Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997

toujours le même : après la présentation par Virieu, Alain Duhamel interviewe l’invité pendant vingt minutes ; après lui, un journaliste de la presse écrite poursuit les questions pendant la même durée. Albert Du Roy est en quelque sorte le journaliste-balai qui pose les questions auxquelles les autres n’ont pas songé ou qu’ils n’ont pas eu le temps de formuler.
    14 - La loi sur la liberté de communication, qui prévoyait le remplacement de la Haute Autorité et la privatisation de TF1, a été adoptée, après passage au Conseil constitutionnel, le 30 septembre 1986. La Commission nationale de la Communication et des Libertés, présidée par Gabriel de Broglie, a été installée par Jacques Chirac le 12 novembre. Les anciens présidents des chaînes publiques n’ont pas été renouvelés, à l’exception d’Hervé Bourges, chargé de rester à son poste jusqu’à la privatisation de TF1. Les nouveaux présidents ont été nommés le 3 décembre. Le 23 février 1987, la CNCL a attribué la Cinq à la société formée par Robert Hersant et Silvio Berlusconi. Le 1 er  mars 1987, la sixième chaîne, TV6, est attribuée à la société Métropole TV, constituée par la CLT (Compagnie luxembourgeoise) et la Lyonnaise des Eaux.
    La privatisation de TF1 est donc le dernier acte de cette transformation du paysage audiovisuel français. On ne l’attend pas avant la fin du mois d’avril. Mais la CNCL choisira d’aller plus vite.
    15 - La signature, à la fin de l’année 1986, d’une alliance entre Havas, dirigé à l’époque par un proche de Jacques Chirac, Pierre Dauzier, et Hachette, semble effectivement montrer la préférence de Matignon et de la Rue de Rivoli en faveur de Jean-Luc Lagardère, « bordé » par Pierre Dauzier.
    16 - Le 5 février 1987, le gouvernement a fixé à 4,5 milliards de francs le prix de cession de TF1, dont 3 milliards devront être payés par les principaux actionnaires de TF1 en échange de la détention de 50 % du capital. Aucun des actionnaires ne peut avoir plus de 25 %. La Commission des privatisations et la CNCL tombent d’accord, soumises à la question des éventuels repreneurs, pour affirmer que l’autorisation, prévue pour dix ans, sera renouvelée automatiquement, « sauf manquement grave aux conditions des cahiers des charges... ».
    17 - Rendez-vous a été pris le samedi 28 mars à Matignon. À la suite de cette visite, Jacques Chirac aurait fait savoir à la CNCL qu’il n’avait pas de candidat officiel et qu’il laissait à ses membres l’entière liberté de choix. Ce coup de téléphone aurait été interprété, ici et là, comme un lâchage du groupe Lagardère.
    18 - Ancien président de la Société française de production (SFP).
    19 - Robert Maxwell, né en Slovaquie en 1923, devenu citoyen britannique, puis parlementaire travailliste, est à la tête d’un puissant groupe de communication comprenant le Daily Mirror et l’éditeur Reed International. Il a également investi en France dans la Grande Arche. Il a été contacté en novembre 1986 par Patrick Le Lay et Cyril Du Peloux, sans doute avertis par une des banques de l’intérêt que portait Maxwell à TF1 (cf. l’ouvrage de Pierre Péan et Chistopher Nick, TF1, un pouvoir ).
    20 - Michel Baroin expose son projet de reprise de TF1 dans Le Monde du 5 février 1987. Il meurt le même jour, le 5 février, dans un accident d’avion en Afrique.
    21 - Le fait sera révélé plus tard : Bernard Tapie a fait répéter, des heures durant, l’équipe Bouygues dans la perspective de l’examen de la CNCL. Quant à Jacques Duquesne, président du Point , sa présence raisonnable et sereine est apparue comme un gage d’honorabilité, celui qui manquait à l’équipe Bouygues.
    22 - René Thomas est alors président de la BNP et compagnon de Laurence Soudet, qui appartient toujours, à l’Élysée, à l’entourage proche de François Mitterrand.
    23 - Il semble que ce soit Jacques Friedmann.
    24 - Éditeur. Mon premier mari.
    25 - Le festival de cinéma de Cannes a eu lieu en 1987 du 9 au 19 mai.
    26 - Il s’agissait du ministère de la Défense auquel André Giraud a finalement été nommé.
    27 - Les Sept d’or sont des récompenses de la télévision française, remises lors d’une cérémonie qui fut longtemps retransmise en direct. La cérémonie a eu lieu de 1985 à 2003, mais n’a pas été retransmise en direct en 2003.
    28 - Autres nominés :