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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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voter, ce qui fera la vingtaine de voix nécessaires pour réunir la majorité).
    Pisani. — On ne peut empêcher que la procédure n'apparaisse comme l'aveu que nous ne pouvons compter sur notre majorité. Ilfaut déposer le texte bien entendu, mais en mesurer la gravité politique.
    (Même si le propos est dit avec l'intensité qui est naturelle à Pisani, personne n'y voit l'amorce d'une démission.)
    Guichard 3 . — Le texte évoque des choses graves et des choses plus légères. Jusqu'ici, la question des reconversions industrielles avait été traitée autrement, sur le terrain, par la voie réglementaire. Sur d'autres sujets, la discussion sera difficile : la question de la participation pose un problème politique dans la structure actuelle de la majorité.
    (Il pense évidemment aux voix de blocage dont disposent les giscardiens.)
    Frey. — Avant le 9 mai, il y a l'examen en commission, et nous y serons battus.
    Debré. — Nous n'avons pas le choix. La participation, cela fera des difficultés, mais il faut trancher, et seul le gouvernement peut trancher. L'opposition nous dit sans cesse : vous ne ferez rien, vous êtes paralysés. À ce défi, il faut répondre par un défi contraire.
    Edgar Faure. — Je suis entièrement d'accord sur le fond et la forme. Pour l'intéressement, il faudrait préciser que cela peut s'appliquer aussi à des entreprises agricoles.
    Jeanneney. — J'ai étudié la question à fond. Nous ne pourrons pas réformer la Sécurité sociale sans passer par les ordonnances. Il y a trop d'imbrication du législatif et du réglementaire, trop de passions, trop de groupes d'intérêt concernés.
    Marcellin. — La procédure est la bonne. Sur l'intéressement, je suggère une formule plus générale, et que l'on précise bien que l'on ne veut pas porter atteinte aux responsabilités des chefs d'entreprise.
    GdG. — Les commentaires de M. Marcellin ont leur valeur, ils pourront être présentés quand nous en serons aux textes. »
    Schumann, Michelet et Joxe soutiennent chaleureusement la procédure, et Pompidou conclut.
    Pompidou : « Le recours aux ordonnances ne doit pas être dramatisé. Ce sera la huitième fois depuis 1959, même si cette fois l'ensemble est plus impressionnant. M. Guichard a soulevé le problème posé par le mélange de législatif et de réglementaire. Il nous est nécessaire pour composer un programme équilibré, où la générosité atténue la rigueur.
    GdG. — Nous sommes bien d'accord. Ce texte est un tout. C'est l'expression d'une politique. Il y avait les raisons d'opportunité, de calendrier. Il y a aussi une question politique. Plus la situation parlementaire est incertaine, plus le gouvernement se doit d'agir. Au reste, les pleins pouvoirs sont de toutes les Constitutions ; ilsémanent d'une vieille sagesse parlementaire. Cette sagesse qui éclairait M. Guy Mollet quand, dans le passé, il voulait que les pleins pouvoirs soient exercés sous le contrôle personnel du Président de la République.
    « Bon, il appartient à chacun de prendre ses responsabilités. Par exemple celle d'une motion de censure. »
    Tout se passera bien. Certes, Edgar Pisani démissionnera du gouvernement le 29 avril, à la surprise de ceux qui l'avaient entendu, sombre mais calme, au Conseil du 26 — première étape d'un parcours qui le conduira au vote de la censure en mai 68 et à son passage dans l'opposition. Mais les Républicains indépendants de Giscard voteront la loi : Georges Pompidou est allé leur parler, et cette marque de considération a suffi.

    Pompidou : « Je crois l'heure venue de libérer les prix »
    Conseil du 7 juin 1967.
    Michel Debré expose que l'état de l'économie est moins brillant que prévu : « L'inflation ne réglerait rien, mais il faut un effort de soutien. Je propose des mesures qui facilitent les crédits, pour les collectivités locales, pour les HLM, qui accélèrent la dépense publique, et donc les mises en chantier des commandes dépendant de fonds publics, qui étendent encore le déblocage des prix industriels.
    Pompidou. — Pour ma part, je serais allé plus loin : je crois l'heure venue de libérer les prix. Mais je me range au sentiment prudent de M. Debré.
    GdG. — Je n'étais pas loin de partager l'avis du Premier ministre. Mais nous avons demandé l'avis du gouverneur de la Banque de France, qui répond à celui de M. Debré. »
    Le Général se croit obligé d'invoquer une autorité — ce qui est rarissime. Sans

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