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Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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branches multiples, s’est retrouvée en Charente.
    L’hommage le plus vibrant lui a été rendu à Paris à l’occasion d’un colloque anniversaire organisé en commun par l’Unesco et l’Institut François-Mitterrand. Invités ensemble à la tribune, Yasser Arafat et Shimon Peres ont remercié ensemble le défunt président pour son action en faveur de la paix au Moyen-Orient. Hommage d’autant mieux venu qu’il correspond à d’énormes difficultés dans le processusde paix que le nouveau Premier ministre israélien tente de ralentir de jour en jour.
    Pas de voyage de Jospin ni de ses proches à Jarnac. Le droit d’inventaire, toujours...
    11 janvier
    Dans l’actuel climat politique, Laurent Mauduit l’écrit aujourd’hui dans Le Monde , le cafouillage fiscal du dernier trimestre 1996 a joué un rôle considérable. En septembre, une baisse importante de l’impôt sur le revenu a été annoncée avec force par Juppé, avec moins de conviction par Chirac. Quelques semaines après l’annonce de Matignon, les taxes locales ont augmenté, ce qui est apparu comme un recul par rapport à la baisse annoncée. Au moment où les choses se calmaient, Chirac a lui-même soufflé sur les braises en envisageant des modifications de l’impôt sur la fortune. Il l’a fait dans une interview à François d’Orcival où il parlait de la situation économique de la France et où il en a profité pour insister – ce qu’il n’avait jamais fait auparavant – sur les éventuels départs à l’étranger d’entreprises qui seraient « mieux traitées ailleurs 2  ». Pourquoi avoir remis ce sujet à l’ordre du jour à l’automne ? Mystère. D’autant qu’après l’avoir supprimé en 1986, ce dont il s’est repenti en 1988, Chirac n’y avait pas touché à son retour au pouvoir, en 1995. Il a attendu la fin 1996, au moment où la ponction fiscale n’a pas commencé à diminuer 3 , où les Français moyens continuent de penser qu’ils paient, malgré les promesses, trop d’impôts, et que les riches n’en paient pas assez, pour ressortir la fin de l’ISF ! Tout cela pour déboucher sur une bataille au Parlement à l’issue de laquelle la refonte de l’ISF est tombée à l’eau.
    Un cafouillage qui a fait peur aux contribuables modestes sans mettre du baume au cœur des plus fortunés.
    20 janvier
    Jacques Chirac a présenté aujourd’hui à la télévision les grandes lignes de la réforme de la Justice dont il avait parlé en décembre dernier. Pourquoi avoir attendu plusieurs semaines ? Robert Badinter, que j’interroge à ce sujet, me répond que la présidence de la commission dont Chirac avait annoncé la création avait posé problème. Chirac l’a finalement confiée à Pierre Truche, premier président de la Cour de cassation. « Il a le cœur à gauche, me dit aujourd’hui Badinter. Au moment où Chirac a prononcé son nom, je me suis dit : très bien ! Maintenant, il faut voir dans quel sens et jusqu’où il pourra aller. »
    Jacques Toubon était, paraît-il, hostile à ce choix. C’est ce qui a ralenti le mouvement. Longtemps, de décembre à aujourd’hui, Chirac a hésité. Le ministère de la Justice aurait préféré soit Simone Rozès, présidente de la Cour de cassation à la retraite, soit Le Roy Ladurie. Chirac a finalement opté pour ce magistrat que tout le monde s’accorde à trouver d’une grande qualité.
    Une réforme de la Justice pour quoi faire ? Le Président a brossé hier les grandes lignes de l’action de la commission : justice plus accessible et plus rapide, indépendance des magistrats, garantie de la présomption d’innocence et des droits de la défense.
    Aujourd’hui, il installe la commission : derrière Pierre Truche, des journalistes, des professeurs de droit, peu de politiques, mais d’opinions diverses.
    Jacques Toubon avait pris parti, du temps qu’il n’était pas encore ministre, en faveur de l’indépendance du parquet. Je doute que Chirac partage à cent pour cent cette conviction. En tout cas, je vois, parmi les membres désignés pour appartenir à cette commission, quelques-uns, ou plutôt quelques-unes, comme Blandine Barret-Kriegel, qui pensent nécessaire de conserver un lien – peut-être pas celui qui existe, mais un lien tout de même – entre les magistrats du siège et le garde des Sceaux.
    Je suppose que tout cela est très intéressant, que cette réforme est importante, qu’il faut rendre la Justice,

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