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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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avaient réussi à rétablir le contact. Mais il déchanta rapidement.
    Le premier papier portait le nom de Joyeux. Il n’avait laissé aucun message, mais le simple fait qu’il ait appelé l’hôtel prouvait qu’il s’inquiétait. Demain, cela ferait deux semaines qu’il n’était pas retourné au collège. Les cours d’histoire, Rouen, la belle Édith, les conflits avec le proviseur... Comme tout cela lui paraissait loin ! C’est étrange, il ne savait toujours pas ce qu’il faisait dans cette région, mais chaque jour qu’il y passait l’ancrait un petit peu plus dans cette terre. En l’espace de quelques jours, il s’était non seulement trouvé une quête, mais aussi, une famille qu’il croyait perdue, une romance qu’il pensait impossible et un sentiment de danger qui ne lui déplaisait pas.
    À propos de famille, le deuxième message était signé Maurice. Pierre était satisfait. Il était bien déterminé à ne pas être le premier à rétablir le contact entre eux. Tant pis si son comportement pouvait apparaître puéril, il avait en cela de bonnes excuses ! Profitant du fait qu’il était seul, Le Bihan saisit le combiné. Pour une fois, ses conversations ne constitueraient pas la principale attraction de l’hôtel. Entre les clients de passage et la femme du patron, il n’était pas simple de garantir un minimum de confidentialité à ses échanges !
    — Allô ? Joyeux ?
    — Pierre ! s’exclama son ami. Enfin ! Je commençais à m’inquiéter. Tu vas bien ? Tu rentres quand ?
    — Excuse-moi de ne pas t’avoir donné de nouvelles, poursuivit Le Bihan sans lui répondre. Il se passe de drôles de choses ici. Mais je ne peux pas te raconter tout cela par téléphone.
    — Quoi ? s’écria Michel. Tu es toujours là-bas ? Au cas où tu l’aurais oublié, tu te rappelles que tu as un boulot ici ? Le proviseur est à deux doigts de saisir l’inspection d’académie. J’ai réussi à le calmer, mais je ne pourrai pas continuer longtemps à contenir le fauve !
    — Tant pis.
    — Tant pis ! Mais je rêve ! Écoute-moi, tu vas rentrer ici et si tu refuses, c’est moi qui viendrai te chercher. Et par la peau du cou s’il le faut !
    — Calme-toi, répondit Le Bihan. Tu n’as qu’à dire que j’ai un problème de santé et que le médecin m’a conseillé l’air du Sud-Ouest.
    — La belle affaire ! s’étrangla son collègue. Le chef a menacé de faire appel à un remplaçant dès la semaine prochaine. Dans ton intérêt, il serait grand temps que tu rentres !
    — Je rentrerai, mais c’est encore trop tôt. Je dois finir un travail.
    — Si tu fais tout cela pour une fille, laisse-moi te dire que tu as perdu la tête ! Aucune pépé ne vaut la peine qu’on se fiche dans le pétrin ! Allez, sans blague, tu remontes quand ?
    — Je te le ferai savoir, répondit-il, très bientôt, tu verras. Il y a quelqu’un ! Je dois raccrocher ! À bientôt !
    La voix de Joyeux eut juste le temps de s’étrangler dans le cornet du téléphone tandis que Pierre interrompait la communication. Il n’y avait toujours personne dans la réception, mais, une fois de plus, il ne savait pas comment justifier son comportement qu’il était le premier à trouver étrange. Il composa rapidement le numéro de son père. Trois sonneries retentirent avant qu’il ne décroche.
    — Allô ?
    — Allô...
    Pierre hésita un moment. Il avait failli dire papa, mais il se contenta de répondre par un « c’est moi » beaucoup plus neutre.
    — Ah ! Pierre ! poursuivit son père. Merci de me rappeler. Je voulais te parler. J’ai des choses euh... importantes à te dire.
    — Je t’écoute.
    — Je voulais te mettre en garde. Je n’ai pas que des amis dans la région et, comment dire... je ne voudrais pas que tu te méprennes à mon sujet.
    — Explique-toi.
    — Voyons-nous demain et je t’expliquerai, répondit-il sur un ton que Pierre assimila à de la sincérité. Je pourrai peut-être t’aider dans tes recherches.
    — Je comptais retourner sur le pog de Montségur demain.
    — Parfait. Voyons-nous là, à l’abri des regards. Je serai à la forteresse vers dix heures. C’est bon pour toi ?
    — D’accord !
    Le Bihan raccrocha et monta dans sa chambre. Il enleva sa veste et la jeta sur la chaise en faisant tomber une petite pièce de métal. Intrigué, il regarda l’objet qui, baigné par un rayon de lune passant à travers la fenêtre,

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