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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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autres survivants des peuples conquis avec eux et former de nouvelles
principautés. Et, si on se réfère à la non-celticité des Vénètes (et par conséquent
des gens de Gwynedd, des Fiana d’Irlande, et aussi des Vénitiens), on
peut tirer une conclusion provisoire : les Atlantes, gardant le souvenir
de leur civilisation, et ayant conservé le souvenir de leurs activités passées,
ont tenté de les reconstituer sur les terres qu’ils occupaient désormais. Cela
expliquerait que les Vénètes soient des experts en navigation. Cela
expliquerait également les grands ensembles mégalithiques, non seulement de
Carnac, mais aussi de Grande-Bretagne, d’Irlande et même d’Espagne, comme des
réminiscences de l’architecture sacrée qui semble avoir été à l’honneur dans l’île
Atlantide. Ce n’est pas sans intérêt de remarquer une ressemblance frappante
entre le plan de la cité des Atlantes, d’après le texte de Platon, et le plan, parfaitement
visible de nos jours, du monument mégalithique de Stonehenge.
    En effet, si l’on suit à la lettre la description donnée par
Critias, on en arrive à tracer trois cercles concentriques, représentant les
trois enceintes, puis à l’intérieur de ce triple cercle une croix, représentant
les grands canaux, l’un de ces canaux se prolongeant bien au-delà du cercle et
allant jusqu’à la mer. Et curieusement, on en arrive à la constitution d’une
véritable croix Celtique. Et si l’on considère le plan reconstitué du monument
définitif et achevé de Stonehenge (comprenant les trois
périodes de construction), on tracera de la même façon trois cercles
concentriques et l’amorce d’une croix à l’intérieur des cercles, dont l’une des
branches, dirigée vers le nord-est, dans la direction du lever solsticiel d’été,
constitue l’avenue d’entrée vers le sanctuaire. Là aussi se dessine la fameuse
croix celtique, qui n’est peut-être pas celtique du tout, mais un héritage de
populations venues d’ailleurs, d’au-delà des mers. Si les croix qu’on
appelle croix celtiques, visibles en Irlande et en Grande-Bretagne (mais non en
Bretagne armoricaine), sont des monuments relativement récents, datant au plus
tôt du VII e  siècle de
notre ère, et tous marqués de christianisme, cela veut dire que les Chrétientés
celtiques, pour se différencier des autres chrétientés, ont utilisé un symbole
dont le souvenir ne s’était pas perdu et auquel elles ont donné une nouvelle
signification. Ainsi s’expliqueraient également certaines croix inscrites qui
réapparaissent au cours du Moyen Âge, dans des régions où fleurissent ce qu’on
appelle des « hérésies », telle l’Occitanie cathare. En aucune façon
il ne s’agit d’une influence atlante : cela signifie simplement que les
symboles les plus archaïques sont tôt ou tard récupérés par d’autres systèmes
religieux ou culturels et qu’ils sont, en plus de leur sens primitif, chargés
de nouvelles justifications. Après tout, on sait très bien que la croix chrétienne
n’est pas chrétienne : les musées regorgent de croix en or datant de l’Âge
du Bronze, c’est-à-dire quelque mille ou deux mille ans avant Jésus-Christ, et
c’est un symbole solaire commun, avec ses quatre branches égales. Et le Christ
historique n’a pas été crucifié sur une croix de ce type, puisque le supplice
romain se pratiquait sur une croix en forme de tau. Ce sont les premiers
chrétiens qui ont repris l’antique symbole de la croix à quatre branches, en
allongeant une des branches (la croix latine), pour en faire l’emblème du
Christ – avec tout ce que cela comporte d’ailleurs d’ambiguïté homophonique
entre Christ (= oint) et le latin crux.
    Sans qu’on puisse affirmer quoi que ce soit, il est donc
possible de retrouver à travers les grands ensembles mégalithiques une
survivance de l’architecture sacrée des Atlantes, du moins des Atlantes
racontés par les prêtres de Saïs à Solon, et quelque peu revus et corrigés
ensuite par Platon.
    Mais, les mégalithes, ce ne sont pas les Celtes. Certaines
théories ont été émises qui tendraient à assimiler les Celtes aux anciens
Atlantes, et le druidisme à la survivance de la religion des Atlantes. L’absurdité
est de taille. Les Celtes venaient de l’est ; ils ont tous franchi le Rhin
à un moment ou à un autre du premier millénaire avant notre ère. Les Celtes ne
sont en aucun cas des hommes de la mer,

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