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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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pas en avoir oublié une.
    — C’est de l’excellent matériel, lança une voix familière. Nous sommes prêts à l’attaque ! Qu’en pensez-vous ?
    Absorbé par ses contrôles, le Parfait n’avait pas entendu venir le Bon Homme. Il lui répondit sur un ton beaucoup moins enjoué.
    — J’en pense que si tu ne prends plus d’initiative inconsidérée, notre plan fonctionnera à merveille. N’oublie pas que la surprise doit être totale.
    — Je pensais que vous ne m’en vouliez plus pour cette absurde histoire.
    Le Parfait lâcha de manière laconique :
    — Ne pas punir ne signifie pas pardonner.
    Il se retourna ensuite pour fermer la dernière caisse de fusils.
    — Nous touchons au but. Nous avons trouvé notre abri. Nous possédons de quoi attaquer. Nos frères nous obéissent aveuglément et ceux qui nous ont défiés l’ont payé de leur vie ou ils sont en passe de le faire. Mais il nous manque encore l’essentiel. Où en est notre éclaireur dans sa quête ?
    Même s’il n’en montrait rien, le Bon Homme était satisfait de la question qui lui avait été posée. Elle prouvait que le supérieur lui avait conservé sa confiance.
    — En excellente voie ! Il a mis la main sur les objets à León et à Bruges. Les choses ont failli mal tourner à Crémone, mais il a fini par s’en sortir. Il se révèle plus coriace que nous ne le pensions.
    — Il faudra s’en méfier, répondit le Parfait en tempérant l’enthousiasme de son compère. Le fait qu’il ait tout abandonné pour se lancer dans cette quête qui n’était pas la sienne prouve à quel point il est imprévisible. Son aptitude à détourner certains de nos frères de leur mission démontre son charisme et son pouvoir de séduction.
    — Mais il ignore encore la véritable raison de sa quête, précisa le Bon Homme, comme s’il voulait se rassurer.
    Le Parfait s’arrêta devant le blason et noya son regard dans le motif héraldique pendant quelques instants.
    — Oh ! Il n’est pas loin de la découvrir ! Il possède déjà trois pièces importantes du puzzle...
    Il s’interrompit lui-même, comme pour jauger de la pertinence de ce qu’il comptait dire et puis il reprit le cours de sa pensée.
    — En fait, il me fait penser à Rahn. Très observateur et remarquablement perspicace, mais heureusement dépourvu du côté fantasque qui a perdu notre camarade. Si je comprends bien, il lui reste un voyage à effectuer.
    — Oui, Cologne.
    — Celui qui fut fatal à notre pauvre Rahn.
    Le Bon Homme paraissait hésiter à dire ce qu’il avait sur le coeur. L’autre avait parfaitement perçu le malaise.
    — Parle ! exigea le Parfait. Je n’ai pas toute la journée devant moi pour t’écouter.
    — C’est que... hésita l’autre. On dirait qu’il s’intéresse à... Karl von Graf. J’ignore comment il a eu vent de cette identité, mais je pense qu’il ne lâchera pas l’affaire.
    La réponse fut immédiate.
    — Excellent ! C’est précisément ce que je lui demande : surtout ne pas lâcher l’affaire jusqu’à la fin de sa mission. Après, il sera notre invité, disons, privilégié !
    Le Parfait se retourna à nouveau devant le blason posé sur l’autel. Il tendit le bras droit dans un salut impeccable qui s’accompagna d’un claquement de talons.

 
    60
    Berlin 1939
    Cher Jacques,
    J’en étais arrivé au point où je me sentais dans la peau d’un animal traqué. Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours éprouvé de la compassion pour le gibier derrière lequel les chasseurs lancent leurs chiens. Je n’avais plus confiance en personne. Même mon reflet dans le miroir me portait à douter de moi-même. J’avais placé tellement d’espoir en Richard et à présent j’avais acquis la certitude qu’il m’avait trahi. Un de plus, me diras-tu. Peut-être, mais cette fois, il s’agissait d’un compagnon auquel j’avais accordé ma confiance. J’avais décidé d’aller jusqu’au bout et j’étais convaincu que Himmler en personne finirait par reconnaître l’importance de ma découverte.
    Le Reichsführer n’attendait que le document qui lui permettrait de justifier ses théories et les travaux qu’il avait exigés. Hélas, il n’était pas le seul à décider du futur de notre mère patrie. Au contraire, il y avait autour de lui nombre d’adversaires qui n’attendaient qu’une occasion pour obtenir sa disgrâce. Ces traîtres mettaient en doute ses théories raciales et

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