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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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nous, mais sans le savoir, rassure-toi. Pour être précis, nous avons besoin de quelqu’un pour le suivre, l’observer et parfois l’aider. Un père, quoi !
    — Vous me demandez d’espionner mon propre fils ?
    — Tu l’as déjà abandonné, avoues qu’on ne t’en demande pas trop !
    — Je refuse.
    Son visiteur secoua la tête en faisant un soupir. Il sortit un Luger de sa poche et s’approcha de Maurice. Il colla le canon froid contre la tempe et lui murmura :
    — Décidément, Maurice, tu as beau vieillir, tu n’as pas plus de plomb dans la cervelle. Tu n’as pas bien compris : tu n’as pas le choix ! Tu vas nous obéir, c’est tout. Il serait dommage qu’il arrive quelque chose à ton cher fils, à peine retrouvé...
    Le canon du Luger se décolla lentement de sa peau sur laquelle commençaient à perler des gouttes de sueur. L’homme le remit dans sa poche et il se dirigea vers la porte.
    — Allez, Maurice, à bientôt ! J’allais oublier : merci pour la fine !
    Maurice ferma la porte en tirant le cadenas. Le passé venait de se rappeler à son bon souvenir.

 
    35
    Le Bihan était remonté machinalement dans sa chambre, sans même remarquer l’épouse de Chenal qui était, comme de coutume, plongée dans ses comptes. Les images de ces quelques heures auprès de son père repassaient sans cesse dans son esprit. Jamais encore, il ne s’était senti en proie à des sentiments aussi contrastés. Le plaisir d’avoir retrouvé son père se mélangeait à la volonté de revanche qui continuait de brûler en lui. Plus que tout, il espérait ne pas avoir donné à ce lâche l’impression que tout avait été trop facile. Il craignait même de lui avoir souri par mégarde ou d’avoir manifesté trop d’enthousiasme concernant ses talents culinaires. Il était convaincu que son père ne méritait aucune excuse. Qu’il lui avait menti, une fois encore. Parvenu à la fin de ses cogitations, il se dit qu’il était, somme toute, très mécontent de lui. Il déboutonna sa chemise quand trois petits coups résonnèrent à la porte.
    Toc ! Toc ! Toc !
    — Monsieur Le Bihan ? Téléphone pour vous, à la réception.
    Pierre reconnut la voix de Martine Chenal. Il reboutonna rapidement sa chemise et sortit. À cette heure, l’hôtel était calme et à l’exception de l’immuable patronne qui alignait ses colonnes de chiffres, il n’y avait pas l’ombre d’un client dans les parages. Le cornet du téléphone était posé sur un petit napperon brodé vaguement inspiré de la tapisserie de La Dame à la licorne que Le Bihan avait remarqué depuis son arrivée à l’hôtel. Il s’en saisit.
    — Allô ?
    — Oui, fit une voix féminine. Vous êtes bien Pierre Le Bihan ?
    — Philippa ? répondit Le Bihan après un court silence. Que me voulez-vous encore ?
    — Vous devez nous aider, poursuivit-elle d’une voix implorante. Nous ne pouvons compter que sur vous !
    — Ça suffit ! répondit-il en élevant la voix au point de distraire un court instant Madame Chenal de son addition. Cela fait des jours que vous jouez avec mes pieds ! J’étais prêt à vous croire et même à vous aider. Mais vous n’étiez pas au rendez-vous l’autre jour. Je ne sais pas ce que vous cherchez, mais je peux vous dire que j’en ai assez de cette petite comédie !
    — Je vous en conjure ! Jusqu’ici, ils m’ont obligée. J’ai agi sous la contrainte, mais cette fois, je vous appelle seule ! Aidez-nous !
    — Arrêtez ! s’exclama Le Bihan en faisant un pas en arrière et en baissant sa voix. Vous ne me ferez pas avaler que vous téléphonez de la nuit des temps pour m’appeler à l’aide. Vous m’utilisez et je veux savoir pourquoi !
    — Ce... balbutia Philippa, ce sont les règles. Peu importe d’où et de quand je vous appelle. Sauvez-nous ! Retrouvez-les ! Arrêtez-les !
    Il y avait de la sincérité dans sa voix.
    — Mais de grâce ! De qui parlez-vous ?
    — De ceux qui nous enchaînent. Ils savent que le passé nous empêche de nous montrer à visage découvert. Arrêtez-les et vous nous sauverez !
    — Comment voulez-vous que je les trouve si je ne sais pas de qui vous parlez ni où ils sont ?
    — L’Ordre Noir ! dit-elle. La SS ! Ils se cachent ! Ils ne sont jamais partis ! Aaahhh !
    — Philippa ? cria Le Bihan. Philippa ? Répondez-moi ! Que se passe-t-il ?
    Le Bihan attendit une réponse, mais il n’y avait plus personne à

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