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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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choisira son destin. Jusqu'ici, le pays ne s'est pas trahi lui-même. Merci, messieurs. Il y aura Conseil mercredi prochain. »

    « Alors, vous les avez gagnées, vos élections ! »
    Au moment de nous serrer la main, le Général, goguenard, dit à Edgar Faure et à moi : « Alors, finalement, vous les avez gagnées, vos élections ? C'est dommage, on aurait vu comment on peut faire fonctionner la Constitution. » Et il passe au voisin.
    Edgar et moi restons quelques minutes à décoder le message. Evidemment, ce regret paradoxal signifie qu'une défaite législative aurait permis de faire jouer tous les ressorts de la Constitution qui permettent de gouverner sans majorité à l'Assemblée. Mais jusqu'où les députés se seraient-ils prêtés à l'exercice d'assouplissement des reins qu'il leur aurait imposé ?
    1 Jacques Fauvet, dans Le Monde du mardi : « Il arrive qu'on se trompe dans les pronostics, mais comme cette fois-ci, jamais. » Jean-Jacques Servan-Schreiber, dans L'Express : « C'est la première fois dans l'histoire de France qu'on voit, pour la troi sième élection législative consécutive, la même majorité triompher. »
    2 Les pourcentages des suffrages exprimés sont, pour la majorité sortante 37,8 % (comme en 1962), pour le PC 22,5 % (contre 21,8 %), pour la Fédération de la gauche démocrate et socialiste 18,8 % (contre 20 %) et pour les centristes 12,8 % (contre 17 %).
    3 Face à Jean-Pierre Dannaud, Maurice Faure ne pourra gagner au second tour qu'en s'alliant avec les communistes. Cf. supra, I re partie, ch. 12, p. 94.
    4 Voir supra, II e partie, ch. 13, p. 173.
    5 Candidat à Paris dans le VII e arrondissement, face à Frédéric-Dupont.
    6 Roland Nungesser, secrétaire d'État au Logement.
    7 C'est la belle époque du club Jean Moulin, fondé en 1958.

Chapitre 2
    « LE GOUVERNEMENT REPREND SA TÂCHE ET SA ROUTE »
    Conseil du 12 avril 1967.
    Première séance du nouveau gouvernement. Nous avons tous plus ou moins l'impression d'être comme des rescapés après un accident de la route évité d'extrême justesse. Le Général, lui, est aussi serein qu'à l'ordinaire.
    GdG : « Le gouvernement reprend sa tâche et sa route. Je salue les nouveaux venus, et aussi les anciens, qu'ils aient ou non changé de fonction. La composition de ce gouvernement satisfait le chef de l'État. Il y a dans le gouvernement tout ce qu'il faut pour diriger, agir, conduire la politique de la France. »

    À la fin du Conseil, Frey, nouveau ministre des Relations avec le Parlement, rappelle quelques directives permanentes, qui visent toutes à pousser les ministres à veiller à leurs bonnes relations avec le législatif : « Il faut s'attendre à des débats difficiles. Il est souhaitable que les ministres soient souvent au banc du gouvernement. Il est impératif qu'ils soient à Paris du mardi au vendredi soir. »
    Pompidou confirme vigoureusement ces consignes, et en ajoute deux autres : « Que les ministres limitent leurs interventions à la télévision. Le public se lasse, lorsqu'il entend un ministre par jour. Il est saturé d'inaugurations de foires ou de ponts. Vous êtes libres, bien sûr, de vos déplacements à l'intérieur. Avertissez le préfet, et aussi les parlementaires de la majorité, sinon le préfet le fera, mais il sera obligé, lui, d'avertir aussi les députés de l'opposition. Enfin, de grâce, pas d'escortes et de motards ; les gens ne le supportent pas. (Quelle sagesse !)
    « Je ferai une déclaration de politique générale au Parlement le 18 avril.
    « Je mettrai l'accent sur les problèmes économiques et sociaux, en les reliant aux problèmes de conjoncture, mais surtout aux nécessités liées au Marché commun et à la libération des échanges internationaux. Notre économie connaît une révolution nécessaire. Elle a des conséquences humaines, comme l'urbanisation, la transformation de l'agriculture, la décadence des exploitations familiales dans les régions pauvres. On en vient finalement à la grande question de la protection sociale de la nation, qui dépasse celle de la Sécurité sociale, et qui ne peut pas être appréhendée en termes comptables. Nous sommes l'un des pays où le budget social est leplus élevé. Jusqu'où peut-on aller ? Dans l'ordre du dialogue, nous devons nous efforcer de favoriser la forme paritaire de la discussion. Une action sur le patronat sera nécessaire à cet égard.
    « Quant à l'intéressement des travailleurs, beaucoup de bêtises

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