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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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ne se fit pas attendre et de nombreux bûchers furent érigés au centre des cités. Toutefois, certains seigneurs temporels rechignaient à faire appliquer les représailles papales de telle manière que l’Italie apparaissait comme un refuge pour de nombreux Cathares languedociens. Hugues Domergue prit donc tout naturellement la route de la cité de Crémone comme Le Bihan le faisait, sept siècles plus tard. L’historien découvrit la ville à midi alors qu’une chaleur étouffante s’était abattue sur le centre. À en juger par l’aspect désertique des rues, les habitants devaient chercher le réconfort d’un peu d’ombre chez eux. Le Bihan estima qu’il devait saisir cette chance pour effectuer sans attendre sa visite à la Chiesa Santa Lucia.
    L’édifice était à l’image de la cité, totalement vide. Selon la tradition, l’église aurait été fondée en 621, mais les historiens modernes estimaient que sa création remontait à 1120. Si la structure conservait son caractère roman, la façade avait été reconstruite à la fin du seizième siècle dans le style à la mode de l’époque, mêlant petits pignons et pinacles. Domergue avait donc parfaitement pu pénétrer dans l’édifice même si celui-ci était alors doté d’un autre portail.
    Comme toujours équipé de son matériel que contenait son petit sac noir, Le Bihan descendit dans la crypte de l’église qui était plongée dans l’obscurité. Il sortit une torche et commença à balayer de manière méthodique le sol et les parois de cet espace qui ne faisait qu’une dizaine de mètres sur six environ. Malgré toutes ses recherches, l’historien n’avait pas trouvé la moindre trace de statue, de peinture ni d’autre représentation de sainte Lucie. Il espérait qu’il suffirait de chercher sur place pour avoir une solution à son problème.
    Cela faisait une bonne heure qu’il promenait le faisceau de sa lampe dans le sous-sol de l’église lorsqu’il entendit un bruit régulier dans la nef. Il s’agissait sans aucun doute de pas avançant à bonne allure sur le dallage de marbre. Le Bihan rangea rapidement ses affaires et se dit qu’il valait mieux jouer les touristes dans l’église plutôt que les chasseurs de trésor dans sa partie souterraine. Il monta les marches silencieusement et tomba nez à nez avec un curé qui lui jeta un regard désapprobateur. Le Bihan – qui maîtrisait quelques mots d’italien – le salua et expliqua tant bien que mal qu’il voulait profiter de la fraîcheur de l’église pour la visiter. Le curé lui répondit sèchement que la maison de Dieu était un lieu de prière et non de rafraîchissement pour les voyageurs curieux. Il jeta un coup d’oeil suspicieux sur son sac et lui dit qu’il porterait plainte sans la moindre hésitation si une des pièces d’art de l’église venait à disparaître. Afin de le rassurer, Le Bihan lui dit qu’il était descendu dans l’hôtel Regina et que l’homme d’Église pourrait facilement le retrouver s’il constatait quelque chose de louche.
    Le Bihan passa une première soirée à Crémone de fort mauvaise humeur. Non seulement il n’avait pas la moindre idée de l’endroit où se trouvait l’objet qu’il cherchait, mais en plus, il avait lamentablement échoué dans sa volonté de rester discret et de ne pas éveiller les soupçons des habitants.
    Le lendemain, il passa à trois reprises devant l’église et, par trois fois, le curé qui était sorti sur le perron le dévisagea avec la même moue réprobatrice que la veille. L’historien mit son temps libre à profit pour tenter d’en apprendre plus sur la cité et son patrimoine religieux. Hélas, il ne trouva pas la moindre référence complémentaire à Santa Lucia. Le soir, Le Bihan passa une nouvelle fois devant l’église et cette fois fut la bonne : l’ombre noire du curé n’apparut pas. Il saisit l’occasion pour tenter le coup.
    Comme la veille, la crypte était plongée dans l’obscurité et la lampe torche se révéla indispensable pour poursuivre ses recherches. Le Bihan comptait surtout investiguer dans l’angle nord-ouest de la salle où se trouvait une jolie colonne dont l’ornementation évoquait l’époque romane. Elle lui parut étrange : trop basse pour être une colonne de soutien ou même d’ornement ; trop haute pour avoir servi de base à un autel ou à un autre mobilier liturgique. Il en déduisit qu’elle avait très bien pu constituer un

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