Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
Vom Netzwerk:
ont été dites. En 62, c'est moi qui, dans ma déclaration liminaire, ai annoncé la création de la commission Mathey 1 . Le rapport Mathey a été assez négatif. Nous sommes convenus de renvoyer l'affaire après les élections. Le moment est donc venu de faire un pas en avant. Dans ce domaine aussi, beaucoup dépendra du développement de l'esprit d'association entre les partenaires sociaux. »
    En somme : ne disons pas de bêtises — mais qui cela vise-t-il, en dehors de Capitant et Vallon ? Une commission a occupé le terrain pendant cinq ans : en 1967, il faut faire « un pas » — mais lequel ?
    Le Général, c'est une surprise, va être économe de suggestions — comme s'il réservait aux tête-à-tête le soin d'aiguillonner son Premier ministre.

    « Il ne faut pas qu'on monte des organisations pour plus tard »
    GdG : « On connaît la situation. Pas de menace, ni au dedans, ni au dehors. La situation politique est assez indéterminée. Quand rien n'oblige les Français à se rassembler, ils sont plus portés à la discussion qu'à l'action. Il faut donc être vigilant.
    « Le grand phénomène est la transformation de notre monde, et l'adaptation de la France à ce monde transformé. À cause de la concurrence et du génie de notre temps, les structures industrielles et agricoles changent. Tout change corrélativement, ce qui pose la question de l'emploi et celle des rapports entre ceux qui produisent. Le ministre de l'Économie a rappelé les impératifs financiers. Il y a aussi les impératifs sociaux ; le gouvernement doit s'en occuper vigoureusement.
    « Il faut faire un effort pour l'information. Il ne s'agit pas de s' excuser, de répondre à toute attaque, mais de saisir le pays des réalités, qui sont complexes et difficiles.
    « Pour le gouvernement, cela veut dire agir. Quant à la majorité, elle est la majorité, et elle est le seul élément avec lequel on puisse agir dans le pays. Quant au reste (il veut dire l'opposition), il ne peut qu'accumuler les griefs.
    « La majorité a des devoirs envers elle-même. Elle ne doit avoir qu'une organisation dans le pays. Il ne faut pas qu'on monte des organisations pour plus tard, pour après ; vous voyez ce que je veux dire,soit dit en passant (Joxe murmure : "C'est toujours ce qui est dit en passant qui est le plus important"). Puisque tout le monde a été élu sous une seule étiquette, il ne doit plus y avoir qu'une étiquette. Sans quoi, ce serait une escroquerie vis-à-vis du suffrage universel. »
    Cela, c'est pour Giscard — qui n'est plus à la table du Conseil, et n'écoutera pas le conseil, en choisissant de faire bande à part avec ses « Républicains indépendants ».

    « Les pleins pouvoirs sont de toutes les Constitutions »
    Conseil du 26 avril 1967.
    Exceptionnelle précaution, ce matin : c'est quand nous sommes assis autour de la table du Conseil, qu'on nous distribue un projet de loi d'habilitation à légiférer par ordonnances. C'est une très grande nouveauté, par l'ampleur du champ couvert : du jamais vu depuis le putsch des généraux.
    Pompidou : « Nous devons prendre des mesures d'urgence dans l'ordre économique et social. Elles nous sont imposées par l'imminence de l'ouverture des frontières et par la conjoncture économique du pays. Nous ne pouvions pas agir avant les élections. Nous sommes déjà à la fin du premier mois de la présente session. Nous ne pourrions faire passer des textes que par les moyens d'astuce et de contrainte que la Constitution nous donne...
    GdG. — ... astuces qui n' ont pas eu de plus vigoureux défenseurs que les anciens Présidents de la IV e ...
    Pompidou. — Ils ont aussi voulu la procédure par ordonnances, qui a l'avantage de créer moins de frictions quotidiennes. Le budget occupera la session d'automne. Il ne resterait que la session de printemps 1968, ce serait trop court.
    « Enfin il est bon que le gouvernement manifeste sa volonté d'agir, de prendre ses pleines responsabilités. Le Parlement pourra prendre les siennes : sur le débat d'habilitation, sur les lois de ratification qui seront déposées à l'automne et débattues à la session de printemps 2 . J'ajoute que la discussion budgétaire permettra d'aborder une bonne part du contenu des ordonnances.
    « Le débat, après examen du Conseil d'État, pourrait venir dans la semaine commençant le 9 mai (sourires entendus autour de la table : c'est le 9 mai que nos suppléants prendront nos sièges et pourront enfin

Weitere Kostenlose Bücher