Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
l’océan, ne seraient-ils pas les
insulaires étrangers venus d’au-delà des mers dont parle Ammien Marcellin d’après
Timagène ? La question mérite d’être posée, car à ce moment-là, une
hypothèse peut être formulée : les Vénètes ne seraient-ils pas les
rescapés ou les descendants des Atlantes qui échappèrent au désastre que l’on
sait ? Et la seconde hypothèse ne peut que suivre : les monuments
mégalithiques que l’on voit à Carnac et aux alentours, sur le territoire des
Vénètes, lequel est l’un des plus riches en ce genre, ne seraient-ils pas les
vestiges d’une architecture sacrée héritée des Atlantes ?
    Pures hypothèses. Mais ces hypothèses ont le mérite de
cerner le problème.
    C’est alors qu’il faut aborder l’aspect particulier que
revêt le nom des Vénètes. On ne peut que rapprocher le mot Veneti (forme
latine, qui est la plus ancienne que l’on connaisse de ce nom) du nom Venedotia qui désignera l’époque romaine, le nord-ouest du Pays de Galles, et qui est
devenu Gwynedd en langue galloise. Il est certain qu’il y a identité
entre Gwened et Gwynedd (ce dernier mot étant à prononcer « gweunez »).
Comme par hasard, d’ailleurs, au cours des dernières émigrations bretonnes, au VI e et au VII e  siècle , ce
sont des habitants venus de Gwynedd qui, en majorité, sont allés s’installer dans
le pays de Gwened, c’est-à-dire le pays des anciens Vénètes, pour y former le
Browaroc’h, autrement dit le Vannetais. Or le Gwynedd, centre actif du
druidisme avant la conquête romaine, en particulier à l’île de Môn (témoignage
bien connu de Tacite sur la destruction du sanctuaire et du collège druidique
de l’insula Mona a constitué un puissant royaume pendant le haut Moyen
Âge, mais a subi, semble-t-il, par l’étude des coutumes et des traditions
mythologiques, une forte influence de la part des Gaëls d’Irlande, ce qui n’exclut d’ailleurs
pas le phénomène inverse. Or, de l’autre côté de la mer d’Irlande, il y a un
peuple bizarre, semi-historique, semi-légendaire, qui porte un nom comparable à
celui des Vénètes et des gens de Gwynedd.
    Il s’agit des Fiana d’Irlande, que d’aucuns préfèrent
appeler Fénians, et qui sont un groupe ethnique très marginal, sans établissements
fixes, vivant de chasse, louant ses services aux différents rois d’Irlande, notamment
pour lever les tributs et les impôts, et lié d’une façon ou d’une autre au
culte du cervidé, héritage d’un très lointain passé culturel et religieux. Ce
groupe est dirigé par un roi légendaire, Finn (dont Macpherson a fait Fingal), fils de Cumal (un dieu britto-gaulois qu’on reconnaît sous le nom de Camulos,
épithète de Mars), dont le fils est Oisin (Ossian), c’est-à-dire le « Faon »,
et le petit-fils, Oscar, « celui qui aime les cerfs ».
    Les Fiana et leur roi Finn, les Vénédotiens de
Gwynedd, les Vénètes de Vannes (Gwened), les Vénitiens de Venise (Venezia) sont
liés par un nom générique absolument commun, qu’on retrouve encore dans le nom
de la rivière Vendée, et dans le nom de la déesse Vénus. Cela fait un curieux
mélange, mais il est intéressant de déterminer la racine de ce mot et sa
signification.
    Il provient d’un ancien mot celtique vindo qui a un
sens primitif de « blanc » ou de « blond » et des sens
figurés de « beau », puis de « racé », « bien né »,
« sacré ». On sait que le blanc est la couleur sacerdotale réservée
aux druides, en tant que personnages « sacrés ». En breton médiéval, il
arrive souvent que le mot gwen veuille dire « saint ». Ce
terme celtique vindo est donc la composante principale du nom des
Vénètes : littéralement, les Vénètes sont un peuple « racé » ou « sacré ».
On peut même y ajouter la signification de « beau », puisqu’il y a
toujours équivalence entre la « bonne race » et la « beauté ».
On pourrait même aller plus loin, en pensant au peuple des Guanches, composé d’individus
très blancs et aux cheveux blonds. Il faut d’ailleurs préciser que les canons
de la beauté, chez les Celtes, sont la blancheur de
peau et la blondeur des cheveux. Et même quand ils n’étaient pas blonds, les
Gaulois se passaient les cheveux à la chaux pour se blondir, ce qui a donné
naissance au fameux cliché de « nos ancêtres qui étaient de grands blonds
aux yeux bleus ». En fait, chez les Celtes, on trouve

Weitere Kostenlose Bücher