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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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le résultat du référendum »
    Conseil du 15 mars 1967.
    Nous sommes à cinq jours du référendum. Le gouverneur annonce que le oui doit l'emporter, par une majorité qu'il évalue entre 55 et 65 % des suffrages.
    GdG : « Si le résultat est positif, il y aura un peu d'agitation ; s'il est négatif, nous n'aurons qu'à nous en aller. Les Afars feront évidemment appel à l'Éthiopie, mais cela sera leur affaire. »
    Conseil du 22 mars 1967.
    Le gouverneur avait vu juste. Le oui a obtenu 55 % des voix. Mais, plus encore qu'on ne le pensait, c'est le oui des Afars contre le non des Issas. Des incidents violents ont accompagné le scrutin — 11 morts. La situation demeure donc très instable. Billotte conclut : « Si la politique d'union des ethnies échoue, il faudra faire face à la réalité. » Couve renchérit : « Il est remarquable que l'unanimité se soit faite pour constater que la question n'est pas réglée ; mais personne ne dit quelle pourrait être la solution. » Messmer approuve : « La question est loin d'être réglée, même militairement. »

    Le Général ne veut pas se limiter à ces craintes trop fondées. Comme toujours, il ne veut pas « insulter l'avenir ».
    GdG : « Ce n'est pas la mer à boire. Ce territoire est et restera une boîte à chagrin. Il ne nous apporte rien. Mais nous avons une mission. Nous prenons et adoptons le résultat du référendum.
    « La communauté afar se manifeste pour la première fois comme compacte et déterminée. Si elle le demeure, l'avenir lui appartient. Il n'y a pas de raison de nous opposer à cette évolution. Les Éthiopiens ont été convenables. Si nous partions, ils iraient probablement à Djibouti. En résumé, il faut favoriser la prise en mains progressive par les Afars des affaires locales, tout en accordant aux Issas les garanties souhaitables pour qu'ils ne se sentent pas brimés. »
    L'affrontement continuera, et, dix ans plus tard, il conduira à l'indépendance dont le Général avait déjà pris son parti ; mais non une indépendance de rupture, comme il l'avait envisagée ; une indépendance de protectorat, avec maintien d'une forte présence militaire française ; sans quoi, le territoire aurait été la proie des Somaliens ou des Ethiopiens, probablement des deux, avec une guerre civile en prime.

Chapitre 6
    « C'EST LA PREMIÈRE FOIS QUE JE SUIS TRAITÉ DE CHIEN PAR DES PÉKINOIS »

    « C'est lamentable que les Américains recommencent à lancer des bombes ! »
    Conseil du 2 février 1966.
    En Indochine, les Américains avaient observé une sorte de trêve de Noël. Les bombardements du Tonkin s'étaient interrompus, et quelques gestes diplomatiques avaient donné le change. Mais, le 31 janvier, les raids ont repris.
    GdG : « C'est lamentable que les Américains recommencent à lancer des bombes ! Ça les enfonce encore davantage dans une guerre où ils n'ont aucune autre issue que de s'en aller ; une guerre qui n'en finira pas, ou qui finira, à force d'escalade, dans une catastrophe. Il faut que les Américains acceptent le départ de leurs troupes comme début de la négociation, celle-ci devant revêtir la forme classique du recours à la conférence de Genève. Malheureusement, ils n'y sont pas prêts. Ça va donc durer. Nous n'avons rien d'autre à faire que de regretter et de désapprouver. Mais un jour ou l'autre, nous ne nous contenterons plus d'exprimer notre réprobation dans des conversations confidentielles. »

    « Ce fut un discours clair »
    Conseil du 24 août 1966.
    À la veille du tour du monde qui va l'emmener vers l'océan Indien et le Pacifique, le Général évoque les étapes de l'Éthiopie et du Cambodge.
    GdG : « L'objet initial de notre voyage était le Pacifique, afin d'y consacrer notre site et nos expériences. Au passage, je visiterai les territoires d'outre-mer, et je rendrai sa visite au Négus 1 avant qu'il ne meure et que je ne meure. Ce sera sans grande portée politique, bien qu'il y ait des mises au point à faire avec lui concernant la Côte des Somalis. D'ailleurs, il ne veut pas nous la prendre, sauf si nous partons. Il est favorable au statu quo, mais il n'est pas sûr que le statu quo subsiste toujours. Enfin, nous verrons bien sur place ce qu'il en est.
    « Au Cambodge, nous serons amenés à parler de la situation au Vietnam. Il n'y a pas de solution militaire en vue, ni pour l'un, ni pour l'autre des deux adversaires. L'issue politique ne se trouve pas ailleurs que dans le retour aux

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