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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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étroite qu'elle en devient incertaine. Mais le Général ouvre la séance par une plaisanterie qui sent la poudre.
    GdG : « Il y a eu des événements depuis notre dernière rencontre. Il en faut pour donner du piquant à l'existence, ne serait-ce qu'à l'existence du gouvernement. »
    Le même esprit offensif, presque guilleret, se manifeste à nouveau quand Couve, qui figure parmi les ministres battus 5 , rend compte des réactions étrangères : « La satisfaction la plus grande s'est exprimée dans les pays les plus proches : Grande-Bretagne, Benelux, Italie. Les Anglais espèrent que notre résistance vis-à-vis de leur entrée dans le Marché commun pourrait être infléchie. Il y a une certaine satisfaction mêlée d'appréhension aux États-Unis et en Allemagne. On a relevé l'échec du ministre des Affaires étrangères, sans aller jusqu'à en escompter un infléchissement de notre ligne.
    GdG. — Il vous appartiendra dans la suite de décevoir nos rivaux et de réconforter nos amis. »
    Une chose est sûre au moins : Couve, malgré son échec électoral, gardera son poste.
    La parole est maintenant à Roger Frey, pour son analyse de ce catastrophique second tour : « La stabilité foncière du corps électoral n'a pas empêché que, par l'effet de multiples transferts, la répartition des sièges soit modifiée. La V e République perd 73 sièges et en gagne 33. Le retrait du communiste en faveur d'un candidat de gauche pourtant moins bien placé a plusieurs foisatteint le but recherché. D'une façon générale, la discipline de vote à gauche a été strictement observée. Les voix des rapatriés nous ont fait perdre de 7 à 10 sièges. Les pronostics ont créé un climat d'optimisme excessif qui s'est retourné contre nous.

    Edgar Faure : « Les rapatriés pèsent lourd »
    Edgar Faure. — La période électorale dure depuis avant l'élection présidentielle. Une psychologie d'ensemble s'est installée, où le mécontentement a eu la part belle. Les croque-mitaines ont disparu : les communistes ne sont plus staliniens, la laïcité n'est plus aussi virulente. Les rapatriés pèsent lourd. Et la candidature unique ne nous laisse aucune réserve pour le second tour. Mais enfin, il y a deux mois, on nous disait : que ferez-vous s'il vous manque 15 ou 20 ou 50 sièges ? Eh bien, nous les avons.
    Joxe. — Devant un front populaire renforcé, les inquiétudes vont reparaître. Il y a des terres MRP à reconquérir. Il nous faut reprendre contact avec la base.
    Foyer. — On le sentait bien : les électeurs ne pensaient qu'à leurs agacements du moment.
    Fouchet. — Les voix ouvrières perdues dans l'Est ne l'ont pas été seulement à cause de la crise de la sidérurgie, à cause de la conjoncture. L'essentiel tient à l'angoisse quant à la stabilité de l'emploi. Et puis, la civilisation d'abondance crée l'endettement et l'envie.
    AP. — Le mode de scrutin est hypersensible et amplifie les moindres changements d'humeur. 40 % des sièges perdus l'ont été à cause d'une variation de 1 % dans la circonscription. Le travail personnel des députés compte énormément. L'arrondissementier actif dispose de 15 à 20 % de voix qui lui sont personnelles.
    Dumas. — Même là où il n'y a pas de chômage, il y en a la crainte ; c'est une psychose. D'autre part, l'animosité de l'opposition pousse aux extrêmes. Il faudrait peut-être détendre l'atmosphère. (Pompidou approuve du chef).
    Nungesser 6 . — Les jeunes nous apportent moins de voix ; la Fédération leur donne l'impression de quelque chose de nouveau. Il y a un sentiment de frustration, du fait que rien ne remonte de la base vers le sommet.
    Boulin. — Au premier tour, les Français ont voulu confirmer le régime. Sur les résultats, ils ont cru que c'était largement acquis. Au second tour, ils ont exprimé leur mécontentement.
    Sanguinetti (battu, mais nullement abattu). — Le succès de la gauche est fait de la résurgence des communistes. Les communistes et la Fédération se vouent à la défense des structures anciennes. Leurs jeunes sont déjà des vieux.
    Pisani. — Nous manquons de cadres politiques à la base. Nous représentons à la fois la stabilité, c'est-à-dire le passé, et la menace d'une société nouvelle. Nous perdons des deux côtés. La Fédération, elle, était à la fois le nouveau, l' "union de la gauche", et la promesse de maintenir les avantages acquis.
    Couve. — Comme il n'y a plus de problème national, il

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