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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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France au mois d'août. Pompidou pense à la pression syndicale et sociale qui ne cesse de trouver des moyens de grignoter le travail.

    « Il n'y a aucune bonne raison pour que l'ORTF soit privée de publicité »
    Conseil du 18 octobre 1967.
    Gorse fait une communication sur l'introduction de la publicité à la télévision et à la radio : « Ce sera durement ressenti par la presse. Elle ne manque pas de le faire savoir. Quant au Parlement, nous devons passer par lui, à cause de l'amendement Diligent 1 . Nous insisterons naturellement sur l'utilisation de ces nouvelles recettes : suppression des zones d'ombre, généralisation de la couleur, augmentation de la durée des programmes, extension de la deuxième chaîne, lancement d'une troisième chaîne, etc.
    Debré. — J'approuve entièrement. Est-ce qu'une partie de la recette ne devrait pas aller à l'économie générale ? (Quel inspecteur des finances lui a ainsi suggéré de transformer la publicité en impôt ?)
    Pompidou. — Il faut faire valoir que c'est une mesure moderne, qui va de soi. Cela fera de la publicité pour les marques françaises ; elles s'en trouveront mieux. Quant à la presse, nous verrons à arranger ses affaires.
    GdG. — La vérité est qu'il n'y a aucune bonne raison pour que l'ORTF soit privé de cette ressource ! Ne vous laissez pas entraîner à des restrictions et à des concessions. Ni à je ne sais quelles compensations envers la presse. Il faudrait que ces messieurs se rendent compte qu'un jour, avec les satellites, les émissions étrangères pourront être captées chez nous, et qu'elles ne se priveront pas de faire de la publicité pour le Coca-Cola et le whisky. »

    « Le Pape dirait que seul Dieu est juge du moment »
    Conseil du 24 avril 1968.
    Jeanneney nous parle de la mort et des transplantations d'organes. Le sujet est d'actualité. Il y a quelques mois, le 3 novembre 1967, en Afrique du Sud, le professeur Barnard a réussi la première greffe du coeur : « Le moment de la mort est difficile à préciser. Elle frappe divers organes successivement. Tant qu'il ne s'agit que du permis d'inhumer, ce n'est pas grave. Mais la question des transplantations, donc des prélèvements d'organes, modifie le problème. Depuis 1947, un décret permet de déroger à la règle desvingt-quatre heures, pour certains établissements hospitaliers ; une circulaire a défini des critères de la mort, mais ce n'est plus à jour. J'ai saisi l'Académie de médecine. Hier, en comité secret, elle a décidé que l'encéphalogramme plat était le critère décisif. J' ai l'intention de signer la circulaire qui entérine tout cela.
    « Bien d'autres problèmes se posent, notamment celui de l'accord de la famille. Est-il acquis s'il n'y a pas opposition ? Sans doute faudrait-il une loi. Je vais constituer une commission pour étudier ces questions déontologiques graves. Mais d'ores et déjà, vous devez savoir que des greffes du coeur peuvent et vont se faire. On s'y prépare à Paris, à Lyon. La plus grande discrétion est nécessaire, car les journalistes sont à l'affût de tout renseignement.
    (Jeanneney est bien informé : quatre jours plus tard, le 28 avril, le professeur Cabrol fera la première greffe du coeur en France.)
    GdG. — Le sujet est délicat. Il faut éviter tout abus.
    Pompidou. — Je pense à cette phrase de Bossuet : "Me sera-t-il permis d'ouvrir aujourd'hui un tombeau devant la Cour ? " Ce problème de la mort doit être pris sous tous les angles : médical bien sûr, mais aussi juridique, moral, religieux. Il est nécessaire que votre commission comporte de hautes personnalités scientifiques, juridiques et religieuses.
    Missoffe. — Il faudrait faire apparaître le côté altruiste, généreux. On pourrait susciter un volontariat du don d'organe.
    Fouchet. — Je ne peux m'empêcher d'éprouver un sentiment de gêne. Quand le fil du téléphone est coupé, ça ne veut pas dire qu'il n'y a personne à l'autre bout. Un jour, nous ressusciterons. Avec quel coeur ? C'est une question métaphysique. Le chrétien que je suis regrette que le Pape ne dise pas quand l'homme est mort.
    GdG. — Le Pape dirait que seul Dieu est juge du moment.
    Michelet. — Les condamnés à mort peuvent-ils donner leurs organes librement ? Ou sont-ils privés aussi de cette liberté ?
    GdG. — Vos observations ont bien marqué la complexité de ce sujet. Les décrets et circulaires que vous préparez seront-ils suffisants ? Vous aurez

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