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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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Bihan avait eu le temps de se relever. Il avait sorti un mouchoir de sa poche pour empêcher le sang de couler sur sa chemise et poursuivit ses questions. Pour une fois qu’il tenait un bavard, il comptait bien en profiter !
    — Dites-moi, cela arrive souvent ce genre d’accident ?
    — Non, répondit Léon avec le même aplomb. C’est même très rare. Vous avez eu de la chance que je passe par là, car ce n’était pas prévu. Je venais chercher des outils que j’avais laissés ici hier. J’ai vu c’te bloc de pierre et je me suis jeté sur vous. Sans moi, vous seriez mort à l’heure qu’il est.
    — Encore merci, répondit Le Bihan de manière un peu trop machinale, car il pensait déjà à autre chose. Vous seriez disposé à me faire visiter la grotte ?
    — Et quoi encore ? s’exclama Léon. Il n’en est pas question. J’ai de l’ouvrage qui m’attend. Je vous ramène en ville et vous allez me nettoyer c’te vilaine plaie. Allez, en route !
    À son grand regret, ce n’était pas encore aujourd’hui que Le Bihan visiterait la grotte de Lombrives. Il accompagna Léon sur le dénivelé qui les ramenait à la route.
    — Vous devez tout connaître de la grotte, lui demanda-t-il. Vous avez beaucoup de visiteurs ?
    — Cela dépend de la saison, mais c’est vrai qu’ils sont nombreux, cria Léon qui marchait trois pas avant son miraculé. En réalité, le premier guide de la grotte était un dénommé Vincent au début du siècle. Un sacré bonhomme ! C’était un forgeron qui connaissait les lieux mieux que sa poche.
    — Il y a des peintures à l’intérieur ?
    — Pas la moindre ! Mais on a retrouvé des ossements. Probablement des restes d’ours et de quelques hommes. Une seule chose est sûre : Lombrives a toujours servi de refuge au cours des siècles. On a recensé des milliers d’inscriptions à l’intérieur. Pas mal de déserteurs se sont cachés ici sous Napoléon, par exemple !
    — Et les Cathares ?
    — Nous y voilà, cria Léon encore un peu plus fort pour manifester son agacement. Je me disais bien que vous deviez être un de ces barjaques {2} qui viennent ici pour mettre la main sur le fameux trésor des Cathares. Tous les mêmes. Enfin, on m’avait prévenu.
    — On vous avait prévenu ?
    — On parle en ville, vous savez. Certains pensent que vous êtes un écrivain, d’autres un fou et d’autres un archéologue. Moi, j’ai tout de suite compris que vous étiez un chasseur de trésor. Vous savez, on en a vu défiler par ici !
    — Alors, vous n’y croyez pas vous, à ces histoires de Cathares ? poursuivit Le Bihan sans se laisser démonter.
    — Il faut bien jeter du pain pour attirer les pigeons, soupira Léon. Moi, tout ce que je dis, c’est que c’te vieil Antonin savait y faire lorsqu’il s’agissait de trouver du pain bien frais et des pigeons de choix.
    — Pardon ?
    — C’est ce que j’en dis et d’ailleurs je n’ai rien d’autre à en dire. Bon, nous sommes arrivés en bas. Je suppose que vous connaissez la route à partir d’ici. Bonjour, Monsieur !
    Antonin ? Le Bihan se tenait toujours le menton alors qu’il se répétait ce prénom dans sa tête. Ensuite, une autre pensée lui vint à l’esprit. L’accident dont il avait failli être la victime était rare. Très rare, avait même précisé Léon qui connaissait tout sur cette grotte et ses environs.

 
    9
    Le doigt tournait la page de la petite bible reliée de cuir noir quand le Parfait entendit le grincement coutumier de la porte de sa cellule. Il ne devait pas lever la tête pour deviner qui venait lui rendre visite à cette heure tardive où il appréciait de se retrouver seul avec ses livres. Souvent, il puisait ce qu’il appelait son inspiration vitale dans la lecture du Nouveau Testament. Il rejetait en revanche résolument la Genèse et son fatras d’histoires liées à la création et aux histoires de péché originel, d’Ève et d’Adam. Il déniait à ces pages toute légitimité et n’y voyait que le récit de la mauvaise création. Mais l’heure n’était pas à l’examen des questions théologiques.
    — Bon Homme, que me vaut le plaisir de ta visite aussi tardive ?
    — Pardonne-moi, Parfait, répondit-il. Je sais que tu n’apprécies pas d’être dérangé à cette heure, mais ce que j’ai à te dire revêt la plus haute importance.
    — Alors, vas-y, parle.
    — Il s’en est sorti, répondit le Bon Homme en sachant que

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