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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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de choses à me raconter.
    — Cela m’étonnerait !
    — On parie ? Parlez-moi d’Otto Rahn.
    — Connais pas.
    — Tout le monde sait que vous avez travaillé chez lui avant la guerre.
    — Ah, le Boche ? Fallait bien bouffer, non ?
    — Oui, mais personne ne vous demandait de séduire le patron de l’hôtel qui vous avait embauchée !
    Un petit rictus s’inscrit sur son visage.
    — Aucun risque, lâcha-t-elle après une seconde de réflexion.
    — Pourquoi ? Il n’était pas sensible à votre charme ? Ce serait étonnant, non ? Ou peut-être n’aimait-il pas les femmes d’une façon générale.
    — J’en sais rien. Rendez-moi les clés ou j’appelle la police !
    — Pas si vite, répondit-il sèchement. Nous n’avons pas encore fini notre aimable conversation. On vous a accusée d’avoir piqué dans la caisse.
    — Calomnies ! riposta-t-elle, sans se laisser démonter.
    — Et vos petits penchants pour les Allemands ? Je me suis laissé dire que vous n’avez pas hésité à remonter le moral de l’occupant. On raconte même que vous faisiez partie de ces femmes très occupées, même en zone libre !
    Pour la première fois depuis le début de leur joute verbale, la patronne ne répondit pas du tac au tac. Le Bihan se dit qu’il venait de tenter un coup de bluff et qu’il avait remporté un coup décisif. Il décida de profiter de son avantage.
    — Bien sûr, poursuivit-il, vous allez me dire que c’est une vieille histoire, mais vous connaissez les gens. Tant que ce sont des rumeurs, ça passe, mais il suffit que vous donniez des preuves pour qu’ils vous rejettent. Une tondue à Ussat, ça ferait mauvais genre, non ?
    — Que voulez-vous savoir ? répondit-elle en retrouvant un peu de son assurance.
    — Rahn, qu’est-il devenu après la faillite ?
    — Le Boche n’aimait pas les filles, mais il ne voulait pas que cela se sache. Il m’a utilisée comme couverture et disons qu’il a su se montrer généreux. Mais je n’ai jamais rien piqué dans la caisse, je vous l’assure. Quand il a quitté Ussat, tout le monde se méfiait de lui. Après la faillite, je suis restée dans la région. Je me suis fait oublier en travaillant quelque temps comme bonne à tout faire dans une abbaye, mais j’ai gardé contact avec Otto.
    — Il a fait appel à vous ?
    — Oui, d’autant plus que les affaires avaient l’air de mieux rouler pour lui. Il travaillait pour les SS et il a même publié des bouquins. Pour ça, c’était une tête ! Moi, je ne me suis jamais occupée de politique, c’est un principe ! Il m’a dit qu’il avait fait des découvertes importantes, mais il ne m’a jamais expliqué ce qu’il cherchait. Il se contentait de me demander parfois de faire de petits boulots.
    — Quels genres de boulots ?
    — Il m’a envoyée à Montségur.
    — Et où encore ?
    — Dans la grotte de Lombrives.
    — Pour chercher quoi ?
    La blonde le regarda avec méfiance.
    — Qui m’assure que vous ne me balancerez pas si je parle ?
    — Vous avez ma parole !
    — Je suppose que je vais devoir m’en contenter, répondit-elle avec ironie.
    — Vous avez le choix ?
    — De toute façon, je ne peux pas vous en dire beaucoup plus. Il s’agissait de dessins sur la paroi de la grotte de Lombrives, plus précisément dans l’endroit qu’ils appellent la cathédrale. Je les ai recopiés, ensuite j’ai effacé les inscriptions comme il me l’avait demandé et puis je lui ai envoyé les croquis.
    — De quels dessins s’agissait-il ?
    — Alors là, répondit-elle en faisant de gros yeux étonnés dans une expression qu’il ne lui connaissait pas encore, c’étaient comme quatre blasons avec des dessins dedans, mais j’ai tout oublié.
    — Faites un effort ! insista Le Bihan. Vous n’en avez pas gardé une copie ?
    — Non ! Je lui ai envoyé le document, il avait une adresse à Berlin. Tout ce que je sais, c’est qu’il y avait quatre blasons, comme dans les films de cape et d’épée :
    Le Bihan réfléchit. Quelle pouvait être la signification de ces quatre blasons ? Et surtout pourquoi étaient-ils tracés sur la paroi de la grotte ?
    — À présent, sortez d’ici, dit la patronne. Je vous promets que je n’en sais pas plus sur Mireille. Mais si vous la trouvez, dites-lui bien de ne plus pointer ici son petit nez d’hypocrite.
    Le Bihan était sûr d’avoir oublié plein de détails importants, de poser cent autres

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