Carnac ou l'énigme de l'Atlantide
vécu au V e siècle avant J. -C, que les Celtes de l’océan adoraient les Dioscures plus que les
autres dieux. Et il affirme que ce culte est venu de l’océan.
Ces Dioscures sont les fils de Léda et de Zeus. Ils sont les
protecteurs des voyageurs, et particulièrement des navigateurs, aidant ceux-ci
à ne pas s’égarer sur les chemins aventureux de la mer. Ils sont également les
dieux qui veillent sur les courses de chevaux. On sait, d’après Platon, que les
courses de chevaux étaient partie intégrante du culte rendu aux divinités sur l’île
des Atlantes. Il y a toujours une image métaphorique entre les crinières des
chevaux et les vagues de la mer, comme en témoigne ce poème irlandais inclus
dans la Navigation de Bran :
« Bran trouve que c’est grande merveille d’aller en barque
sur la mer claire, mais moi, au loin, sur mon char, je le vois chevaucher sur
une plaine fleurie. Ce qui est la mer claire pour le bateau à proue de Bran, c’est
une plaine d’or fleurie pour moi, de mon char à deux roues… »
Ce qui est étrange, c’est qu’il ne subsiste pour ainsi dire
aucune trace du culte des Dioscures en Gaule, sauf sur certaines monnaies
armoricaines de l’ouest, région où l’on vénérait le deus Vintius Pollux. On
remarquera que le nom de Vintius se rapproche de celui des Vénètes : il
provient de la même racine vindo. Et c’est un qualificatif qui devrait
en principe désigner une divinité gauloise du cheval. Toujours cette
équivalence entre les crinières et les vagues. Toujours ce rappel de certaines
gravures des mégalithes du Morbihan, de Gavrinis en
particulier. N’oublions pas non plus que Pollux est, des Dioscures, celui qui
est mortel. Pourquoi un culte à Pollux et non pas à Castor ? De toute
façon, le culte des Dioscures, comme celui de Poséidon, est caractéristique d’un
peuple de navigateurs. Si l’on considère que le culte des Dioscures, ou de deux
divinités jumelles assimilées à Castor et Pollux, est prouvé chez certains
peuples de l’ouest armoricain vers l’an 300 avant notre ère, pourquoi ne pas
conclure qu’il s’agit du peuple des Vénètes ? On ne voit pas pourquoi
ceux-ci, classés par César comme étant les meilleurs navigateurs de l’Atlantique,
n’auraient pas eu une dévotion particulière pour des divinités maritimes, protectrices
de la navigation. Si nous n’avons aucune preuve définitive, nous possédons
cependant quelques bonnes présomptions en ce sens.
Et ce culte des Dioscures venait de l’océan. Et
une partie des Gaulois sont des insulaires étrangers venus d’au-delà des
mers. Que de coïncidences…
Il est en effet impossible de ne pas songer au mythe de
fondation de l’Atlantide, tel qu’il se trouve relaté dans le Critias : Clito,
enfermée au centre de l’île dans une sorte de temple-forteresse par Poséidon, et
donnant naissance à deux jumeaux qui seront les premiers rois de l’Atlantide, qui
organiseront la société atlante, qui transformeront l’île selon un plan architectural
très particulier, et qui seront les promoteurs de l’art de la navigation.
Où que pût être l’Atlantide – probablement dans le
nord-ouest de l’Europe, peut-être même vers Héligoland – les rescapés du
cataclysme se sont répandus dans les zones qui leur paraissaient les plus sûres,
et aussi les plus proches de leur lieu d’origine. Pourquoi s’en aller faire le
tour du monde alors qu’il est si facile de trouver des territoires encore peu
peuplés sur le bord de l’Atlantique qui était leur mer, et d’essayer d’y
reconstituer tant bien que mal leur patrie perdue ? Supposer que les
Atlantes rescapés aient essaimé un peu partout dans le monde, c’est supposer ou
bien que les Atlantes étaient extrêmement nombreux, ou bien que la
catastrophe n’a pas été aussi importante et meurtrière qu’on le dit. En bonne
logique, il n’y a dû avoir que très peu de survivants. Ceux-ci, en se réfugiant
chez des peuples voisins ou proches, ne faisaient qu’aller dans des pays qui
leur appartenaient déjà, puisque, si on reprend le texte de Platon, ils avaient
conquis depuis longtemps une certaine partie de l’Europe atlantique. Que
ces rivages atlantiques aient subi les contrecoups du raz de marée qui détruisit
l’Atlantide, ce n’est pas douteux ; mais après une période de turbulence, la
situation est redevenue normale, et les quelques Atlantes ont très bien pu s’intégrer
aux
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