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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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l’autre bout du fil. Il lui avait semblé entendre que le téléphone était tombé. Entre-temps, l’épouse de Chenal avait quitté la pièce, consciente que sa présence gênait son client. L’historien était sur le point de raccrocher quand il entendit une voix, masculine cette fois.
    — Le Bihan ?
    — Oui ! Qui êtes-vous ?
    — Peu importe, poursuivit une voix masculine qui paraissait déformée. Vous ne devez savoir qu’une chose : la femme à qui vous venez de parler ainsi que ses compagnons seront exécutés si vous ne réussissez pas.
    — Exécutés ? murmura Le Bihan pour ne pas être entendu. Mais vous êtes complètement cinglé ! Et d’abord, que suis-je censé réussir ?
    — Nous ne sommes pas cinglés, comme vous dites, Monsieur Le Bihan. Au contraire, nous sommes très conscients et parfaitement déterminés. Percez le secret d’Otto Rahn et vos amis seront sauvés.
    — Ce ne sont pas mes amis ! répondit-il en élevant à nouveau la voix. Et comment voulez-vous que... Allô ? Allô ?
    Cette fois, la communication était bien interrompue. Le Bihan était en nage. Son coeur battait à lui faire exploser la poitrine. Il jeta machinalement un regard autour de lui pour voir s’il n’était pas observé. Mais il n’y avait personne dans la pièce et pendant ce temps, la voix de Philippa continuait à retentir dans sa tête. Pour se rassurer, il composa le numéro de Joyeux. Il laissa sonner cinq fois avant que son ami ne prenne la communication.
    — Allô ? Michel Joyeux à l’appareil.
    — ...
    — Allô ? À qui ai-je l’honneur ?
    — ...
    — Allô ? C’est une mauvaise blague ? Allô ? Pierre, c’est toi ?
    Le Bihan avait raccroché. Que pouvait-il bien lui dire ? Qu’il devait sauver une femme qui appelait du Moyen Âge pour échapper aux griffes d’une bande de nazis ? Il n’avait rien à raconter à son ami, son silence parlait de lui-même. D’ailleurs, l’historien ne pensait déjà plus à Joyeux. Une terrible pensée venait de lui traverser l’esprit. Il se demandait s’il était arrivé quelque chose à Mireille.

 
    36
    La 2CV devait avoir ressenti toute l’inquiétude de son conducteur pour rouler à aussi vive allure sur la route. Tout avait été très vite depuis qu’il avait quitté Saint-Paul-de-Jarrat et voilà que Le Bihan arrivait déjà au centre d’Ussat-les-Bains. Il laissa le véhicule juste en face du bar-tabac et bondit au-dehors. Toujours aussi blonde et théâtrale, la patronne venait de rentrer la dernière chaise et fermait la porte de son établissement.
    — Attendez ! s’écria Le Bihan. Ne fermez pas !
    — L’heure, c’est l’heure, lui répondit-elle avec l’aplomb d’un fonctionnaire prêt à fermer son guichet à seize heures quarante-cinq. Si vous avez soif, vous n’avez qu’à aller chez le gros Louis.
    — Je voudrais parler à Mireille ! insista Le Bihan.
    — Cela tombe bien, répondit-elle dans un rictus. Moi aussi !
    — Vous aussi ? balbutia le jeune homme. Vous ne savez pas où elle est ?
    — Non ! Et pour être honnête, je m’en fiche. Mais si vous la retrouvez, dites-lui qu’elle n’a qu’à se chercher un autre boulot. C’est une maison sérieuse ici, pas le genre d’endroit où l’on vient uniquement quand on n’a rien de mieux à faire !
    La patronne tenta de mettre un terme à la conversation en fermant la porte, mais Le Bihan la retenait fermement.
    — Mais vous allez me laisser fermer ? dit-elle en haussant la voix. Vous êtes aussi fou qu’elle !
    — Vous n’avez aucune idée de l’endroit où elle a pu aller ?
    — Si j’en crois les rumeurs, je me dis que vous devez être mieux informé que moi, non ?
    En prononçant ces paroles lourdes de sous-entendus, Betty avait esquissé une moue de mépris.
    — Pardon ? s’exclama l’historien. De quoi voulez-vous parler ?
    Cette fois, Le Bihan était furieux. Il donna un grand coup dans la porte et entra dans le bar-tabac en poussant la patronne à l’intérieur. Il referma la porte derrière lui, tourna la clé dans la serrure et jeta le trousseau dans sa poche. Betty en avait vu d’autres, elle ne paraissait pas le moins du monde impressionnée. Elle demeurait immobile au milieu de la pièce et jetait un regard de défi à l’homme qui venait de la séquestrer dans son propre établissement.
    — Maintenant, lui dit-il avec colère, vous allez me répondre. Je sais que vous avez pas mal

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