi, il remercie Chirac d’avoir enfin dit, vis-à-vis du gouvernement, ce qu’il attendait qu’il dise (et ce qu’il aurait dû dire, selon lui, depuis longtemps !).
    À l’applaudimètre, Balladur fait un tabac. Cela aussi, comment Chirac ne l’a-t-il pas prévu ? Les parlementaires ont davantage besoin d’un Premier ministre que d’un chef de parti.
    Alors ils peuvent bien se promener ensemble longuement sur le port de La Rochelle, échanger devant les photographes quelques phrases aimables en espérant que les clichés seront bons : les commentaires restent inchangés. C’est « je t’aime, moi non plus ».

28 septembre
    Mitterrand : tant bien que mal, sa cote remonte. Sa stratégie n’a pas varié : le dos rond lorsque les éléments sont contre lui. Puis il remonte au feu quand les choses sont redevenues plus calmes. En se limitant, puisque cohabitation oblige, à des interventions humanitaires, ou sociales, quotidiennes. Ainsi va-t-il à Saint-Dié, aujourd’hui, poser la première pierre d’un institut pour enfants handicapés. Ou bien il s’adresse aux pauvres, aux « petits » : on l’a vu à Lille féliciter le cinéaste Claude Berri et toute l’équipe qui tourne Germinal , de Zola, dans les corons du Nord.
    Il a également repris contact avec les dirigeants socialistes : Lionel Jospin a avoué hier, au « Club de la presse », qu’il avait été reçu par le Président le 20 ou le 21 septembre, au petit déjeuner. Auparavant, vendredi 3, Laurent Fabius avait été reçu discrètement à Latche pour assister à la rencontre entre Mitterrand et Shimon Peres. Henri Emmanuelli a été convié à l’Élysée le 22 septembre. À quand Michel Rocard ?
     
    À propos de Mitterrand et de son voyage à Séoul, Bernard Volker, qui suivait le voyage pour TF1, me donne une tout autre version du malaise qui l’a saisi publiquement. Les détails ne sont peut-être pas appétissants, ils me paraissent néanmoins importants : juste avant l’atterrissage, Mitterrand avait commandé une omelette au moment de ce qui, décalage horaire aidant, devait être l’heure de son petit déjeuner. Il a donc avalé son omelette trop vite. Quelques minutes plus tard, l’avion s’est posé, le Président est sorti sur la passerelle. Il

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